Saïd Bouftass, éditeur du 9e art
Fondateur de la première maison d’édition de bande dessinée et promoteur du festival de la BD de Casablanca, Saïd Bouftass impulse un laboratoire du 9e art à l’Ecole supérieure des beaux-arts de Casablanca.
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Dalal Saddiqi
Le 25 mars 2013 à 11h05
Modifié 25 mars 2013 à 11h05Fondateur de la première maison d’édition de bande dessinée et promoteur du festival de la BD de Casablanca, Saïd Bouftass impulse un laboratoire du 9e art à l’Ecole supérieure des beaux-arts de Casablanca.
Saïd Bouftass n’est pas un nouveau venu dans le monde de la bande dessinée. Dès 1999, ce diplômé des Beaux-arts de Paris innove en lançant le mensuel de BD gratuit « Boom magazine », mais se voit contraint d’abandonner faute de financement. Et, lorsqu’une dizaine d’années plus tard, il revient à la charge avec un scénario et quelques planches, les maisons d’éditions lui ferment leurs portes. Un éditeur va même jusqu’à lui exiger une avance de 10.000 DH ! « C’est le monde à l’envers. A ce prix-là, je peux créer ma propre maison d’édition ! », pense alors Bouftass, qui fonde les Editions Alberti en 2011.
Dès 2012, « Foukroun et les tortues de la Maâmora », de Jean-François Chanson et Hervé Furstoss, paraît dans la collection « la BD pour les petits ». Bouftass se sent alors prêt à concrétiser son ambition : « accompagner les jeunes créateurs, initier une vraie génération de bédéistes et participer à l’essor de la BD ».
Un festival et des promesses
Porté par cet élan, Bouftass organise la 1ère édition du festival international de la BD de Casablanca à l’Ecole supérieure des beaux-arts, négocie avec la Ville l’hébergement et un sponsor les billets d’avions. Il contracte même un crédit à la consommation pour boucler le budget. « C’est à cette occasion que je me suis lancé le défi de publier 6 albums de BD avant la prochaine édition du festival, et je compte bien le remporter. », insiste l’éditeur. Le pari est presque gagné puisque la maison d’édition travaille actuellement sur 5 BD simultanément. L’une d’elles serait d’ailleurs destinée à une grande entreprise nationale, ce qui devrait bientôt mettre Alberti à l’abri des soucis financiers. « En plus de la création et de la qualité graphique, l’impression coûte cher. Pour 2.000 exemplaires, il faut compter 40.000 DH. Une bonne assise financière permettra donc à Alberti d’investir dans de nouveaux talents ».
Un laboratoire de recherche
Pour remédier à cela, il entreprend de créer un laboratoire de la BD, le premier du genre au Maroc, et négocie sa construction avec la Ville de Casablanca et l’Ecole supérieure des beaux-arts. Côté financement, Bouftass confie être en négociation avec une banque et un opérateur télécom marocains. Les travaux sont donc lancés et l’inauguration prévue en novembre 2013, à l’occasion du 2e festival de la BD, dont Francis Groux, co-fondateurs du Festival de la BD d'Angoulême, est désormais le parrain.
Un projet pédagogique
Parallèlement, Bouftass négocie un partenariat pédagogique pour organiser des ateliers avec la FNAC. « Je compte également beaucoup sur la FNAC Maroc une fois que nous aurons édité les 6 BD promises. Mais aussi sur les Editions L’oiseau indigo qui m’assureront une diffusion en France, en Belgique, en Suisse et au Canada.», confie l’éditeur. Mais Saïd Bouftass voit encore plus grand et compte rencontrer prochainement le ministère de l’Enseignement supérieur. Son idée ? Intégrer, dans la filière Littérature de jeunesse, une spécialisation dans l’écriture scénaristique pour la BD et le dessin animé.