Duel à couteaux tirés à l'international pour séduire les MRE
Bien que les échéances électorales ne soient pas encore fixées, les MRE suscitent les convoitises des partis politiques. Entre le Pam, le PJD et l'Usfp, la campagne est d’ores et déjà lancée.
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Abdellatif El Azizi
Le 29 mars 2013 à 13h16
Modifié 29 mars 2013 à 13h16Bien que les échéances électorales ne soient pas encore fixées, les MRE suscitent les convoitises des partis politiques. Entre le Pam, le PJD et l'Usfp, la campagne est d’ores et déjà lancée.
Décriée ou jalousée selon les cas, l'offensive à l'international du PAM aura eu le mérite de pousser les autres partis à se précipiter dans la course. Se positionner sur le grand échiquier MRE en vue des futures échéances électorales, tel est le vœu caché des leaders qui se bousculent pour un jeu de séduction qui a déjà bien commencé.
Le camp libéral
Au PAM(Parti Authenticité et Modernité), une antenne parisienne est déjà dans les starting-blocks. Le PAM, qui n’a jamais caché son ambition d’incarner le parti phare des MRE, a mobilisé deux de ses vedettes pour le show d'ouverture qui se tiendra le 31 mars à Paris.
En effet, ce sont Mustapha Bakkoury, le SG, et Ilyas Omari qui devraient s'adresser à l'assistance lors de ce congrès. Par cette initiative, le PAM compte ratisser large au sein d'une communauté estimée à plus d'un million de personnes sur le seul territoire de l'Hexagone. Ce parti qui a fait du droit à la participation politique pour les MRE l'un de ses principaux chevaux de bataille espère d'ici les prochaines échéances, comme nous l'a confirmé l'un des cadres dirigeants, arracher une participation effective de ces citoyens.
« Les MRE ont trop longtemps été considérés comme des citoyens de seconde zone, juste bons à rééquilibrer les finances du pays, il s'avère plus qu'urgent de les intégrer durablement dans le jeu politique. », explique Fouad Omari, maire de Tanger et membre du Bureau Politique du PAM.
Rappelons que jusqu'à présent, les MRE inscrits sur les listes électorales ne peuvent voter que par procuration depuis leur pays d'accueil. Même si l'article 72 de la nouvelle constitution votée le 1er juillet 2011 autorise les Marocains résidant à l'étranger de s'inscrire dans la commune ou la circonscription de leur naissance où ils disposent de biens ou d'une activité professionnelle.
Le camp islamiste
Le terrain sur lequel les islamistes, toutes tendances confondues ont tout d'abord prospéré est facile à identifier. Il correspond logiquement à la cartographie dessinée par les pétrodollars wahabites. Le PJD est chez lui en terre d'Islam, essentiellement en Arabie Saoudite et au Qatar. Ce n'est pas un hasard si Ahmed Raïssouni, l'idéologue en chef des islamistes, créateur du Mouvement unicité et réforme, bras actif du PJD est en même temps Président de la ligue des Oulémas de la sounna à Jeddah.
L'idéologue du PJD a toujours fait savoir que les communautés marocaines dans les pays arabes et à leur tête l'Arabie Saoudite étaient au cœur de leurs préoccupations politiques. Ce qui n'empêche pas les limiers du PJD de se battre au coude à coude avec les disciples du cheikh Yassine pour courtiser les MRE installés en Europe. La main-mise sur les mosquées de banlieue fait également partie de la stratégie des imams estampillés PJD qui émargent au ministère des Habous.
Le camp socialiste
Considérés, depuis les années 60, comme les grands favoris pour conquérir l'Europe des immigrés, les partis de la gauche sont en perte de vitesse. Mis à part quelques ONG sans grand impact, les anciens leaders qui avaient tous leurs entrées en Europe n'ont plus d'atomes crochus avec les MRE de la seconde et de la dernière génération… Les sorties d'un Abderrahman Youssoufi, malgré sa résidence quasi permanente à Cannes, ne mobilisent plus grand monde. Et les dissensions internes d'un parti comme l'Usfp ont complètement éclipsé les ambitions parisiennes de cette formation.
Pour reprendre pied à l'étranger, l'USFP tente tant bien que mal de réactiver ses réseaux mais Driss Lachgar étant beaucoup plus branché du côté des pays arabes, les contacts se font plutôt à ce niveau. En témoigne le voyage du mardi dernier d'une délégation de l'USFP en Irak où Badia Radi, membre du BP a tenu une séance de travail avec Hamid Majid Moussa, le SG du parti communiste irakien.
En clair, l'activisme des islamistes qui souhaitent confirmer leur ambition de rester la principale force électorale du cénacle politique a ceci de bon qu'il a réveillé les autres formations politiques d'une léthargie profonde. A charge pour eux de trouver la meilleure recette pour durer.
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