Le pari un peu fou des créateurs de Livremoi.ma
Lancé au Maroc il y a 4 ans par Mathieu Malan et Caroline Dalimier, Livremoi envisage aujourd’hui de développer de nouvelles activités.
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Cyril Bonnel
Le 29 mars 2013 à 10h23
Modifié 29 mars 2013 à 10h23Lancé au Maroc il y a 4 ans par Mathieu Malan et Caroline Dalimier, Livremoi envisage aujourd’hui de développer de nouvelles activités.
C’est une belle histoire d’entrepreneurs que celle des créateurs de Livremoi. Dotés d’un pécule de départ réduit – 50 000 DH pour développer un site de vente en ligne à leur marque – Caroline Dalimier et Mathieu Malan, deux Français, ont réussi un pari un peu fou : lancer un site de vente de livres sur internet au Maroc.
Le défi était d’autant plus risqué qu’en 2008, le commerce en ligne était presqu’inexistant dans le pays, les consommateurs méfiants d’utiliser leur carte bancaire sur le web et le marché du livre francophone réduit.
Au départ, la passion pour la lecture
« Mathieu et moi sommes deux grands passionnés de lecture et nous avions très envie de nous lancer dans l’entreprendrait, alors nous nous sommes décidés », raconte Caroline Dalimier, la présidente de livremoi.ma. Elle quitte alors son « beau poste » de chef de business unit dans l’industrie pharmaceutique en région parisienne pour Casablanca.
Mathieu Malan, issus du monde de la banque, vivait au Maroc et connaissait le contexte.
A l’époque, leur analyse était la suivante : le marché du livre francophone est certes limité - environ 20 millions d’euros par an, mais la demande existe. Le problème vient de l’offre, trop réduite. Or internet permet de proposer un très large choix de références.
Sur Livremoi, 1.5 million de titres sont disponibles, soit bien plus que ne peut en proposer n’importe quel libraire. Ils sont persuadés que le prix du livre, parfois montré comme un obstacle, n’est pas rédhibitoire, comparé à d’autres produits bien plus onéreux. Restait la question des délais de livraison, de 10 à 15 jours pour 80% des références du site, du fait de l’absence de stock.
Démarrage en douceur
Quatre ans après, les créateurs de la librairie sont plutôt satisfaits du travail réalisé. La marque est connue, les clients viennent par le bouche à oreille, sans publicité. « Nous avons certains clients qui nous commandent des ouvrages très pointus, dans des régions totalement dépourvues de librairies… Livremoi est devenu leur libraire », raconte Caroline Dalimier.
Les clients sont pour moitié des particuliers, pour moitié des collectivités telles que des écoles ou des médiathèques. Le livre technique ou spécialisé représente une partie importante des ventes car impossible à trouver ailleurs. Les créateurs estiment que le sérieux et l’assurance d’être livré sont des garanties importantes vis-à-vis des clients.
Maroc Numeric Fund croit au projet
Fin 2012, Maroc Numeric Fund a pris une participation dans Livremoi de 3.5 millions de DH et contrôle désormais 34% du capital. Cet accompagnement permet de nourrir plusieurs projets pour l’entreprise. D’abord améliorer les délais de livraison, en constituant un stock de 6 000 références, les plus vendues, et pouvoir livrer la plupart des clients en 24 à 48 heures.
Autre projet : distribuer des jeux éducatifs, introuvables au Maroc. Livremoi va aussi donner un coup de fouet à son activité de vente d’abonnement de presse internationale, pour l’instant réduite.
Enfin, Livremoi va être de plus en plus présent sur les salons. Reste une interrogation : que deviendrait Livremoi si un géant du type Amazon venait à s’installer au Maroc ? Pour les jeunes entrepreneurs, le risque est infime en raison de l’étroitesse du marché local.