Irving Anthony, spécialiste des météorites, lors de la 44^ème  conférence annuelle de la Science lunaire et planétaire, tenue ce mois-ci, à Woodlands, au Texas.

L’annonce a mis en émoi une partie de la communauté scientifique internationale. Professeur des Sciences de la Terre et de l'espace à l'Université de Washington, étudiant les météorites depuis plusieurs années, Anthony Irving affirme que la météorite NWA 7325 ne ressemble à rien de ce qu’on a pu découvrir jusque là sur Terre. "Il pourrait s'agir d'un échantillon de Mercure, ou d'un corps plus petit que Mercure, mais qui serait comme Mercure" ajoute-t-il.

L'étude suggère que la roche appelée NWA 7325 n’est pas un astéroïde et serait issue de Mercure et non de Mars. Il s’agit au juste d’un groupe de 35 spécimens de météorites, datant d'environ 4,56 milliards d’années, selon Irving. Les résultats des recherches suggèrent que la roche pourrait être une écume de magma. Un grand choc aurait arraché NWA 7325 de Mercure et l’aurait projeté sur la Terre, a-t-il ajouté.

Des données recueillies par la sonde Messenger de la NASA, en orbite autour de Mercure depuis Mars 2011, ont fourni à Irving des arguments supplémentaires pouvant soutenir son hypothèse. Les observations de  Messenger ont montré que le niveau de magnétisme particulièrement bas de cette planète est très proche de celui de la NWA 7325, a déclaré Irving. Toujours d’après les données de la sonde, la surface de Mercure a une très faible teneur en fer, ce qui est également le cas pour la météorite NWA 7325. Les scientifiques pensent donc que l’organe de tutelle de la roche pourrait bien être Mercure.

L'équipe d’Anthony Irving a fait une demande de prolongation de la mission de  Messenger qui vient de se terminer. En 2015, le savoir retourné par la sonde pourrait aider davantage à valider ou invalider les hypothèses d'Irving.

R. K.