Le secteur du textile résiste à la crise et espère en tirer profit
Malgré la conjoncture, le secteur maintient le cap et compte améliorer ses performances à l’export en tirant profit de la crise sur ses marchés.
Le secteur du textile résiste à la crise et espère en tirer profit
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Majdouline Lahlou
Le 3 avril 2013 à 13h05
Modifié 3 avril 2013 à 13h05Malgré la conjoncture, le secteur maintient le cap et compte améliorer ses performances à l’export en tirant profit de la crise sur ses marchés.
C’est Mohamed Tazi,directeur général de l'Association Marocaine de l’Industrie du Textile et de l’Habillement (Amith), qui nous l’affirme sur un ton optimiste : « A plus long terme, et si la tendance en faveur des approvisionnements à partir des pays du nearshore venait à se confirmer, et plusieurs indices le laissent envisager, des espaces à prendre vont se libérer sur le marché européen et profiteront aux zones de sourcing qui sauraient saisir de telles opportunités.»
« Cependant, nous ne sommes pas tous seuls dans la course et certains pays comme la Turquie ont pris une sérieuse avance qu'il nous faut absolument rattraper.», prévient-il.
En effet,au cours des saisons écoulées, on a assisté à un recentrage progressif et délibéré des acteurs asiatiques sur leurs marchés domestiques. Par ailleurs, et par mesure de prudence et de sécurisation de leurs achats, les donneurs d'ordres ont eu tendance à rééquilibrer leurs stratégies d'approvisionnement en faveur du sourcing de proximité, dont le Maroc.
Un secteur qui résiste à la crise
Les chiffres annoncés par l’Office des changes pour les deux premiers mois de l’année affichent une hausse des exportations textiles de l’ordre de 1%. Dans le détail par débouché, on trouve en tête de la liste l’Espagne avec 1.904 millions de DH, suivie de la France avec 1.672 millions de DH. Toutefois, ces deux marchés, tout en restant en tête des destinations, ont régressé : « La crise qui sévit en Europe, et notamment en France et en Espagne, nos marchés de prédilection, a eu pour conséquence le recul de 4 à 5% de la consommation des produits de textile et habillement, et ce, pour la seconde année consécutive.», souligne Mohamed Tazi.
Le chiffre d'affaires annuel global du secteur du textile est évalué à quelque 40 milliards de DH dont près des trois-quarts sont réalisés à l’export.
Des données qui montrent bien la place essentielle du textile dans le tissu industriel, avec 26% des exportations marocaines et 15% de la valeur ajoutée industrielle.
Par contre, les prix ont poursuivi leur tendance baissière au moment où les coûts de production n'ont cessé de croître. Les acteurs ont privilégié le maintien d'activité au détriment des marges. Une telle option ne saurait être viable sur le long terme, sinon l’équilibre financier des entreprises s'en ressentirait lourdement.
« Ainsi, le maintien des grandeurs significatives du textile au Maroc durant l'année 2012 peut être considéré comme une prouesse en soi quand on sait que les réalisations de nos principaux compétiteurs sont en baisse. », estime Mohamed Tazi.
Evolution du modèle économique
L'amélioration de la productivité, le développement des compétences et le dialogue social, la quête de la valeur ajoutée additionnelle avec un positionnement intégrant une montée en gamme, une plus grande agressivité commerciale et l'apport de plus de services et d'écoute à ses clients et prospects représentent aujourd'hui les grands axes de la nouvelle feuille de route de l’Amith pour le secteur et ses acteurs.
« A plus long terme, nous aspirons à modifier progressivement le modèle économique actuel où la sous-traitance à faible valeur ajoutée prédomine. A cela s’ajoute, une exploitation optimale les opportunités offertes sur le marché domestique. », explique Mohamed Tazi. « Sans oublier d’inciter les acteurs à s'investir davantage dans le textile maison et le textile à usage technique où l'industrie marocaine se révèle avoir, également, de grands atouts au niveau de certaines niches. », préconise-t-il.
C'est dans ce sens que l'Amith et le ministère de l'Industrie ont mené pendant plusieurs mois une réflexion approfondie pour déterminer et réussir les leviers permettant un repositionnement pérenne de cette industrie à l'horizon 2025.