La surpopulation s’aggrave
Surpeuplement, trafic de drogue, corruption, présence de détenus atteints de troubles mentaux… Un nouveau rapport dresse un tableau noir de la réalité des établissements pénitenciers marocains.
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Ilham Mountaj
Le 8 avril 2013 à 18h49
Modifié 8 avril 2013 à 18h49Surpeuplement, trafic de drogue, corruption, présence de détenus atteints de troubles mentaux… Un nouveau rapport dresse un tableau noir de la réalité des établissements pénitenciers marocains.
Après un premier rapport d’un groupe parlementaire sur la prison de Oukacha et un second du Conseil national des droits de l’homme, qui englobe un plus grand nombre de prisons, c’est au tour de l’Observatoire marocains des prisons (OMP) de dresser son bilan sur la réalité dramatique de nos prisons.
Couvrant la période 2011-2012, les chiffres du dernier rapport de l’Observatoire sont pour le moins alarmants. Au-delà de la maltraitance, de la torture, de l’isolement, de l’environnement social, de la négligence au niveau de la santé, de l’éducation et des loisirs... le rapport soulève un autre problème : le surpeuplement et l’augmentation considérable de la densité de la population des prisons.
Il s’agit, en effet, d’une augmentation de 11.463 prisonniers entre 2008 et 2012, pour atteindre, en septembre 2012, 70.675 prisonniers dont 32.626 personnes placées en détention préventive. En moyenne, 1000 nouveaux détenus arrivent chaque mois. 46% des détenues sont en détention préventive.
« La principale cause derrière le surpeuplement des établissements pénitentiaires est la détention préventive qui peut durer dans certains cas jusqu’à un an d’emprisonnement. Le problème se pose surtout pour les personnes, qui après une année de détention, sont déclarées innocentes ! », s’indigne Nadia Benhida, membre du bureau exécutif de l’OMP.
Les établissements les plus peuplés sont le pénitencier de Marrakech avec 168,14% de plus de sa capacité autorisée, suivi de Tiznit et ses 121,43% alors que la troisième place est attribuée à la prison d’Ain Kadouss de Fès avec 103,20%.
Au total, 2,4% de la population des prisonniers sont des femmes, soit 1.722 prisonnières, selon les dernières statistiques de la Délégation générale de l’administration pénitentiaire. Le rapport annuel de l’OMP remarque que les lois régissant ce type d’établissements ne prévoient pas de traitement en faveur des femmes ni d’institutions carcérales spécialement dédiés. Ainsi, sur 73 établissements pénitentiaires, seulement 40 établissements sont dotés de pavillons femmes.
Dans son rapport, l’Observatoire appelle à une adaptation du système pénal et du régime des établissements pénitentiaires aux dispositions de la nouvelle Constitution. Mais aussi, à l’accélération des réformes afin de réduire le nombre des cas de détentions préventives.
Partant de cette réalité, l’Observatoire a recommandé de rationaliser la mise en œuvre de la détention provisoire, de réduire sa durée, de mettre en œuvre le contrôle judiciaire, d'œuvrer à abolir les peines d'emprisonnement pour certains délits, et d'activer le rôle de la conciliation.
Enfin, l’ONG souligne l’importance de la mise en place d’une commission nationale de contrôle des lieux de détentions et le lancement d’un débat national sur les établissements pénitentiaires.
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