« On aurait dû commencer par le TGV »
Le président de Clarté, ambition, courage milite pour une augmentation de la dépense publique et des ressources de l'Etat. Quitte à alourdir la fiscalité des particuliers et des entreprises.
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Dalal Saddiqi
Le 12 avril 2013 à 16h00
Modifié 12 avril 2013 à 16h00Le président de Clarté, ambition, courage milite pour une augmentation de la dépense publique et des ressources de l'Etat. Quitte à alourdir la fiscalité des particuliers et des entreprises.
« La situation est mauvaise. Sur ce point, nous sommes tous d’accord. C’est sur les solutions que je suis en désaccord.
J'estime qu'il est particulièrement grave que l’Etat réduise les investissements publics et ne touche pas à cette gabegie qu’est le TGV. Le gouvernement va probablement couper dans des investissements à impact socio-économique comme les zones rurales, les routes, les hôpitaux et les zones industrielles. Ce qui serait terrible, car ce sont des investissements dont le Maroc a besoin.
Le Maroc a plus un problème de recette (levée de taxes) que de dépense publique. D’ailleurs, dans les semaines qui viennent, nous allons faire des propositions concrètes et livrer un document sur le type de fiscalité dont le Maroc a besoin.
Il faut augmenter les dépenses de l'Etat
Il est en effet important de noter que le Maroc a un grand besoin de dépense publique, mais que les impôts et taxes ne représentent que 24% de son PIB contre 40% en moyenne en Europe.
Si l’on considère qu'un point de PIB équivaut à 10 milliards de DH, avec 5 points de PIB supplémentaires, nous aurions une pression fiscale de 29% et 50 milliards de DH de plus pour mener tous les projets nécessaires.
Il faut que les personnes qui ne paient pas d’impôts se mettent à les payer. Par exemple, l’impôt de solidarité mis en place pour les salariés qui gagnent plus de 30 000 DH par mois n’a touché que 30 000 personnes. Ce qui est loin d’être réaliste !
D’un autre côté, nous avons trop d’impôts sur les salaires, mais pas sur le revenu. Nous n’avons presque pas d’impôt sur le patrimoine au Maroc, or il faudrait mettre en place un impôt sur la fortune, sur l’héritage à partir d’un certain niveau… Il faudrait également fiscaliser certains secteurs : il existe notamment de nombreuses niches fiscales dans l’immobilier. C’est à ces gens là qu’il faut demander une réponse en temps de crise.
Majorité et opposition en faveur du statu quo
Probablement que le gouvernement, pour des raisons religieuses, ne veut pas créer d’impôts sur l’héritage mais l’opposition n’en veut pas non plus parce qu’elle est du côté des rentiers et que tout le monde est d’accord pour le statu quo.
D’ailleurs, je trouve bizarre que cette mesure de réduction des investissements de 15 milliards de DH se fasse 15 jours avant les Assises de la fiscalité, qui doivent justement débattre de quelques impôts qu’il faut créer, notamment celui sur le patrimoine.
On veut nous faire croire qu’il y a un problème de dépense publique uniquement, mais nous avons surtout un problème de levée d’impôts et taxes et d’optimisation des dépenses publiques. »