Pourquoi la lutte contre la pauvreté n’avance pas

Lancée il y a 8 ans, l’INDH a connu un démarrage difficile. En cause : un pilotage peu efficace des projets bénéficiant des fonds.

Pourquoi la lutte contre la pauvreté n’avance pas

Le 18 avril 2013 à 15h50

Modifié 18 avril 2013 à 15h50

Lancée il y a 8 ans, l’INDH a connu un démarrage difficile. En cause : un pilotage peu efficace des projets bénéficiant des fonds.

Si on venait à se demander pourquoi, socialement, le Maroc accuse un retard (130ème sur 186 dans le classement mondial de la PNUD en terme de développement humain), une partie de la réponse se trouve dans le suivi des chantiers que le gouvernement a lancés.

Ainsi, l’INDH (Initiative nationale pour le développement humain), censée s’inscrire dans le cadre d’une démarche participative, dans le but de lutter contre l’exclusion sociale, d’éradiquer la précarité et de développer les activités génératrices de revenus, s’est trouvée confrontée à une multitude de handicaps.

Un optimiste vite déçu

Pourtant, l’INDH, instituée par le discours royal du 18 mai 2005, avait suscité l’optimisme de la société civile.

Lors du lancement du programme en 2005, le tissu associatif n’était ni déployé, ni préparé pour porter les chantiers sociaux prévus par l’initiative. « Le principal problème a été celui du manque d’associations avec lesquelles nous devions collaborer » nous explique ce chef de division d’action sociale, sous réserve d’anonymat. « Il a fallu chercher les associations, aller à leur rencontre et leur expliquer l’intérêt de la démarche. D’un autre côté, nous devions inciter la population à se regrouper en associations, et à nous soumettre des propositions de projets, afin de débloquer les fonds d’aide ». Chose dite, chose faite. Le rythme de création d’associations s’est accéléré durant les mois qui ont suivi.

L'accompagnement nécessaire des associations

Mais sans vision, ni organisation, le projet était, d’office, condamné à l’échec. D’après notre source, « la gestion des projets laissait considérablement à désirer. Les associations nouvellement créées n’avaient pas de visibilité par rapport aux budgets. Une mauvaise utilisation des ressources nous a poussés, en 2007, à créer des cellules d’accompagnement et de formation, à la fois pour les fonctionnaires chargés de l’initiative et pour les membres des associations ». Ceci n’a pas empêché, par ailleurs, quelques bénéficiaires des subventions, de détourner les fonds alloués par l’initiative. « Des dirigeants d'associations ont détourné des fonds. Et pourtant, aucune action en justice n’a été intentée, à ce que je sache ! »

Concernant le contrôle et le suivi, l’Inspection générale des finances, qui dépend du ministère des Finances, effectue un audit annuel. A la même fréquence, l’inspection territoriale, rattachée au ministère de l’Intérieur, établit un rapport contenant des recommandations qu’elle adresse aux comités locaux, régionaux et préfectoraux.

20 personnes pour suivre tous les dossiers

Le ministère des Affaires sociales est représenté par l’Agence de développement social. « Il s’agit d’une coquille vide. Son inefficacité est liée au peu de moyens matériels et humains qui lui sont réservés. A titre d’illustration, on a mobilisé moins d’une vingtaine de personnes, sous-équipées, pour assurer le suivi de l’ensemble des chantiers dans les différentes préfectures de la ville de Casablanca ».

L’INDH est un chantier lent et titubant. A titre d’exemple, l’un des objectifs de l’initiative était de ramener le taux d’analphabétisme, qui avoisinait les 40% selon les chiffres officiels en 2005, à 5% à l’horizon 2015. Ce taux est évalué, actuellement, à 30%... Et ce n’est sans doute pas la dernière des déceptions !

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