L’agri-business, complément naturel du Plan Maroc Vert
Il y avait du beau monde aux deux tables rondes des Assises de l'agriculture, consacrées à l'agri business, hier mardi à Meknès.
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M. X. et N. E.
Le 24 avril 2013 à 13h09
Modifié 24 avril 2013 à 13h09Il y avait du beau monde aux deux tables rondes des Assises de l'agriculture, consacrées à l'agri business, hier mardi à Meknès.
Cinq années après le démarrage du Plan Maroc Vert, la thématique de l’agri-business ou commerce agricole, s’imposait. Elle a fait l’objet hier mardi 23 avril de deux table-rondes dans le cadre des Assises de l’agriculture à Meknès. Pour reprendre l’expression des organisateurs, il s’agit de rendre les produits agricoles « plus disponibles, plus compétitifs, plus attrayants ».
Les organisateurs rappellent que « le commerce agricole englobe l’ensemble des opérations impliquées dans la fabrication et la distribution de produits agricoles de la ferme à la table c’est-à-dire les opérations de production, stockage, traitement, distribution et transformation de matières premières agricoles.
La première table-ronde portait sur le thème « agri-business et sécurité alimentaire ». Le ministre de l’agriculture Aziz Akhannouch a rappelé à cette occasion que la sécurité alimentaire ne signifie ni autosuffisance ni autarcie ; elle signifie plutôt que nous devons « optimiser l’utilisation de nos ressources et de notre potentiel ».
« La sécurité alimentaire est devenue un sujet stratégique de l’agenda international, elle est inscrite aux réunions du G20, c’est désormais un élément essentiel des débats internationaux » (Miguel Ángel Moratinos, ancien ministre des Affaires étrangères d’Espagne) et une carte à jouer pour le Maroc, pays agricole. L’énergie, l’eau et l’alimentation sont le triangle qu’il ne faut pas perdre de vue à l’avenir, précise l’orateur.
Mostafa Terrab, PDG du groupe OCP, dirige cet acteur stratégique mondial sans lequel il est impossible d’évoquer le moindre objectif de sécurit alimentaire. En 2050, il y aura 9 milliards de bouches à nourrir, et il faudra produire 70% de plus que de nos jours, alors que les surfaces arables auront été ramenées de 0,24 ha à 0,12 ha par personne. A rappeler que l’OCP est en train d’élaborer une carte de la fertilité des sols au Maroc et que des engrais spécifiques adaptés à chaque type de sols sont de plus en plus proposés aux agriculteurs marocains.
L’Afrique sera une partie de la solution, rappelle-t-il, en présence d’une forte délégation gabonaise vivement intéressée par ses propos : « 80% des terres arables en Afrique ne sont aps exploitées et les 20% restants ont une productivité très inférieure à la moyenne mondiale. L’agriculteur africain utilise, à l’hectare, le sixième de l’agriculture indien », à titre d’exemple. OCP y a cru depuis plusieurs années et a développé une stratégie africaine, de sorte que les ventes d’engrais marocains en Afrique sont passées de 50.000 à 500.000 T en quelques années.
Agribusiness : débouchés, rôle et acteurs.
Cette seconde table ronde s’est focalisée sur les recettes d’un développement réussi de la filière agri business, avec les témoignages de directeurs de grands groupes agroalimentaires européens et marocains. Pour un pays comme le Maroc, l’étape majeure du développement du secteur agricole passe maintenant par la transformation. L’objectif du développement de l’agriculture est aujourd’hui de créer de la valeur et cette création doit bénéficier à l’ensemble de la filière.
Il apparait ainsi que la constitution d’un secteur agricole performant passe par une intégration des phases de production depuis la matière première jusqu’au circuit de distribution. C’est la continuité dans la disponibilité et la qualité du produit qui fidélise la clientèle. Et dans ce cadre, le problème initial est la fiabilité de l’approvisionnement. Le développement de concepts innovants tels que la déclinaison d’une marque en différentes gammes compte également parmi les recettes qui ont porté leurs fruits au Maroc.
Selon les participants aux débats, une politique de développement agricole doit mettre l’accent sur l’émergence d’opérateurs forts disposant à la fois du savoir-faire et des capitaux nécessaires aux investissements. Le pays doit considérer les importations comme un complément à sa production, mais pour cela, elles doivent reposer sur des circuits fiables.
Dans ce contexte, le développement d’une interprofessionnalisation est utile pour mettre tous les acteurs d’une filière autour de la table afin de trouver des consensus qui permettront de désamorcer d’éventuels conflits.