SIAM : des invitées gracieuses et énigmatiques attirent la curiosité des visiteurs
Elles marchent avec fierté dans le Salon international de l'agriculture du Maroc (SIAM), attirant les regards des visiteurs avec leur silhouette élancée et leurs pas diaphanes et rapides. Pour les moins curieux, elles n'hésitent pas de tendre un cou dénudé et d'exhiber de longues jambes fines et bien musclées, avant de baisser la tête dans un geste de fausse pudeur.
SIAM : des invitées gracieuses et énigmatiques attirent la curiosité des visiteurs
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
MAP
Le 26 avril 2013 à 10h26
Modifié 26 avril 2013 à 10h26Elles marchent avec fierté dans le Salon international de l'agriculture du Maroc (SIAM), attirant les regards des visiteurs avec leur silhouette élancée et leurs pas diaphanes et rapides. Pour les moins curieux, elles n'hésitent pas de tendre un cou dénudé et d'exhiber de longues jambes fines et bien musclées, avant de baisser la tête dans un geste de fausse pudeur.
Elles courent et se permettent même des sauts, défiant les règles de bienséance et les pèlerins les plus conservateurs.
Détrompez vous ! Ce ne sont ni des mannequins ni des hôtesses d'accueil, ce sont des autruches exposées aux stands d'élevage du salon.
En effet, peu d'investisseurs se lancent dans l'élevage d'autruches connues pour leur viande nutritive, leur cuir très prisé et leur plumage.
Cet oiseau herbivore préfère élire domicile dans les zones désertiques ou semi-désertiques, où il trouve du plaisir à déguster des fruits sauvages et n'hésite pas à ingurgiter des cailloux pour faciliter la digestion.
Le mâle est polygame de nature puisqu'il se permet de vivre avec un harem de 2 à 5 femelles sans avoir l'autorisation de l'une ou de l'autre. L'autruche peut pondre jusqu'à 70 œufs par an qui sont déposées dans des couveuses par les éleveurs pendant une période d'incubation de 42 jours.
Les premiers mois d'élevage requièrent de la vigilance, selon Mohammed Belhaj, un fellah de Témara qui a osé se lancer dans cette aventure en 1992.
Un autruchon ne supporte pas le froid. On le met dans une température de 35 C et il est soumis à un régime militaire, nous explique le jeune Belhaj, exposant au SIAM de Meknès.
Comme alimentation, cet oiseau, qui vient de l'Afrique du Sud, broie « le Démarrage 14 kg », un aliment composé conçu pour optimiser la croissance de ce petit, et s'arrête de boire à partir de 16H00 « pour qu'il n'urine pas dans son dortoir », nous explique cet éleveur qui semble gérer cette affaire avec la main d'un maître et la foi d'un charbonnier.
A deux ans, l'énigmatique autruche est capable de se reproduire et de dénicher un mari qui saura être de bonne compagnie, surtout si elle a une forte personnalité.
En ce qui concerne le côté commercial, notre interlocuteur est confiant. « J'ai des clients qui achètent deux à 4 autruchons, voire même dix », a-t-il confié.
Ils préfèrent tous acheter un autruchon de 2,5 à 3 kg à 1.500 dirhams pour le mettre dans une cage. Ils convoitent ses œufs et n'hésitent pas à le sacrifier ensuite pour en faire un plat raffiné, a-t-il avoué à la MAP.
Une autruche femelle « adulte », qui pèse 100 kg, semble avoir la cote puisque son prix s'élève à 20.000 DH, a-t-il précisé, reconnaissant qu'il vend ses petits cocos à une usine à Casablanca à un prix plus bas que les particuliers.
Pour lui, ce traitement de faveur est justifié, puisque cette usine « achète en gros » pour transformer le cuir de cet oiseau en des sacs, des ceintures ou des escarpins dont le prix dépasse les 1.500 DH.
En ce qui concerne le retour sur investissement, la question la plus déconcertante du monde, Si Belhaj tourne ses yeux scintillants avant de lancer timidement : « 3.000 à 4.000 DH par mois ».
Il semble être le guide suprême des autruches puisqu'il dit avec fierté qu'il n'a pas de concurrents.
Les investisseurs, qui préfèrent la sécurité des chemins connus, n'ont pas l'audace d'explorer ce secteur, selon cet éleveur qui n'a reçu aucune formation en la matière. « Ils ne savent pas ce qu'ils ratent! », confie-t-il avec fierté.