M’hamed Sagou: «La colocalisation, il faut la voir autrement»
Lors de la conférence sur la colocalisation organisée en avril 2013 par le CDS, M’hamed Sagou, professeur d’Université et ancien ministre des finances, a émis quelques réserves concernant l’approche de la colocalisation.
M’hamed Sagou: «La colocalisation, il faut la voir autrement»
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Dalal Saddiqi
Le 29 avril 2013 à 15h58
Modifié 29 avril 2013 à 15h58Lors de la conférence sur la colocalisation organisée en avril 2013 par le CDS, M’hamed Sagou, professeur d’Université et ancien ministre des finances, a émis quelques réserves concernant l’approche de la colocalisation.
Pour M’hamed Sagou, il semble qu’un maillon manque à cette approche de colocalisation. Ayant l’impression de revenir aux années 80 dans un cours d’économie sur la division internationale du travail, l’ancien misinistre des Finances considère qu’il faudrait voir la colocalisation autrement, c'est-à-dire en considérant que des ensembles économiques se sont créés. « Enfin, nous prenons conscience qu’il y a un retard énorme de l’Europe par rapport aux ensembles d’Amérique du Nord et d’Asie. La monnaie unique étant récente, il y a donc un problème de retard », se réjouit-il.
Un long retard à rattraper
« La division économique du travail, qui l’a faite ? Les multinationales des années 50. Le problème est que les pays de la méditerranée et de l’Europe n’en ont jamais profité de la division économique du travail et n’ont pas pu la faire », analyse le professeur d’Université. Il se pose alors la question de la différence entre ce que les multinationales américaines ont fait sans intervention de l’Etat et ce qui se passe aujourd’hui. Pour M’hamed Sagou, la réponse est que « l’Europe a conscience de ce retard, le Maghreb commence à en prendre conscience et l’Afrique commence à peine à y penser. Or ce retard, il faut absolument le rattraper ! ». Le professeur cite à ce titre Dominique Bocquet, Contrôleur général économique et financier au ministère des finances français, qui appelle cela l’accélérateur de la théorie ricardienne.
La division internationale du travail étant basée sur ce principe, M’hamed Sagou considère qu’il faut maintenant que dans notre région nous accélérions un peu plus. Il explique en effet que la différence entre ce que nous faisons aujourd’hui dans le cadre de la colocalisation et ce qu’ont fait les multinationales des années 50 avec brio, c’est qu’il va falloir qu’on y mette les Etats. D’où le retour à cette « approche culturelle, intellectuelle de l’Europe et de la Méditerranée qui ont toujours associé l’Etat à l’économie ».
Pour conclure, M’hamed Sagou relève que la monnaie unique n’a pas fonctionné en Europe et est en retard, que la circulation des biens et des personnes n’existe pas, que les PME ont du mal à se développer et que donc « il va falloir accélérer les choses en demandant aux Etats de mettre en place des politiques industrielles : si les entreprises ne s’y mettent pas, les Etats tous seuls n’y arriveront jamais ».
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