Démonstration de force de Hamid Chabbat à Rabat
Ce 1er mai a tenu ses promesses à Rabat. Retour sur un jour férié qui n’a pas été de tout repos. Ni pour la police, ni pour l'UGTM-Istiqlal ni pour les diplômés chômeurs.
Démonstration de force de Hamid Chabbat à Rabat
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Amine Belghazi
Le 1 mai 2013 à 17h43
Modifié 1 mai 2013 à 17h43Ce 1er mai a tenu ses promesses à Rabat. Retour sur un jour férié qui n’a pas été de tout repos. Ni pour la police, ni pour l'UGTM-Istiqlal ni pour les diplômés chômeurs.
Il est 10h00, à Rabat, l’avenue de la Victoire est chauffée à blanc. La foule a répondu à l’appel. Venue des quatre coins du royaume célébrer le 1er mai, elle attend, impatiemment, le début des festivités.
Le boulevard est noir de monde, couvert de casquettes blanches, portant l’insigne UGMT. Probablement quelques dizaines de milliers de personnes. Les organisateurs parlent aussi bien de 150.000 participants que de manifestation millionnaire, une malliouniya, expression venue d'Egypte et bien galvaudée. Le syndicat, dont le secrétaire général n’est autre que Hamid Chabbat, entend marquer les esprits, appelant, d’après leur slogan, au « Jihad de la dignité ». Rien que ça!
L’organisation est minutieuse, l’estrade est fin prête. Chabbat ne tardera pas à prendre la parole, pour tirer, à boulets rouges, sur la « politique populiste » du premier ministre. Chose qui a laissé les nombreux syndicalistes, venus de Tétouan, Lagouira et d’ailleurs, sur leur faim.
Quelques mètres plus loin, au siège de l’UMT, une scène est dressée. Les acteurs pointent du doigt la gestion aléatoire et irréaliste, par l’actuel gouvernement, des dossiers sociaux.
Au même moment, et presque au même endroit, quelques groupuscules, appartenant à la même centrale syndicale, scandent leurs doléances.
L’UNEM n’est pas en reste, elle appelle, pour sa part à la libération des détenus politiques.
Non loin de là, une foule compacte de militants amazighs réclame une constitution démocratique.
Il est 11h00, place « Bab El Had », l’ODT affiche la couleur : « Nous soutenons les diplômés chômeurs, comme nous soutenons les agriculteurs et les ouvriers. Nous appelons à l’union ».
La CDT, ayant élu siège aux portes du marché central de Rabat, anime ses membres. Mot d’ordre : « Plus de mobilisation pour affronter tous les défis ».
La montre affiche 11h10 lorsque Saâdeddine El Othmani termine son speech. Discours durant lequel il a étayé le slogan porté pour l’occasion : « Nous sauvegarderons les droits avec notre lutte, et nous protégerons les réformes par notre conscience ».
Cinq minutes plus tard, le convoi se met en marche. Drapeau palestinien d’usage. En tête, défilent le deuxième homme du PJD et Abdelilah El Halouti de l’UNTM. Discours lisses qu’ils livrent au micro de Médias 24. « Nous devons accompagner le syndicat dans sa lutte légitime ; il y a plusieurs chantiers auxquels il faut répondre, notamment la question du régime des retraites,» nous dit Saadeddine El Othmani. Même son de cloche du côté du vice-secrétaire général de l’UNMT : « nous faisons confiance au gouvernement ».
Vous l’auriez compris. Comme toute histoire d’amour, le PJD et l’UNTM feront un bout de chemin ensemble… passant par boulevard Mohamed V !
Rond point du boulevard Mohamed V, au même moment. Les diplômés chômeurs ont investi l’espace. La fontaine centrale jaillit, et la foule aussi. Les forces de l’ordre ont reçu l’ordre d’employer la force ! Les ambulanciers, pour leur part, trouvent que la journée internationale du travail porte bien son nom.
Retour à l’avenue de la Victoire. Il est 13h, la foule de l’UGTM commence sa parade. A sa tête Karim Ghellab et Taoufiq Hejira. L’alliance UGTM-Istiqlal a sorti le grand jeu : fanfare, et grand attirail pour assurer la marche d’un cortège évalué, d’après certains membres du parti de l’Istiqlal, à 150.000 personnes.
Fier de cette mobilisation massive, on peut dire Karim Ghellab a gagné.
Il est 14h15 lorsque le convoi arrive à destination. Rond-point de la gare Rabat Agdal. La fanfare joue l’hymne national… et la fontaine a cessé de jaillir.
14h30, la foule s’est dispersée. La rue a repris ses couleurs.