Pakistan : le procureur enquêtant sur le meurtre de Benazir Bhutto abattu
Le procureur dirigeant l'enquête sur le meurtre de l'ex-Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto, pour lequel l'ancien président Pervez Musharraf est assigné à résidence, a été abattu vendredi à Islamabad alors qu'il se rendait au tribunal, a annoncé la police.
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AFP
Le 3 mai 2013 à 11h23
Modifié 3 mai 2013 à 11h23Le procureur dirigeant l'enquête sur le meurtre de l'ex-Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto, pour lequel l'ancien président Pervez Musharraf est assigné à résidence, a été abattu vendredi à Islamabad alors qu'il se rendait au tribunal, a annoncé la police.
Chaudhry Zulfiqar était au volant de sa voiture lorsqu'il a reçu plusieurs balles tirées par des tueurs à moto dans une rue très fréquentée d'un quartier résidentiel de la capitale pakistanaise. Son garde du corps a été blessé et une passante tuée après avoir été percutée par la voiture du procureur dans la foulée de l'attaque, a précisé à l'AFP un officier de la police locale, Mohammad Yousuf.
Le magistrat a ensuite été transporté à l'hôpital où il est décédé, a déclaré à l'AFP un officier de la police locale, Mohammad Yousuf. Il se rendait à une nouvelle audience au tribunal antiterroriste de Rawalpindi, ville jumelle de la capitale Islamabad, consacrée à l'assassinat de Benazir Bhutto le 27 décembre 2007 alors qu'elle dirigeait le cortège de sa formation, le Parti du peuple pakistanais (PPP), précisément à Rawalpindi.
Cette affaire est l'une de celles qui a rattrapé l'ancien président Pervez Musharraf depuis qu'il est revenu le mois dernier au pays après quatre ans d'exil dans l'espoir de participer aux élections législatives du 11 mai. La sécurité avait été renforcée autour du procureur Zulfiqar après que des enquêteurs de la police eurent reçu des lettre de menaces dont certaines mentionnaient son nom.
Aucun indice n'a été donné dans l'immédiat sur l'identité des assaillants. « Je ne peux faire aucun commentaire. Je suis sous le choc », a déclaré à l'AFP l'adjoint du procureur Zulfiqar, Azhar Chaudhry, en guise de première réaction. Wasim Khawaja, porte-parole du PIMS, le principal hôpital public d'Islamabad, a de son côté précisé que le garde blessé dans l'attaque était hors de danger.
Plus de cinq ans après, personne n'a été condamné pour le meurtre de Benazir Bhutto, dont le fils, Bilawal Bhutto Zardari, 24 ans, dirige actuellement la campagne électorale du PPP mais évite les rassemblements et les bains de foule pour des raisons de sécurité.
Après son retour d'exil, le « Général Musharraf » a été assigné à résidence par la justice jusqu'au 4 mai dans une affaire de renvoi illégal de juges en 2007, lorsqu'il était encore au pouvoir. Et mardi dernier, un tribunal antiterroriste a prolongé sa détention provisoire jusqu'au 14 mai dans le dossier Bhutto, une décision qui avait été annoncée à l'AFP par le procureur Chaudhry Zulfiqar.
Pervez Musharraf est soupçonné dans cette affaire de ne pas avoir assuré de manière adéquate la sécurité de Mme Bhutto. La candidature aux élections de M. Musharraf, au pouvoir de son coup d'Etat en 1999 à sa démission en 2008, a été rejetée par la commission électorale qui estime qu'il a « violé la Constitution », notamment dans l'affaire des juges, à l'époque où il dirigeait le seul pays musulman doté de l'arme nucléaire.