Les industriels du médicament inquiets de l'éventualité d'un transfert de leur marge vers les officines
Une éventuelle baisse de ses marges met l’industrie pharmaceutique en émoi. Elle fait l'objet de conciliabules et dès demain mercredi, de concertations officielles.
Les industriels du médicament inquiets de l'éventualité d'un transfert de leur marge vers les officines
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Majdouline Lahlou
Le 7 mai 2013 à 16h51
Modifié 7 mai 2013 à 16h51Une éventuelle baisse de ses marges met l’industrie pharmaceutique en émoi. Elle fait l'objet de conciliabules et dès demain mercredi, de concertations officielles.
Fondée sur les résultats d’un benchmark mené par le ministère de tutelle, cette éventualité fera l’objet d’une réunion, ce mercredi 8 mai 2013 entre les industriels et le secrétaire général du ministère de la Santé.
Avant même que l’étude de benchmark lancée par le ministère de la Santé n’ait livré ses résultats, les professionnels de l’industrie pharmaceutique se montrent inquiets au sujet d’une éventuelle baisse de leur marge au profit des officinaux. «Il s’agitd’une proposition du ministre de tutelle censée compenser les pharmaciens suite à la vague de baisses de prix des médicaments prévue», nous confirme un opérateur pharmaceutique.
Basée sur l’étude de l’impact négatif que peut avoir la baisse des prix des médicaments sur le chiffre d’affaires des officinaux, la proposition du ministère consiste à porter la marge des pharmaciens d’officines à 34% pour les princeps et 33% pour les génériques contre 30% actuellement. Cette proposition met en colère les opérateurs, qui estiment avoir à subir une double peine. « En plus de l’effet de la baisse des prix des produits pharmaceutiques sur notre marge, le ministère nous demande de concéder une partie de notre chiffre d’affaires au profit des pharmaciens», nous explique un opérateur bien informé.
Mais rien n’est définitif, ni officiel. Abdelghani El Guermai président del’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP) considère qu’il est prématuré de parler d’une baisse de marge des opérateurs «tant que nous n’avons pas accès aux résultats officiels de l’étude menée par le ministère et qui retrace l’impact de cette baisse des prix sur le chiffre d’affaires des pharmaciens».
Basée sur un benchmark lancé par le ministère de la Santé, cette étude a pour objectif de définir un nouveau mode de fixation des prix des médicaments princeps ainsi qu’un mode de décrochage plus rationnel du prix des médicaments génériques. Elle entre dans le cadre de l’accord signé le 11 juillet 2012 entre le ministère de la Santé, l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique, l’Association marocaine de médicaments génériques et Maroc innovation santé.
Elle constitue néanmoins un cadre réglementaire important et indispensable pour le secteur tout en permettant une meilleure visibilité pour les industriels et une transparence pour tous. «Ainsi, il serait prudent d’attendre la finalisation des études et des concertations en cours pour pouvoir connaître réellement la baisse qui sera appliquée et en tirer l’impact concret au niveau de l’industrie, du pharmacien et du malade », conclut Ali Sedrati, président d’honneur de l’AMIP.