Les équipes commerciales d’Al Omrane en charge des logements à faible valeur immobilière totale (VIT) peuvent se réjouir : les appartements à 140 000 DH trouvent plus facilement preneur avec des ventes en hausse de 13% au premier trimestre de cette année.

Al Omrane doit son salut à un article inclus dans la loi des Finances 2012, appliqué depuis octobre dernier. Selon ce dispositif, les personnes ayant un revenu mensuel inférieur ou égal à 2 fois le SMIG maximum  peuvent tous désormais bénéficier d’un logement à 140 000 DH. L’ancien dispositif donnait la priorité auxhabitants des constructions menaçant ruine, suivis des bénéficiaires du programme ville sans bidonvilles, des agents de sécurité et enfin des fonctionnaires à revenu modeste.

Une autre disposition devrait permettre de booster le programme du logement à faible VIT. Il s’agit de la suppression de la limite liée à la hauteur, fixée auparavant à R+3. A condition toutefois que le promoteur immobilier se conforme aux dispositions des plans d’aménagement en vigueur.

Cette mesure, présente dans la loi des finances 2013 à la demande des promoteurs immobiliers, devrait dynamiser la production. Depuis que le programme a vu le jour, elle est estimée aujourd’hui à 53.000 unités produites ou mises en chantier. Le gros des réalisations revient à Al Omrane. Les promoteurs privés, quant à eux, n’y  participent que dans le cadre d’un partenariat public-privé. Une goutte dans un océan.

Il en faut donc plus pour convaincre les professionnels de la pierre de s’approprier le produit. La mise en place de la formule de péréquation, un procédé qui permet au promoteur privé de construire des logements à 140 000 DH  tout en  profitant d’une zone destinée à la promotion libre, n’a pas suffit pour qu’ils se bousculent au portillon. « La mutualisation pose un réel problème de mixité. Il n’est pas évident de commercialiser côte à côte des produits de standing complètement différents », souligne Youssef Iben Mansour, président de la FNPI (Fédération nationale des promoteurs immobiliers). Et de poursuivre : « à avantages égaux, les promoteurs préfèrent investir dans le logement à 250 000 DH ».  

Si les promoteurs immobiliers ne se montrent pas enthousiastes, les professionnels des matériaux de construction y voient une aubaine. « C’est une belle opportunité à un moment où les chantiers de construction sont en plus en plus rares », reconnait David Toledano, président de la Fédération des matériaux de construction. Et d’ajouter : «  en contrepartie, il est évident que nous avons offert des ristournes sur nos prix, d’autant plus qu’il s’agit d’un gros client. A titre d’exemple, la réduction accordée par les cimentiers représente une économie de 150 millions de DH pour un programme de 70 000 logements. »