5 ans après, la remarquable réussite du e-learning à l'Université Cadi Ayyad

La plateforme d’enseignement à distance de l’UCA se développe rapidement. En l’absence d’un cadre juridique, le système est voué à l'amateurisme.  

5 ans après, la remarquable réussite du e-learning à l'Université Cadi Ayyad

Le 10 mai 2013 à 16h38

Modifié 27 avril 2021 à 22h17

La plateforme d’enseignement à distance de l’UCA se développe rapidement. En l’absence d’un cadre juridique, le système est voué à l'amateurisme.  

Plus de 5 millions de visites en l’espace de 6 mois. Cinq ans après sa mise en place, la plateforme numérique d’enseignement à distance de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCA), est, à ce jour, la plus évoluée au Maroc. Cependant, plusieurs handicaps entravent le bon fonctionnement de ce canal d’apprentissage. Medias24 est allé à la rencontre de la direction des systèmes d’information, en la personne de Driss Goujdami, du responsable de la plateforme Abdelali Rochdi, ainsi que de Mohamed Bennis, enseignant en cycle Master de l’université, qui recourt souvent à cette technologie.

Quels ont été les atouts qui ont fait de l’Université Cadi Ayyad un pionnier en matière d’enseignement électronique à distance ?

Driss Goujdami :Le développement de la plateforme e-learning a d’abord été dicté par une contrainte qui est le nombre des étudiants: on en compte 63.000 cette année. Pour contenir cet effet de massification, il est devenu indispensable de proposer une partie de la formation via internet.

Par ailleurs, l’UCA a effectué un partenariat avec Google. Cet accord prévoie la formation des enseignants, du personnel technique et administratif et des doctorants à « Google Apps » dès le mois de décembre 2011.

Par ailleurs, l’Université dispose de moyens techniques non négligeables : 6 salles d’informatique, disposant, chacune, de 15 machines. Nous figurons également dans le projet P@lmes (Passeport numérique de compétences) en partenariat avec plusieurs universités internationales.

Abdelali Rochdi :Nous utilisons, pour ce programme, une plateforme Moodle. C’est un programme Open Source, développé par des milliers d’utilisateurs dans le monde. Mise à part la gratuité de son utilisation, il offre un niveau de sécurité très élevé. En plus, il est possible de le mettre à jour facilement. D’ailleurs, nous allons migrer les données vers la toute dernière version de la plateforme «Moodle 2.5».

Mohamed Bennis :Le secret de la réussite de ce programme est la forte implication des étudiants. Désormais, c’est l’apprenant qui cherche l’information, l’enseignant n’est là que pour le guider. Autre point, le corps enseignant de l’UCA dispose d’une grande autonomie, pour l’édition et la publication des cours, et ce à travers un suivi régulier, et une formation adéquate aux fonctionnalités de la plateforme.

Quelles sont les principales faiblesses du programme d’enseignement informatisé à distance à l’UCA?

D.G :La principale chose à déplorer est l’absence d’une structure juridique. Car, si la plateforme fonctionne relativement bien, c’est uniquement grâce à l’implication du corps enseignant, et la passion de l’équipe technique.

A.R :Même si notre travail n’est pas rétribué, même s’il est très coûteux en temps et en énergie, nous nous engageons corps et âme là dedans. Notre seul plaisir est lorsqu’on reçoit des étudiants qui viennent nous remercier et nous féliciter, alors qu’au départ ils étaient réticents par rapport au projet.

M.B :Nous nous sommes appropriés la plateforme. C’est devenu un outil indispensable à la pédagogie, que ce soit pour l’aide à l’enseignement, proposée sous forme hybride (moitié en formation continue, moitié en e-learning) ou en formation exclusivement à distance. Bien que la norme à l’échelle internationale prévoie la rémunération du temps passé par l’enseignant sur la plateforme. A l’Université Cadi Ayyad, nous estimons qu’il est nécessaire, au-delà de ce paramètre financier, que l’enseignement à distance est aujourd’hui une nécessité. Il simplifie le travail de l’enseignant, surtout dans les filières spécialisées.

Y a-t-il une solution qui se profile ?

D.G :On peut dire, jusqu’à maintenant, que rien n’est encore prêt pour l’élaboration d’un texte de loi qui intègre ce genre de formation. Cependant, on peut dire qu’à l’issue des premières assises des technologies de la formation (tenues le 13 mars 2013) des recommandations importantes peuvent être soulevées. On peut donc espérer arriver bientôt à un cadre réglementaire qui crédibiliserait, enfin, la pratique.

A.R :Nous continuons à produire du sens et à développer le contenu. L’apprentissage à distance est l’avenir de l’université. Nous arriverons à le généraliser et à le vulgariser, tôt ou tard.

M.B :Nous dépassons nos propres moyens. Pour ma part, j’utilise des fonctionnalités plus poussées que celles que me procure la plateforme. Je dispense, dans le cadre de mes cours de Master, des séances en visioconférence. Mais une chose est sûre, bientôt, tout cela sera réglementé.

 

Driss Goujdami (portant le trophée) couronné par une médaille de l'Université de Savoie pour sa collaboration au projet P@lmes.


 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

Groupe Addoha: RESULTATS SEMESTRIELS AU 30 JUIN 2024

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.