Comment faire de la finance autrement ? Quelques alternatives au capitalisme sauvage
Finance solidaire, islamique, au service de l’emploi des jeunes et de la création d’entreprise… Les solutions alternatives sont de plus en plus prises au sérieux depuis la crise financière de 2008.
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Mélanie Xuereb
Le 10 mai 2013 à 16h20
Modifié 10 mai 2013 à 16h20Finance solidaire, islamique, au service de l’emploi des jeunes et de la création d’entreprise… Les solutions alternatives sont de plus en plus prises au sérieux depuis la crise financière de 2008.
Le 14ème colloque international organisé par la Revue marocaine d’audit et de développement (REMA) et le Global Governance Center (GGC) en partenariat avec la Fondation Hanns Seidel d’Allemagne sur le thème « les finances publiques au Maghreb : défi de la reddition des comptes et de la transparence » s’est tenu les 8 et 9 mai à Rabat. Les échanges d’expérience en matière de contrôle des finances publiques ont conduit les intervenants à présenter des alternatives possibles au système financier actuel, qui a abouti à la crise économique internationale de 2008, et leur application possible au Maroc.
La finance islamique
Belkacem Boutayeb, spécialiste des questions de finance islamique, a présenté les principes de la finance islamique qui est fondée sur le partage des 3 R : responsabilité, risques et résultats. Elle s’appuie sur le fait que dans l’islam l’argent est considéré comme appartenant à Dieu, l’homme n’en étant que le dépositaire. Par conséquent, il doit le gérer en bon père de famille et s’allier à des personnes d’expérience. Selon cette logique, la thésaurisation est interdite, l’argent devant être investi avec des partenaires. La finance islamique est fondée sur l’économie réelle et n’admet pas la spéculation.
Selon l’intervenant, la première banque islamique au Maroc devrait voir le jour au premier trimestre 2014. Etant un outil de démocratisation bancaire, elle devrait permettre d’accroître le taux de bancarisation – c’est-à-dire la part des ménages ayant accès au système bancaire. Elle devrait également permettre d’accroître le niveau de confiance dans le milieu entrepreneurial ainsi que le montant des fonds disponibles pour l’investissement.
La finance au service de la création d’emplois
Selon Ahmed Shebani, fondateur du Parti démocratique de Lybie, le défi du pays aujourd’hui est de convertir la manne pétrolière en emplois pour les jeunes via la création de PME. La société civile a ici un vrai rôle à jouer pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il accroisse les fonds disponibles pour la création des PME, et donc pour la création d’emplois destinés aux jeunes.
Par le softpower et le lobbying, il faut impliquer éthiquement les investisseurs étrangers qui veulent profiter des marchés émergents pour que de ces investissements donnent naissance à un bénéfice mutuel. Il faut changer de logique de fonctionnement, mais le changement peut se faire sans violence, par le pouvoir du lobbying.
La finance solidaire
Selon Abdelmounaïm Lahrech, professeur à l’Université Al Akhawayn, les principes de la finance solidaire ou «credit union», sont les suivants :
1) Les clients d’un credit union en sont les actionnaires ;
2) Il existe une relation entre les clients ;
3) Ce sont les clients qui élisent le Conseil d’administration selon le principe « un membre = une voix. Mais l’inconvénient du credit union est que le capital initial est limité par le montant des dépôts des fondateurs.
Dans le cas du Maroc, la création d’un credit union pourrait avoir de grandes retombées sur l’accès au système bancaire et au financement, en particulier dans les secteurs où les coûts d’intermédiation bancaire sont élevés. L’inconvénient du capital de départ pourrait être contourné si l’Etat entrait au capital en tant qu’actionnaire extérieur. Mais le système bancaire traditionnel est hostile à ce type d’établissements alternatifs.
Quels apports pour le Maroc ?
Dans le cas du Maroc, ces modes de financement alternatifs, dont les principes de fonctionnement constituent une protection contre les dérapages qui ont conduit à la crise financière mondiale qui sévit depuis 2008, pourraient permettre de continuer à accroître le taux de bancarisation de l’économie marocaine qui a déjà doublé depuis le début des années 2000. Cela permettrait aussi d’améliorer surtout l’accès au financement pour des opérateurs économiques exclus du système bancaire traditionnel. Ce faisant, cela pourrait favoriser la création de PME et ainsi lutter contre le chômage.
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