La France est entrée dans sa deuxième récession en quatre ans
La France s'est vu confirmer mercredi son entrée dans sa deuxième récession depuis 2009, une mauvaise nouvelle tombée un an jour pour jour après la prise de fonctions de François Hollande et sur fond de baisse record du pouvoir d'achat l'an dernier.
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AFP
Le 15 mai 2013 à 13h58
Modifié 15 mai 2013 à 13h58La France s'est vu confirmer mercredi son entrée dans sa deuxième récession depuis 2009, une mauvaise nouvelle tombée un an jour pour jour après la prise de fonctions de François Hollande et sur fond de baisse record du pouvoir d'achat l'an dernier.
Selon les chiffres de l'Institut national de la statistique, le produit intérieur brut (PIB) a diminué de 0,2% au premier trimestre 2013 par rapport aux trois mois précédents, après une contraction équivalente fin 2012.L'annonce de l'Insee est intervenue juste avant le déplacement du président de la République à Bruxelles, pour une rencontre avec la Commission européenne qui devait être l'occasion d'aborder les réformes structurelles réclamées à Paris en contrepartie du desserrement de l'étau budgétaire.
Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a assuré que Paris maintenait « à la fois » sa prévision de croissance de +0,1% en 2013 et son objectif d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année.M. Moscovici a fait valoir que cette nouvelle récession n'était « pas une surprise » et était « largement due à l'environnement de la zone euro ».
« C'est maintenant qu'il faut muscler encore nos dispositifs économiques, mobiliser toute notre énergie pour créer des emplois (...). Tout cela doit nous inciter à avoir une politique européenne qui se mobilise pour la croissance » et pour « l'emploi », a-t-il déclaré à la sortie du Conseil des ministres.
« Au deuxième semestre, nous anticipons une croissance qui redémarre, aidée par le contexte européen et les mesures prises en France », a expliqué à l'AFP son entourage, citant notamment le pacte de compétitivité qui prévoit un crédit d'impôt pour les entreprises et les faibles taux d'emprunt de Paris.
L'Insee a confirmé mercredi le recul historique du pouvoir d'achat des Français l'an dernier, désormais chiffré à -0,9% soit plus du double de la première estimation (-0,4%), qui battait déjà un record vieux de 30 ans.
Le moteur de la consommation à l'arrêt
Cette dynamique augure mal de l'activité économique que peut espérer avoir sur l'année la France, qui a déjà obtenu de Bruxelles un délai de deux ans jusque fin 2015 pour ramener son déficit public à 3% du PIB. Une récession correspond techniquement à un recul du PIB pendant deux trimestres consécutifs. L'ampleur de celle-ci est sans rapport avec celle de 2009, quand la France avait connu une contraction de 3,1% de son PIB. Mais elle confirme que l'activité reste en panne depuis huit trimestres.
Pour l'ensemble de l'année 2012, l'Insee a conservé son estimation d'une croissance nulle, après avoir révisé à la baisse celle du troisième trimestre 2012 (0,1% au lieu de 0,2%). L'institut a en revanche révisé à la hausse la croissance de 2011, à 2% au lieu de 1,7%, après 1,6% en 2010. « La contraction aurait été pire encore en France sans la hausse de 0,3% de la consommation du secteur public », a commenté au sujet du premier trimestre Chris Williamson, l'économiste en chef du cabinet Markit qui publie l'indice PMI, un indicateur avancé de la conjoncture jugé fiable par les analystes.
« Le recul constaté en France est moins fort que ne le suggèrent le PMI et les enquêtes de l'Insee auprès des entreprises » ce qui « laisse présager que la santé de l'économie est dans le fond pire encore que ne le révèlent pour l'instant ces chiffres décevants du PIB », avertit-il.
L'Insee a également revu à 0,4% la baisse de la consommation des ménages l'an dernier, précédemment estimée à 0,1%. Il s'agit de la première diminution depuis 1993. « Le moteur intérieur qui a été le principal facteur de croissance ces dix dernières années a été complètement brisé: pour des raisons fiscales, partage de revenus dans les entreprises (modération salariale et emploi qui se dégrade), crédit qui ne repart pas, marché immobilier qui s'ajuste », a commenté Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis. « Tous les facteurs qui pouvaient soutenir les dépenses des ménages - qui représentent 60% de l'activité - font que le PIB recule », a-t-il déploré, y voyant « les premiers effets de l'austérité » induite par les décisions budgétaires du gouvernement socialiste depuis un an.
Le déficit public de la France (Etat, Sécurité sociale, collectivités locales) reste évalué par l'Insee à 4,8% du PIB en 2012 contre 5,3% en 2011, « grâce à une hausse des recettes plus rapide que celle des dépenses », a précisé mercredi l'Insee.
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