Le cinéma marocain désormais sur la «carte du cinéma mondial»

Le Festival de Cannes «aime» les réalisateurs marocains et leur cinéma «plein d'avenir», assurent Gilles Jacob et Thierry Frémaux, respectivement président et délégué général de ce grand rendez-vous du cinéma mondial où le 7e art national est régulièrement représenté.  

Le cinéma marocain désormais sur la «carte du cinéma mondial»

Le 16 mai 2013 à 11h38

Modifié 16 mai 2013 à 11h38

Le Festival de Cannes «aime» les réalisateurs marocains et leur cinéma «plein d'avenir», assurent Gilles Jacob et Thierry Frémaux, respectivement président et délégué général de ce grand rendez-vous du cinéma mondial où le 7e art national est régulièrement représenté.  

Si aucun film marocain ne figure cette année en compétition officielle, les deux responsables du festival se disent globalement satisfaits de la participation marocaine qu'il faut juger sur plusieurs années, dans un entretien croisé exclusif à la MAP, en marge du festival qui s'est ouvert mercredi à Cannes.

«On aime beaucoup les cinéastes marocains, on est très attentif à tout ce qui se passe au Maghreb et bien évidemment au Maroc», a affirmé Gilles Jacob assurant que le cinéma marocain «est un cinéma qui a plein d'avenir, en ébullition».

«On aime le cinéma marocain, on aime surtout les efforts faits par le Maroc, le gouvernement, les professionnels, les passionnés à travers les festivals (Marrakech, la Cinémathèque de Tanger), qui font que le Maroc est devenu un pays sur la carte du cinéma mondial», a souligné, de son côté, Thierry Frémaux, en charge de la sélection officielle.

Pour la sélection de cette année, il reconnaît une participation relativement faible par rapport à l'édition précédente, avec un seul film («C'est eux les chiens» de Hicham Lasri) retenu dans une section parallèle, celle de la sélection de l'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID).

«Mais il ne faut pas juger une sélection sur une année, il faut juger Cannes et la présence d'un pays comme le Maroc sur plusieurs années. L'année dernière, c'était une proportion formidable, aussi par rapport aux films produits au Maroc, et nous sommes heureux de le voir aussi bien représenté», a-t-il affirmé, avant de lancer: «on va se retrouver l'année prochaine et peut être on vous dira que cette année il y a beaucoup de films marocains».

C'est une présence qui témoigne, selon lui, «des efforts et de l'engagement de tout un pays, le Maroc, pour le cinéma», d'autant plus qu' «il y a des résultats» sur le terrain.

«Il y a des écoles du cinéma au Maroc, des jeunes cinéastes, des court-métragistes, de très bons comédiens..., mais aussi une tradition», a relevé M. Frémaux.

Il insiste aussi sur l'importance de «lier le passé, le patrimoine du cinéma classique et le cinéma contemporain», dans un pays comme le Maroc «où il y a la possibilité de réfléchir, de se dire que c'est un pays dont on peut attendre, nous sélectionneurs du festival de Cannes, des films».

D'ailleurs, en dehors des sections compétitives, le Maroc sera présent cette année, comme à l'accoutumée au festival de Cannes à travers son marché du film en particulier, a-t-il fait remarquer.

«Il y a des journalistes, des professionnels, des directeurs de festivals, des producteurs, des jeunes metteurs en scène qui viennent à Cannes et qu'on retrouve avec plaisir, et je veux redire ici qu'il faut qu'ils se sentent chez eux au festival de Cannes qui a cette tradition très universelle qu'il faut non seulement défendre et supporter mais aussi permettre qu'elle se perpétue», a-t-il ajouté.

M. Frémaux va plus loin en lançant une invitation au Maroc d'être le futur pays invité d'honneur du festival de Cannes à l'instar de l'Inde qui fête cette année le centenaire de son cinéma sur la Croisette.

«Nous avions auparavant le Brésil, l'Egypte, et je lance l'invitation dans les prochaines années pour que le Maroc vienne à Cannes en tant que pays invité pour dire qu'il est un pays de cinéma», a-t-il conclu.

Le cinéma marocain avait été remarquablement représenté l'année dernière à Cannes où deux réalisateurs ont été primés dans des sections parallèles: Nabil Ayouch, lauréat du prix François Chalais pour son film «Les Chevaux de Dieu», présenté par ailleurs en compétition officielle, et Fyzal Boulifa, lauréat du 1er Prix Illy du court métrage à la «Quinzaine des réalisateurs».

C'était le cas également en 2011 où le 7e art national s'était imposé aussi bien en compétition officielle avec «La source des femmes» du réalisateur roumain Radu Mihailean que dans la Quinzaine des réalisateurs avec «Sur la Planche» de Leila Kilani.

Cette participation intervenait après la sélection, en 2003, des films «Mille Mois» de Faouzi Bensaidi et «Les Yeux Secs» de Narjiss Nejjar, respectivement dans les sections «Un Certain regard» et «La quinzaine des réalisateurs».

La première participation avec un drapeau marocain au Festival de Cannes remonte à 1952 avec le film «Othello», tourné à Essaouira, du réalisateur Orson Welles en compétition officielle, alors que le premier film marocain à concourir dans la section «Un Certain Regard» était celui d'Ahmed Maanouni «Alyam , Alyam» (O les jours) en 1978, l'année de sa création.

Sur le plan institutionnel, le Centre cinématographique marocain (CCM) s'active dans le cadre du Village international du festival de Cannes qui «offre à tous les pays producteurs de cinéma la possibilité de présenter et de promouvoir leur cinématographie, leur culture, leurs institutions et de développer des échanges».

Le CCM y participe, depuis 2006, par l'organisation d'un pavillon qui «vise à assurer une promotion du film marocain et le Maroc en tant que destination privilégiée des producteurs étrangers».
 

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