Jeunes marocains contre l'homophobie.
Vendredi 17 mai, le Maroc aussi a connu un (petit) événement contre l'homophobie et pour le respect de la différence. Reportage.
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Amine Belghazi
Le 18 mai 2013 à 18h13
Modifié 18 mai 2013 à 18h13Vendredi 17 mai, le Maroc aussi a connu un (petit) événement contre l'homophobie et pour le respect de la différence. Reportage.
Rabat, le 17 mai 2013. A l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie, le Mali (Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles) a organisé, en partenariat avec le Nimar (Institut Néerlandais au Maroc), une exposition de photographies sur le thème de la différence.
Ibtissame Betty Lachgar, militante au sein du mouvement, explique les raisons de l’organisation de cet événement : «Nous sommes un mouvement qui lutte en faveur de toutes les libertés individuelles, dont la liberté sexuelle qui est une liberté fondamentale, d’autant plus que c’est une liberté qui relève de l’intimité et de la vie privée. Egalement, parce qu’au Maroc l’homosexualité est un crime ; les homosexuels peuvent être condamnés jusqu’à 3 ans de prison ferme. Comme on a pu le lire dans les médias, il y a plusieurs cas en ce moment».
Longtemps habitué aux actions choc (souvenez-vous de l’action des déjeuneurs du ramadan en 2009, ou encore du bateau pour le droit à l’avortement en 2012), le mouvement Mali a, cette fois-ci, opté pour la manière douce. «Nous avons évité la provocation pour cette sortie, et avons choisi un endroit privé pour passer notre message, et ce afin éviter les heurts ou les agressions auxquels nous aurions pu être exposés. Car cette revendication est plus taboue que celles que nous avons déjà portés jusqu’à maintenant » explique Ibtissame Betty Lachgar.
Cet événement a connu la participation et le soutien de personnalités connues dans le monde de l’art et de la culture: Naïma Zitan, Lamia Berrada-Berca, Sonia Terrab, Jean Zaganiaris, Fatym Layachi et Hicham Tahir. Ils ont écrit, pour l’occasion, des textes qui ont été joints aux photographies exposées. «Nous avons contacté des artistes et des intellectuels. Nous savions qu’ils défendaient toutes les libertés, et notamment les libertés sexuelles. Nous leurs avons demandé d’écrire un texte pour appuyer l’action» poursuit Ibtissame.
Les militants du Mali espèrent, à l’issu de cet événement, lancer le débat autour de la question des minorités sexuelles au Maroc, et apporter leur soutien aux personnes mises en cause dans des affaires liées à l'homosexualité. Même si, « force est de l’avouer, les lois ne sont pas près de changer de sitôt», confie Ibtissame avant de conclure : « même si beaucoup de gens sont contre, si le débat est ouvert, pour nous c’est une victoire».
Rappelons que la date du 17 mai a été retenue journée mondiale contre l’homophobie, en raison de la suppression par l’OMS de l’homosexualité de la liste des maladies mentales, le 17 mai 1990. «Au Maroc, l’homosexualité continue à être considérée comme maladie mentale. Parfois, par les homosexuels eux-mêmes» nous confie A.K. militante homosexuelle au sein du Mali.
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