Ce que la CGEM a dit au gouvernement

Le conseil de coordination CGEM-gouvernement s'est réuni pour la première fois ce vendredi 17 mai 2013. La difficile situation économique et la perspective des réformes douloureuses ont pesé en arrière-plan de la réunion. La CGEM a fait preuve de franchise. Le gouvernement de bonne volonté. On verra bien.

Ce que la CGEM a dit au gouvernement

Le 19 mai 2013 à 14h04

Modifié 27 avril 2021 à 22h18

Le conseil de coordination CGEM-gouvernement s'est réuni pour la première fois ce vendredi 17 mai 2013. La difficile situation économique et la perspective des réformes douloureuses ont pesé en arrière-plan de la réunion. La CGEM a fait preuve de franchise. Le gouvernement de bonne volonté. On verra bien.

Le 6 mars 2012, la CGEM et le gouvernement avaient signé un mémorandum d’entente qui scellait une sorte de (ré) conciliation. Et qui prévoyait la création d’un conseil de coordination entre les deux parties. Il a fallu attendre plus d’une année pour que se tienne la première réunion de ce conseil, ce vendredi 17 mai 2013.

Mieux vaut tard que jamais !

Le communiqué publié par la primature à l’issue de cette réunion fait la part belle au discours de Abdelilah Benkirane qui selon le document, a « présidé » la réunion. Dans le communiqué de la CGEM, Mme Miriem Bensalah a « co-présidé » cette rencontre. Cette dernière formulation est certainement la plus proche de la réalité et correspond davantage à l’attitude indépendante qu’assume la confédération patronale.

Une quarantaine de chefs d’entreprises étaient présents côté CGEM. Côté gouvernement, Abdelilah Benkirane était entouré de Mohand Laenser, Mohamed Najib Boulif, Abdelaziz Rabbah, Abdallah Baha, Abdelkader Amara et Nizar Baraka.

Dans ce genre de réunions, il y a le dit et le non-dit. Dans le cas présent, le non-dit ou le suggéré était certainement important. La conjoncture, les difficiles réformes qui attendent le pays, la situation des finances publiques, les questions de gouvernance, les incohérences de la majorité gouvernementale, la perte de compétitivité de l’économie et des entreprises, tout cela constituait la toile de fond de la réunion.

Le discours de M. Benkirane était politique et… langue de bois, fait de slogans et de vœux. Probablement de bonne volonté aussi.

Heureusement que les opérateurs économiques et les groupes de travail public-privé étaient plus concrets.

Les groupes de travail ont exposé leur feuille de route concernant la mise en place de mesures effectives et applicables destinées à améliorer l’environnement économique de l’entreprise. Parmi les premières actions concrètes : des amendements programmés concernant la loi sur les délais de paiement, la facilitation de l’accès aux outils de financement et d’accompagnement des PME, la réactivation prochaine du comité de lutte contre la sous-facturation ou encore la titrisation de certaines créances de l’Etat.

Par ailleurs, la CGEM appelle à la mise en place, rapidement, de la loi sur le droit de grève et des réformes sociales telles que la liberté syndicale et l'indemnité pour perte d'emploi à financement pérenne, en vue de réguler efficacement les relations sociales, assurer une protection aux travailleurs et un climat sain pour l’entrepreneur. Dans une conjoncture économique difficile, la CGEM souhaite que l’Etat et les entreprises publiques injectent dans l'économie nationale le remboursement de leurs créances vis-à-vis du secteur privé, dans l’optique de ne pas entraver la bonne marche des affaires.

La CGEM a insisté sur « la nécessité d’être associée de manière dynamique aux réformes qui ont un impact sur le secteur privé et d’être partie prenante dans l'élaboration des propositions définitives concernant des textes importants, tel que, par exemple, la stratégie sur la formation professionnelle, le règlement général de la construction ou encore le décret sur les marchés publics ».


 

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