Transport touristique contre taxis: l’impasse
Les incidents entre chauffeurs de taxi et transporteurs touristiques se multiplient. Les professionnels du tourisme déplorent les retombées négatives sur la filière.
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Bilal Mousjid
Le 24 mai 2013 à 19h24
Modifié 24 mai 2013 à 19h24Les incidents entre chauffeurs de taxi et transporteurs touristiques se multiplient. Les professionnels du tourisme déplorent les retombées négatives sur la filière.
Les mésaventures des véhicules de transport touristique avec les taxis irritent de plus en plus les professionnels du tourisme, qui déplorent l’impact négatif des « grands taxis blancs » sur le secteur du tourisme. Le ministère de l’Equipement et des Transports a été sensibilisé à cette problématique. Mais les textes officiels sont flous.
« Plusieurs incidents ont eu lieu récemment entre les chauffeurs de taxi, qui ignorent les textes juridiques réglementant le métier, et les transporteurs touristiques, au grand dam du touriste, qui se voit bloqué, à l’hôtel ou à l’aéroport, à cause de différends qui ne le concernent ni de près ni de loin », déclare à Médias 24 Khalid Mouhib, avec sa double casquette de secrétaire général de l’Association régionale du transport touristique et secrétaire général de la Fédération nationale du transport touristique.
Que se passe-t-il exactement ? Les chauffeurs de taxis, se sentant concurrencés par les véhicules dans un terrain qui leur était acquis d’office, leur semble-t-il, se battent – parfois littéralement – bec et ongles avec les transporteurs touristiques, n’hésitant pas, précise notre source, à bloquer ces derniers au prétexte qu’ils ne disposent pas du précieux voucher (un bon de commande assurant une prestation réglée à l’avance), une condition sine qua none pour les laisser partir. Sauf que le voucher – les chauffeurs de taxi ignorent ce détail de taille –, toujours selon Khalid Mouhib, n’est pas indispensable, car le touriste est libre de choisir, en fonction de ses moyens et de ses exigences, la prestation qui lui sied le mieux.
L'origine de ces dérives, dont la première victime est le touriste, et par ricochet tout le secteur dont les recettes ne font que baisser, est donc infondée. Et c’est à ce niveau-là que la loi doit intervenir. « La loi manque de clarté. Le cahier des charges relatif à l’exercice de l’activité de transport touristique routier, élaboré en 2012, se réfère à des textes complètement désuets datant de 50 ans. Cela crée des ambigüités qui nourrissent les incidents actuels », blâme Khalid Mouhib, qui reste, néanmoins, optimiste quant à l’état d’avancement du dialogue avec le ministère de tutelle.
Un autre professionnel, au fait des incidents récents, nous explique que la Wilaya rechigne à appliquer la loi contre les taxieurs récalcitrants par crainte de créer des tensions sociales… Toujours est-il qu’aujourd’hui, de par l’ampleur que commence à prendre cette problématique, il est nécessaire d’intervenir pour que l’image du produit touristique marocain reste à l’abri de ces agitations intestines.
Mustapha Chaoun, secrétaire général du syndicat national marocain des professionnels du transport, contacté par Medias 24, s’inscrit en faux contre ces allégations. Pour lui, la loi est très claire sur ce point : « les transporteurs touristiques, en vertu du cahier des charges régissant le secteur, doivent obligatoirement disposer d’un voucher délivré par une agence de voyages. Or, à l’exception des grandes sociétés, comme la STCR par exemple, ce n’est souvent pas le cas. Ce sont les transporteurs touristiques qui ne respectent pas la loi. ». Rappelons, au passage, que le métier de chauffeur de taxi est régi par le dahir relatif au transport de 1963. Mustapha Chaoun poursuit : « On est en train de renouveler notre parc automobile afin de répondre aux exigences des touristes. »
Pour l’anecdote, le quotidien arabophone Akhbar Al Yawm, dans son numéro du 7 mai 2013, relate les mésaventures rocambolesques d’un investisseur qatari, avec des chauffeurs de taxi à l’aéroport, qui, lors d’une rencontre au sujet des opportunités d’investissement au Maroc, a dit au ministre Abdelaziz Rabbah qu’il ne pourrait placer ses investissements dans un pays où il est malmené par des chauffeurs de taxi.
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