L'économie africaine : de bonnes performances qui ne bénéficient pas équitablement aux populations
L'Afrique affiche de «bonnes performances économiques», qui ne bénéficient pas aux populations de manière équitable, ont convenu, lundi à Marrakech, les intervenants au séminaire sur l'indice de la croissance inclusive.
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MAP
Le 27 mai 2013 à 12h32
Modifié 27 mai 2013 à 12h32L'Afrique affiche de «bonnes performances économiques», qui ne bénéficient pas aux populations de manière équitable, ont convenu, lundi à Marrakech, les intervenants au séminaire sur l'indice de la croissance inclusive.
«Durant la dernière décennie, l'Afrique a enregistré un important taux de croissance économique de 5,2%», a affirmé l'Economiste en chef et vice-président de la Banque africaine du développement (BAD), Mthuldi Ncube, regrettant toutefois le fait que les bénéfices de cette croissance «ne soient pas distribués de manière inclusive».
M. Ncube, qui intervenait lors d'un séminaire sous le thème «Developing an inclusive growth index for Africa : concepts and choices», a exprimé l'intérêt que porte la BAD pour cette problématique structurelle dans le cadre de sa stratégie de long terme, un intérêt qui s'est traduit par la construction récente d'un indice de croissance inclusive pour le continent.
L'accent est mis sur «l'élargissement de l'accès aux opportunités socio-économiques durables», selon M. Ncube, qui précise que cet indice est axé sur les dimensions économique, sociale, spatiale et politique.
«L'aspect économique porte essentiellement sur la création de l'emploi et la réduction des inégalités, notamment vis-à-vis des jeunes et des femmes, tandis que la dimension sociale s'articule autour de la réduction de l'exclusion des différentes catégories de la population et le renforcement de l'accès à l'éducation et à la santé», a-t-il expliqué lors de ce séminaire, qui intervient en prélude aux Assemblées annuelles de la BAD, dont les travaux démarreront officiellement jeudi.
Quant au volet spatial, il concerne l'amélioration de la connexion des infrastructures au niveau régional et du sentiment d'appartenance chez le citoyen sur le plan national, selon l'Economiste en chef, qui ajoute que dans la dimension politique/institutionnelle, l'accent est mis sur la généralisation du droit au vote, de la participation politique et du droit à la propriété privée.
Pour sa part, le responsable du projet dudit indice au sein de la division de Recherche de la BAD, Abebe Shimeles, s'est félicité de la performance du Maroc dans le domaine de l'inclusion économique, ce qui lui confère «une très bonne place» dans le classement de la Banque.
Dans une déclaration à la MAP, M. Shimeles a relevé que la construction de cet indice vise en aval à définir l'inclusion économique et à la mesurer, afin de mieux la suivre et la contrôler.
De son côté, le directeur de la division de Recherche de la BAD, Steve Kayizzi-Mugerwa, a indiqué à l'agence de presse marocaine que l'Afrique devrait enregistrer un taux de croissance moyen de 6,6% durant l'année en cours.
«Ce taux est presque aussi haut que celui des pays asiatiques», ce qui traduit un certain «optimisme économique» au sein du continent, a-t-il martelé, déplorant toutefois que cette croissance soit réalisée au détriment des ressources naturelles dans plusieurs pays, ce qui met en danger son aspect durable.
Les Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement devraient réunir environ 2700 personnes, dont des délégués des Etats membres de la BAD en provenance d'Afrique, d'Amérique, d'Europe et d'Asie (ministres de l'Economie et des finances, gouverneurs de Banques centrales) ainsi que des représentants de plusieurs organisations financières régionales et internationales.
Cet événement constitue une opportunité pour discuter des thématiques de priorité pour le continent africain relevant des orientations stratégiques de ladite Banque dans les dix années à venir, les principales problématiques étant notamment la croissance inclusive, la croissance verte et l'emploi des jeunes.