Union européenne: le processus d'adhésion de la Turquie dans l'impasse
Le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne reste dans l'impasse en raison du refus d'Ankara de remplir ses obligations, ont déploré lundi les Européens à l'issue d'une réunion à Bruxelles avec le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu.
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AFP
Le 27 mai 2013 à 11h59
Modifié 27 mai 2013 à 11h59Le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne reste dans l'impasse en raison du refus d'Ankara de remplir ses obligations, ont déploré lundi les Européens à l'issue d'une réunion à Bruxelles avec le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu.
«L'Union européenne constate avec beaucoup de regrets que, malgré ses demandes répétées, la Turquie refuse toujours de remplir ses obligations», a déploré le conseil des Etats de l'UE dans un communiqué. «L'Union européenne constate également que la Turquie n'a fait aucun progrès vers la normalisation de ses relations avec la République de Chypre» dont la partie nord est occupée par les troupes turques depuis 1974, ajouté le communiqué.
L'Union européenne s'est toutefois dite prête à faire un geste. «Nous espérons pouvoir ouvrir en juin un nouveau chapitre de discussion, le chapitre 22 concernant la politique régionale», a annoncé au cours d'une conférence de presse le chef de la diplomatie irlandaise, Eamon Gilmore, dont le pays assure la présidence des réunions ministérielles de l'UE jusqu'au 30 juin. Mais la Turquie doit montrer de la bonne volonté, a insisté le commissaire européen en charge de l'Élargissement Stefan Füle. «La clef de l'amélioration des négociations est l'accord de réadmission conclu avec l'UE », que la Turquie doit signer et mettre en œuvre.
Cet accord est capital pour faciliter la lutte contre l'immigration clandestine dans l'UE, car la Turquie est devenue un point de passage vers la Grèce. En contrepartie de la signature de cet accord paraphé par Ankara en 2012, l'UE acceptera de faciliter l'octroi de visas pour les ressortissants turcs. Le chef de la diplomatie turque n'a pas caché son agacement devant le blocage de ce processus. «Une fleur ne suffit pas pour que le printemps arrive », a-t-il lancé au cours de la conférence de presse avec MM. Gilmore et Füle.
« Dix sept chapitres (sur 35) sont bloqués pour des motifs politiques. Il faut débloquer le processus, car à ce rythme, il faudra cinquante ans pour le terminer», a-t-il insisté.
Ahmet Davutoglu a demandé l'ouverture des chapitres liés aux relations extérieures. «Nous pensons que nous avons besoin d'une nouvelle perspective stratégique dans nos relations », a-t-il averti. «Sans la Turquie, l'UE ne sera pas complète, elle n'aura pas de continuité stratégique et géographique», a-t-il soutenu. M. Davutoglu doit participer à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la Syrie. Il a plaidé pour la levée de l'embargo européen sur les armes «car le peuple syrien à le droit à l'autodéfense».