Le bras de fer entre Royal Air Maroc et l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) a baissé d’un cran. Le préavis de grève voté en assemblée générale, le 20 mai dernier, ne connaîtra pas de suite pour le moment. Le mouvement de grève est annulé.

Après deux journées de réunions marathon, les parties sont enfin arrivées, ce jeudi 30 mai, à ce que l’on qualifie auprès de la compagnie aérienne de «voie d’entente». Les explications : «elle permet de renforcer les relations entre les deux parties afin de consolider les efforts visant à garantir le développement et la prospérité de la compagnie nationale», précise-t-on de même source. Si vous n’avez pas compris, nous non plus.

Du côté de l’association des pilotes, le sentiment de satisfaction est plus nuancé. «Cela fait une année que nous travaillons avec la direction de la compagnie dans le cadre de notre partenariat. La direction générale s’est engagée à œuvrer dans la confiance totale et surtout de respecter ce que nous déjà signé ensemble», commente Abdellah Aït Houba, président de l’AMPL.

Au terme de ces rencontres, il a été décidé de mettre en place des outils qui permettent l’amélioration de la gestion des ressources humaines du personnel navigant technique. Un volet déjà consigné dans l’accord qu’avaient contracté les deux parties à la veille de la conclusion du contrat programme et du démarrage de la restructuration du transporteur aérien national.

Une meilleure gestion du capital humain, cela reste la principale revendication des pilotes de la RAM. «On attend de la compagnie qu’elle respecte en premier lieu les engagements pris à ce sujet», insiste le représentant des pilotes. Il illustre ses propos en exposant des exemples.

Dans le cadre du plan de restructuration, les pilotes ont mis la main à la pâte. «Notre effort a porté notamment sur une participation financière à travers un prélèvement de certains droits relatifs à notre rémunération», indique Abdellah Aït Houba. Une opération de cessation des reliquats des jours de congés a permis e réunir l’équivalent de 200 millions de DH. La base de calcul a été fixée à 16 jours. Pour les pilotes ne disposant pas de reliquat, une opération de compensation est mise en place. Ils travailleront les jours fériés. Sauf que, surprise ! Ils découvrent leurs jours de congés légaux se réduisent de moitié. Ce qui fait dire à notre interlocuteur : «la compagnie doit apporter des changements dans le mode de gestion des ressources humaines, mettre en place des process actuels et des personnes compétentes».

Pour l’heure, les deux parties continueront à se voir à travers une commission chargée du suivi de ces décisions.