Energies renouvelables : Les ambitions de Desertec au Maroc
Une rumeur qui a circulé dans les médias la semaine dernière, laissait entendre que Desertec Industrial Initiative avait abandonné ses projets d’exportation d’énergie renouvelable vers l’Europe. Une rumeur vite démentie par la chargée de communication de la société allemande.
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Bilal Mousjid
Le 14 juin 2013 à 12h41
Modifié 11 avril 2021 à 2h35Une rumeur qui a circulé dans les médias la semaine dernière, laissait entendre que Desertec Industrial Initiative avait abandonné ses projets d’exportation d’énergie renouvelable vers l’Europe. Une rumeur vite démentie par la chargée de communication de la société allemande.
Elle a déclaré à Médias 24, au lendemain du Conseil d’administration qui a réuni, la semaine dernière, associés et partenaires à Séville, que «DII n’envisage pas d’abandonner ses projets dans la région. Au contraire, elle a même été félicitée pour tout le travail accompli».
L’origine de la rumeur, souligne notre source, vient du fait que le rôle et le concept de Desertec Industrial Initiative n’ont pas été bien compris : «L’exportation de l’énergie ne constitue pas notre seul et unique rôle au Maroc».
Les missions de la firme allemande sont au nombre de quatre :
1) Créer un climat favorable aux investissements dans le domaine des énergies renouvelables à travers la mise en place d'un cadre technologique, économique, politique et réglementaire, facilitant les investissements dans le secteur ;
2) Fédérer tous les acteurs – politique, scientifiques, industriels – autour du concept Desertec, qui ambitionne d’approvisionner, à long terme, toutes les régions du monde en électricité verte à travers l’exploitation du potentiel énergétique que peut fournir les déserts ;
3) Initiation d'une sélection de projets de coopération avec les pays d'Afrique du Nord afin de mettre à disposition l'expertise accumulée et d'accompagner les programmes solaires et éoliens nationaux ;
4) Développement d'une feuille de route pour la mise en œuvre du concept Desertec sur le long terme, ce qu’il est convenu d’appeler «Desert Power 2050», d'ici l'année 2050, incluant des recommandations en matière d'investissements et de financements.
La société marocaine MASEN, créée en mars 2010 en vertu de la loi 57/09, et qui s’est vu confier la mission de réaliser une capacité totale minimale de 2000 MW de projets solaires intégrés d’ici 2020, a signé, en 2011, un protocole d'accord concernant le développement d’un business case pour un projet solaire à grande échelle au Maroc. «La particularité de ce business case de Dii, indique-t-on sur le site de la société, est de démontrer la faisabilité de l'exportation d'électricité verte vers l’Europe en utilisant les lignes déjà existantes entre l’Espagne et le Maroc».
Cela a permis à la société MASEN de signer plusieurs conventions avec des bailleurs européens pour financer, notamment, la première phase de la centrale d’Ouarzazate : AFD (une convention de 100 millions d’euros), BEI (100 millions d’euros), KFW (100 millions d’euros et la commission européenne (30 millions d’euros).
Aujourd’hui, plusieurs stations sont en cours de développement, comme par exemple, le parc éolien de Tarfaya – dont la mise en service est prévue pour 2014 - qui a été confié à GDF Suez et Nareva Holding, filiale de l’ONA qui a rejoint Desertec en 2010. Le parc sera doté de 131 éoliennes de 80 mètres de haut et d’une puissance unitaire de 2,3 mégawatts.
D’autres parcs éoliens, en cours de développement par NAREVA, seront réalisés dans le cadre de la loi 13-09 sur les énergies renouvelables : le parc d’Akhefennir, dans la région de Tan Tan, de Laâyoune, d’El Houama et de Jebel Khaladi, dans la région de Tanger. Leur mise en service est prévue pour 2014.