Airbus tape fort pour l'ouverture du salon aéronautique du Bourget
L'avionneur européen Airbus a tapé fort au Bourget, en annonçant d'importantes commandes, dont une pour son superjumbo A380, en ouverture d'un salon aéronautique où la bataille Airbus-Boeing se joue sur les long-courriers.
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AFP
Le 17 juin 2013 à 16h09
Modifié 17 juin 2013 à 16h09L'avionneur européen Airbus a tapé fort au Bourget, en annonçant d'importantes commandes, dont une pour son superjumbo A380, en ouverture d'un salon aéronautique où la bataille Airbus-Boeing se joue sur les long-courriers.
La grande foire de l'aéronautique a débuté sa cinquantième édition sous un ciel fuligineux déchiré d'orages et de rafales violentes qui ont perturbé le programme matinal des démonstrations. Les A400M, Rafale et autres coûteux bijoux de technologies ont finalement commencé leur ballet à la mi-journée. Le mauvais temps n'a pas contrarié les annonces de contrats, notamment d'Airbus qui a pour habitude de les collectionner pendant cette semaine où tous les acteurs du marché se retrouvent au nord de Paris. La filiale d'EADS a ainsi vendu à son meilleur client, la société de leasing IFLC (filiale de l'assureur américain AIG) 50 moyen-courriers A320neo, la version remotorisée et moins gourmande en carburant de l'A320, pour un prix catalogue d'environ 5 milliards de dollars. Surtout, il a remis sous les feux de la rampe son très gros porteur A380, boudé depuis le début de l'année. Le plus gros avion commercial du monde traversait une mauvaise passe depuis l'apparition de microfissures sur l'appareil. Il en a vendu 20 à la compagnie de leasing Doric, pour un prix catalogue de 8 milliards de dollars.
En face, le rival américain Boeing, qui a pour habitude d'étaler ses annonces sur l'année, a lui dévoilé des contrats plus modestes dont la vente de quatre 737 MAX (version remotorisée du 737) au japonais Skymark. Il a surtout vendu 10 long-courriers 787 Dreamliner dans sa version allongée (787-10), au loueur Gecas, livrables entre 2019 et 2021. Boeing a aussi vendu neuf long-courriers B777-300ER au transporteur émirati Qatar Airways, pour un prix catalogue de 2,8 milliards de dollars. Abstraction faite de la grosse commande d'A320neo, qui illustre la nécessité pour les compagnies aériennes d'optimiser la consommation de kérosène de leurs appareils, ces contrats illustrent l'enjeu de ce salon: la bataille des long-courriers.
"Des vertes et des pas mûres"
Airbus a mis la pression dès la semaine dernière en réalisant le premier vol de son futur avion star sur ce segment, l'A350 (de 270 à 350 sièges selon les versions) qui doit entrer en service fin 2014. L'appareil, composé à 53% de matériaux composites, devrait même survoler le Bourget en fin de semaine. Avec l'A330 et l'A380, il sera le fer de lance d'Airbus sur les long-courriers, un segment que Boeing domine avec ses 777 et ses 787. Boeing évalue la demande pour les long-courriers à 8.490 avions (2.470 milliards de dollars) dans les 20 prochaines années. L'enjeu commercial est donc de taille pour les avionneurs qui n'hésitent pas à baisser fortement leurs prix pour attirer les clients. Son 787 a connu des déboires avec ses batteries au lithium qui ont cloué au sol la flotte de la version courte -8, commercialisée depuis 2011. Aujourd'hui, le constructeur de Seattle se dit prêt pour la bagarre. «Nous nous sommes aguerris, nous en avons vu des vertes et des pas mûres», a commenté Ray Conner, le directeur de la branche d'aviation civile.
Le constructeur canadien Bombardier aurait lui aussi besoin d'annoncer des commandes pour son CSeries, un petit moyen-courrier avec lequel il veut s'attaquer aux 737 de Boeing et A320 d'Airbus. L'appareil qui doit effectuer son premier vol à la fin juin n'a recueilli jusqu'à présent que 145 commandes fermes et le secteur reste sceptique sur son succès commercial. Il a simplement révélé lundi que l'une des commandes portant sur 10 moyen-courriersCS100, annoncée au précédent Bourget, était destinée à une nouvelle compagnie, Odyssey Airlines, qui opèrera à partir de Londres. Le constructeur brésilien Embraer a officialisé le lancement de sa nouvelle génération de jets régionaux, une famille baptisée E2 offrant plus de sièges.
Les constructeurs russes, qui préparent également un moyen-courrier, vont surtout montrer pour la première fois à l'étranger l'avion de combat Sukhoi-35 et l'hélicoptère Kamov-52 Alligator. Les visiteurs découvriront aussi le Neuron de Dassault Aviation, précurseur d'un drone de combat européen qui sera exposé sous une bulle, pour protéger ses secrets. Le salon met aussi en lumière les initiatives écologiques du secteur. EADS, maison-mère d'Airbus a présenté un avion-école à propulsion électrique. Inauguré par le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, il est ouvert jusqu'à dimanche. Au total, 350.000 visiteurs y sont attendus, dont 75.000 jeunes pour les convaincre d'embrasser une carrière dans le secteur. Ils ont à cette fin installé un avion découpé en différentes parties pour montrer les métiers du secteur.