Escalade verbale inédite entre l’Istiqlal et le PJD
Le comité exécutif du parti de l'Istiqlal vient de rendre public un communiqué très virulent à l'égard du PJD, dans une escalade verbale inédite, allant jusqu'à évoquer une tentation hégémonique et totalitaire et la volonté de construire un parti-Etat.
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B. Berrada
Le 18 juin 2013 à 15h46
Modifié 18 juin 2013 à 15h46Le comité exécutif du parti de l'Istiqlal vient de rendre public un communiqué très virulent à l'égard du PJD, dans une escalade verbale inédite, allant jusqu'à évoquer une tentation hégémonique et totalitaire et la volonté de construire un parti-Etat.
Cette fois-ci, on n’est plus dans le dérapage verbal des meetings populaires où, grisé par la foule, un leader s’emballe après avoir joué aux chauffeurs de salles.
Cette fois-ci, le comité exécutif de l’Istiqlal s’est réuni dimanche 16 juin et a publié 24 heures plus tard, un communiqué construit, argumenté, dont chaque terme a été manifestement pesé.
Et quels termes !
Le comité exécutif du PI a pris acte de la campagne qui selon lui est actuellement menée contre le président de la Chambre des représentants ainsi que des déclarations de presse de la part de dirigeants du PJD où il a relevé « des menaces » ainsi que « des tentations totalitaires ».
Le communiqué fait état de la nécessité d’un équilibre entre les pouvoirs législatif et exécutif, alors que le second a des « velléités hégémoniques et tutélaires » évidentes à l’égard du premier. La primature est accusée de vouloir imposer une interprétation « présidentielle » des dispositions de la Constitution.
Ce qui se passe aujourd’hui est le reflet naturel d’un état d’esprit qui ne respecte ni le dialogue ni la différence, accuse le PI. « Ce courant politique nous convainc jour après jour, de son déficit démocratique et de son incapacité à faire la part des choses entre ce qui relève du parti et ce qui relève de l’Etat ». Le PI « refuse de contribuer à reproduire le modèle de parti-Etat qui a produit les pires systèmes de gouvernement à travers l’histoire ».
Une querelle qui a commencé jeudi 13 juin
La querelle qui est à l’origine de cette escalade a eu lieu le jeudi 13 juin à l’occasion d’un colloque national organisé par un ministère au sujet du « droit d’accès à l’information » qui a fait l’objet d’un projet de loi gouvernemental. Invité à prendre la parole, le président de la première chambre a déploré qu’un tel débat se déroule dans un hôtel plutôt qu’au parlement et accusé le gouvernement de marginaliser le parlement ou à tout le moins de freiner la production législative, exemples à l’appui. S’en est suivi un échange très tendu entre Karim Ghallab et le chef du gouvernement, sommé par le premier de ne pas l’interrompre, car il ne représente qu’une voix parmi 666 autres (nombre total de députés des deux chambres).
Cet échange public peu élégant a figuré à l’ordre du jour d’une réunion des instances dirigeantes du PJD dont quelques membres n’ont pas tardé à ouvrir le feu, dans des déclarations incendiaires, sur Karim Ghallab et son parti.
Dimanche matin à Casablanca, Hamid Chabat a qualifié la querelle de conflit institutionnel entre les pouvoirs législatif et exécutif, nécessitant un arbitrage royal.
Quand la cohabitation devient impossible, le divorce n’est plus très loin. Mais la séparation ne se fera pas sans douleur. La réconciliation non plus.