Des pistes pour «moraliser» l’école marocaine
L’Education nationale, l’Instance de prévention de la corruption et les Nations unies réfléchissent à la diffusion des concepts d’intégrité et de droits de l’Homme dans le système éducatif. La question du canal de transmission reste ouverte.
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Amine Belghazi
Le 19 juin 2013 à 10h29
Modifié 19 juin 2013 à 10h29L’Education nationale, l’Instance de prévention de la corruption et les Nations unies réfléchissent à la diffusion des concepts d’intégrité et de droits de l’Homme dans le système éducatif. La question du canal de transmission reste ouverte.
Comment faire une place à la culture de l’intégrité et des droits de l’Homme dans le système éducatif ? Voilà la question à laquelle ont réfléchi l’Instance centrale de la prévention de la corruption (ICPC), le ministère de l’Education nationale et le Programme des Nations unies pour de développement (PUND) au cours d’une journée d’études le 18 juin à Rabat sur le thème « Secteur de l’éducation : sa gouvernance et son rôle dans la promotion d’une culture de l’intégrité ».
Présidée par Abdessalam Aboudrar, président de l’ICPC et le ministre de l’Education nationale Mohamed El Ouafa, cette journée d’étude s’est soldée par l’élaboration de 17 recommandations, dont le développement, en parallèle, de la culture de l’intégrité et du secteur éducatif ; la sensibilisation du secteur privé en améliorant la gouvernance et le lancement du programme national d’éducation à la transparence et la promotion de la culture des droits de l’Homme.
Transparency Maroc dans la boucle
Dans son discours introductif, Fouad Chafiki, directeur des curriculums au sein du ministère de l’Education nationale a mis l’accent sur la démarche tripartite qui intègre, outre le ministère et l’ICPC, un acteur de la société civile : « Transparency Maroc est un partenaire qui joue un grand rôle dans le processus de promotion de la culture de l’intégrité dans l’école marocaine. Elle a les moyens et l’expertise nécessaires pour la mise en place d’actions ponctuelles qui se transforment, par la suite, en projets pilotes ».
Une certaine recherche, donc, de l’excellence. Mais, une question s’impose : le ministère de l’Education nationale dispose-t-il des moyens financiers et humains pour généraliser les expériences pilotes réussies ?
Fouad Chafiki estime que non, mais il existe, selon lui, des manières de contourner les obstacles. Interrogé par Médias 24 sur la question de la mise à niveau du corps enseignant, Fouad Chafiki répond : « il faut être clair ! On ne peut pas former tous les enseignants. Une journée de formation de 300.000 enseignants coute plus de 40 milliards de centimes ».
Autoformation et formation à distance pour sensibiliser les enseignants
Alors, que faire ? « On peut recourir à la formation à distance ou à l’autoformation. D’ailleurs, le ministère met à disposition des enseignants des documents de référence qu’ils peuvent analyser lors de séminaires internes avec les inspecteurs ou les encadreurs au niveau de chaque circonscription ».
Quoiqu’il en soit, le ministère de l’Education nationale élaborera des projets pilotes en prenant en compte la possibilité de les dupliquer à l’échelle nationale.
Dans cette quête de promotion des valeurs d’équité et de transparence, un autre problème a été soulevé ; celui de leur canal de transmission. En effet, un rapport d’analyse des programmes du ministère de l’Education nationale relève que la plupart des valeurs sont véhiculées par une seule matière : l’éducation islamique.
Notre source s’en désole : « nous remarquons que l’éducation islamique est la plus porteuse de ces valeurs... il faudrait qu’il y ait un certain équilibre entre les matières, en impliquant même les matières scientifiques ». D’ailleurs, cette requête est intégrée dans le plan d’action 2013-2016, pour l’élaboration de la deuxième génération des manuels scolaires.
Fouad Chafiki nous confie : « je ne peux pas vous confirmer que nous aurons terminé tous les manuels scolaires en 2016. Mais je peux vous assurer que nous avons la ferme volonté de commencer le travail cette année ». Inchallah !
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