Pour contrer la faim, le monde doit agir sur les revenus
Assurer la sécurité alimentaire dans le monde requiert en priorité d'augmenter les revenus des populations les plus pauvres plutôt que d'agir sur les niveaux élevés des prix agricoles, estime l'OCDE dans un rapport publié mercredi.
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AFP
Le 19 juin 2013 à 15h53
Modifié 19 juin 2013 à 15h53Assurer la sécurité alimentaire dans le monde requiert en priorité d'augmenter les revenus des populations les plus pauvres plutôt que d'agir sur les niveaux élevés des prix agricoles, estime l'OCDE dans un rapport publié mercredi.
«Les niveaux des prix comptent mais ils ne constituent pas le problème fondamental», explique l'Organisation de coopération et de développement économiques: «on dénombre aujourd'hui autant de personnes souffrant de la faim dans le monde qu'au début des années 2000, quand les prix alimentaires mondiaux étaient au plus bas». «La principale cause de l'insécurité alimentaire réside dans la pauvreté et des revenus insuffisants», précise l'OCDE dans le rapport présenté à Bruxelles.
«Les ressources alimentaires sont suffisantes mais de nombreuses personnes sont trop pauvres pour pouvoir les payer», ajoute l'organisation.
Environ 852 millions de personnes dans le monde souffraient de la faim en 2010-2012, loin de l'objectif de l'ONU de réduire de moitié, en 2015, leur nombre par rapport à 1990, où elles étaient un peu moins d'un milliard.
Rôle clé de l'innovation
Augmenter les ressources des plus pauvres passe notamment par l'accroissement des rendements agricoles alors qu'environ deux tiers des plus défavorisés vivent dans des zones rurales. Il peut également être nécessaire de réduire l'utilisation des terres agricoles pour produire des biocarburants, selon l'OCDE.
L'innovation joue un rôle clé dans les gains de productivité, souligne un autre rapport de l'organisation, tout comme l'adaptation au changement climatique.
Un climat d'investissement favorable, rendu possible grâce à la paix, la stabilité et une bonne gouvernance publique, favorise également la croissance des revenus, ainsi que le développement de l'accès aux services publics de base comme l'eau, la santé et l'éducation.
«Les politiques et subventions agricoles traitent les symptômes au lieu de s'attaquer aux causes» de l'insécurité alimentaire, a souligné Jonathan Brooks, analyste des politiques agricoles à l'OCDE.
Le 6 juin, l'OCDE et l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avaient averti que la croissance de la production agricole mondiale allait ralentir dans les dix prochaines années, avec une progression de 1,5% en moyenne, contre 2,1% de 2003 à 2012. Cette baisse s'explique par le manque de ressources naturelles, notamment en eau, «l'aggravation (...) des pressions exercées sur l'environnement, le manque de superficies agricoles supplémentaires et la hausse des coûts de production».
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