Risque pays : la Coface maintient la note du Maroc à A4

La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) vient de publier sa dernière étude sur les risques par pays. La notation du Maroc a été maintenue à A4, risque assez faible.  

Risque pays : la Coface maintient la note du Maroc à A4

Le 21 juin 2013 à 16h53

Modifié 21 juin 2013 à 16h53

La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) vient de publier sa dernière étude sur les risques par pays. La notation du Maroc a été maintenue à A4, risque assez faible.  

Le Maroc garde ainsi sa note de l’année précédente, dans un contexte économique et financier plutôt délicat. A noter que les notes de l'Afrique du Sud et de la Tunisie ont quant à elles été dégradées à, respectivement, A4 et B.

L’évaluation du risque pays de la Coface a pour objectif d’estimer le risque de crédit moyen des entreprises d’un pays. Pour ce faire, elle utilise des données macroéconomiques, financières et politiques. Son originalité est de prendre également en compte l’expérience de la Coface, dans deux dimensions : l’expérience de paiement enregistrée sur les entreprises du pays et l’appréhension de l’environnement des affaires du pays.

L’étude a donc révélé un certain nombre de points positifs et négatifs au sujet de l’économie marocaine.

Points forts :

- Ressources naturelles et agricoles,
- Vaste potentiel touristique,
- Position géographique favorable, à proximité du marché européen,
- Stratégie de montée en gamme et de diversification de la production, en priorité dans l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, la chimie, le textile/cuir, l’agroalimentaire,
- Politique de stabilité macroéconomique,
- Lancement de réformes politiques.

Points faibles :

- Economie encore très dépendante du secteur agricole,
- Productivité et compétitivité insuffisantes,
- Pauvreté et chômage (des jeunes en particulier), sources de tensions sociales,
- Vulnérabilité de l’activité touristique à la conjoncture européenne et à d’éventuelles actions terroristes,
- Insuffisants progrès en matière d’environnement des affaires.

Appréciation du risque

Selon la Coface, l’activité économique reste cyclique, principalement dépendante des performances du secteur agricole et de la conjoncture dans l’Union européenne (UE), principal partenaire économique et commercial du pays. La croissance demeure, en outre, tributaire des fluctuations des cours internationaux des phosphates (dont le Maroc est le 1er producteur et exportateur mondial) et des hydrocarbures importés.

L’étude estime que la demande interne va continuer de soutenir l’activité en 2013, avec une relative vigueur de la consommation privée et des secteurs de la construction - sous l’impulsion du développement du logement social - et de l’automobile, par suite de la montée en puissance de l’usine Renault/Dacia de Tanger. En outre, l'expansion du port de Tanger Med va contribuer à la croissance des services. Toutefois, l’activité économique, toujours contrainte dans l’UE, assombrit les perspectives.


Endettement extérieur gérable

Les subventions constituent un fardeau pour les finances publiques marocaines, mais leur diminution graduelle, notamment sur les produits pétroliers, engagée depuis mi-2012, va permettre de réduire légèrement le déficit budgétaire.

Toutefois, l’accumulation récente de ces déficits conduit à une hausse de l’endettement public, bien qu’il soit principalement domestique et, pour la part externe, modéré et essentiellement remboursable à des conditions concessionnelles, donc avantageuses.

Par ailleurs, toujours selon la même analyse de la Coface, les exportations doivent être tirées par les ventes de phosphates, et, à un moindre degré, de voitures (Dacia), mais la faiblesse de la demande de l’UE et le niveau élevé des prix internationaux de l’énergie vont peser négativement sur la balance commerciale. En outre, avec des revenus du tourisme et des transferts des expatriés moins résilients, il en résultera le maintien d’un déficit significatif des comptes extérieurs. Il ne sera que très partiellement financé par les flux d’investissements directs étrangers, principalement de l’UE et du Moyen-Orient, qui s’insèrent souvent dans le cadre de partenariat publics-privés relatifs aux infrastructures routières, ferroviaires, portuaires ou touristiques.

Dans un contexte mondial mouvementé, la capacité de résistance du pays à un retrait brutal de capitaux est donc moindre, en dépit d’un régime de change administré et de financements peu volatils.


Le FMI a, de ce fait, accordé au Maroc, en  août 2012, une «ligne de précaution et de liquidité» de 6,2 milliards de dollars, facilité destinée aux pays dont les fondamentaux et les politiques économiques sont sains, mais présentant certaines vulnérabilités. Le Maroc n’est cependant pas enclin à recourir prochainement à cette sorte d’assurance contre les chocs extérieurs.

De plus, son système bancaire, le plus développé d’Afrique (hors Afrique du Sud), demeure bien capitalisé et rentable, tandis que l’amélioration de la réglementation prudentielle se poursuit, mais l’essor du crédit, immobilier en particulier, est porteur de risque.

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