Tourisme : la fin de la crise sanitaire va booster la formule des ftours du ramadan
Le Ramadan a toujours été une période de désaffection hôtelière. Des ftours sont alors organisés à destination des locaux en attendant de retrouver une activité normale. Selon plusieurs acteurs, l'appétence pour les sorties nocturnes, nourrie par la fin de la crise, va promouvoir cette solution de pis-aller.

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Samir El Ouardighi
Le 23 mars 2022 à 9h13
Modifié 24 mars 2022 à 11h20Le Ramadan a toujours été une période de désaffection hôtelière. Des ftours sont alors organisés à destination des locaux en attendant de retrouver une activité normale. Selon plusieurs acteurs, l'appétence pour les sorties nocturnes, nourrie par la fin de la crise, va promouvoir cette solution de pis-aller.
Comme chaque année à la veille du Ramadan, hôteliers et restaurateurs s’organisent pour proposer à leurs clients une formule buffet au moment de la rupture du jeûne. L'occasion de s'intéresser à un phénomène qui va prendre de l'ampleur dans une période post-crise et de fêtes de Pâques et Pessah.
"La fin de la crise va générer une soif de sorties nocturnes et de ftours à l'extérieur"
Sachant que la fréquentation étrangère n’a jamais été élevée durant le mois de ramadan, Médias24 a interrogé Fouzi Zemrani, l’ancien vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT) sur les préparatifs de la profession dans une période différente des deux années de crise, qui coïncide avec la reprise mondiale du tourisme.
"Avec la baisse des arrivées de la clientèle internationale générée par la période du Ramadan, les hôteliers des grandes villes comme Casablanca, Rabat, Marrakech… ont toujours proposé des formules ftours aux clients nationaux."
"Durant le Covid, le couvre-feu a empêché les gens de sortir. Mais étant presque sortie de la pandémie pour entrer dans une période endémique, l’activité touristique est en train de reprendre des couleurs, et il y aura sans doute de nombreuses sorties ramadanesques avec un rush vers les ftours", indique Fouzi Zemrani. Ce dernier attend impatiemment le retour des liaisons aériennes low-cost qui devrait intervenir dès la fin du Ramadan. Il espère aussi la réouverture de nombreux hôtels et restaurants, vu que près de 50% sont toujours fermés à Marrakech.
Des milliers de juifs d’origine marocaine en renfort durant le mois de ramadan
Optimiste sur la perspective d’un "mois de ramadan lucratif", un hôtelier de la ville ocre qui propose des buffets ftours se réjouit du fait que de nombreux juifs d’origine marocaine, devenus israéliens, américains, canadiens ou français, vont venir durant la deuxième quinzaine d'avril pour célébrer en famille les fêtes de Pessah.
"Cela va beaucoup aider l’ensemble du secteur touristique, car rien que dans la ville ocre, ce sont plus de dix grands hôtels qui ont été totalement privatisés du 15 au 23 avril, à savoir en pleine période du Ramadan."
"Sachant que cela correspond à des milliers d’arrivées de visiteurs, qui de surcroît sont très fidèles aux traditions de leur pays d’origine, ce mois de ramadan se présente dans des conditions idéales", estime notre hôtelier qui s’attend par ailleurs à une reprise importante en été, avec une arrivée massive de visiteurs étrangers à partir de mai.
"Le Ramadan n’aura pas d’impact négatif sur le taux de remplissage hôtelier"
Convaincu de l'intérêt des ftours pour les restaurateurs, le directeur général de l’hôtel Sirayane nous apprend que des restaurants comme le Cabestan réalisaient, avant la pandémie, jusqu’à 400 couverts par soir.
En ce qui concerne les réservations dans son établissement, Mehdi Bennani Smirès nous révèle que le taux d’occupation étranger atteint d'ores et déjà 60% pour le mois de ramadan.
"Ce taux élevé s’explique par le fait que ce Ramadan va coïncider avec les vacances scolaires de Pâques et les fêtes de Pessah, mais aussi avec la fin de la crise sanitaire qui génère d’énormes envies de voyager", précise l’hôtelier. Il considère toutefois que le Maroc pourrait faire beaucoup mieux avec le même réseau aérien que 2019, s'il n'y avait l’obligation de présenter aux frontières marocaines un résultat négatif au test PCR.
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Le 23 mars 2022 à 9h13
Modifié 24 mars 2022 à 11h20