Algérie : la dissolution d’une ONG phare du Hirak confirmée
Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative en Algérie, a confirmé le jeudi 24 février la dissolution du Rassemblement Actions Jeunesse, une ONG qui avait été aux premiers rangs du mouvement pro-démocratie Hirak.
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Le 24 février 2023 à 10h36
Modifié 24 février 2023 à 16h26Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative en Algérie, a confirmé le jeudi 24 février la dissolution du Rassemblement Actions Jeunesse, une ONG qui avait été aux premiers rangs du mouvement pro-démocratie Hirak.
L'ONG Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) a publié, sur sa page Facebook, la confirmation par le Conseil d'Etat "du verdict du tribunal administratif : (la) dissolution du RAJ", qui avait été annoncée par le tribunal administratif d'Alger en octobre 2021.
Cette décision a été prise au lendemain du 4e anniversaire du Hirak, mouvement initié le 22 février 2019.
"Ce verdict ne va pas nous affaiblir, n'effacera pas les vingt-huit ans d'existence, de résistance et de lutte pour la citoyenneté, la liberté et la démocratie", avait réagi en octobre le RAJ dans un communiqué, en annonçant que ses avocats allaient faire appel.
Réagissant à la décision du Conseil d'Etat, l'ONG de défense des droits Amnesty International a estimé que "la dissolution de cette association porte un coup dur au droit à la liberté d'association, garanti par la Constitution".
"La décision de dissoudre une association peut être prise uniquement lorsqu'il existe une menace claire et imminente pour, par exemple, la sécurité nationale ou l'ordre public, et doit être utilisée comme un dernier recours", a ajouté Amnesty.
La sanction administrative décidée en première instance faisait suite à une requête du ministère de l'Intérieur réclamant la dissolution du RAJ. Ce mouvement a joué un rôle de premier plan dans le Hirak, le mouvement de protestation populaire qui a contraint le président algérien Abdelaziz Bouteflika à quitter ses fonctions en 2019.
Les autorités lui reprochent "d'agir en violation de la loi sur les associations et en contradiction avec les objectifs énumérés dans ses statuts", accusations rejetées par le RAJ.
Plusieurs membres de l'association, notamment son président Abdelouahab Fersaoui, ont fait l'objet de poursuites judiciaires et jusqu'à neuf d'entre eux ont été incarcérés.
Condamné à un an de prison pour "atteinte à l'intégrité du territoire national", Abdelouahab Fersaoui a purgé six mois de détention entre fin 2019 et mai 2020, qui ont correspondu à la peine prononcée en appel.
Selon les médias algériens, le Conseil d'Etat a également décidé jeudi de suspendre le Mouvement démocratique et social (MDS), un parti de gauche laïc, engagé lui aussi dans les manifestations du Hirak, et de fermer ses locaux.
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