Le marché palestinien du travail est marqué par des indicateurs préoccupants: un taux d'activité très bas des femmes (taux de 15,8%); un chômage des jeunes extrêmement élevé (42,1% pour les 15-29 ans); un taux de chômage national de près de 26%.

En septembre dernier, le Maroc avait présidé au Caire la 48ème session de la Conférence arabe du travail. Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, présidait la délégation marocaine et en tant que président de la session, avait fait adopter la Stratégie nationale de l'emploi palestinienne.

Ce jeudi 23 février 2023, et avec le soutien moral et financier de l'Allemagne, se réunissaient à Amman en Jordanie, les partenaires qui soutiennent la mise en œuvre de cette stratégie palestinienne et au premier rang desquels, le Maroc.

La stratégie palestinienne est classiquement construite autour de trois grands objectifs : la gouvernance, l'offre et la demande. A ce titre, la Palestine était intéressée par créer une institution selon le modèle de l'Anapec; apprendre à agir sur l'offre à travers l'enseignement et la formation professionnelle.

Traditionnellement, lorsque l'on évoque un échange d'expérience dans le domaine de l'emploi, on pense immédiatement à la formation professionnelle. Mais le Maroc a proposé un apport plus large, couvrant une large panoplie:

-l'expertise marocaine et notamment un certain nombre de programmes dont Awrach permettant à des dizaines de milliers de bénéficiaires de bénéficier d'une formation professionnelle rémunérée d'aller rapidement vers le marché;

-la formation des inspecteurs du travail pour lutter notamment contre l'emploi informel ou non déclaré et garantir un emploi décent;

-la santé et la sécurité au travail, à travers notamment l'action de l'Institut national des conditions de vie au travail;

-le dialogue social, devenu un cadre institutionnalisé favorisant la paix sociale;

-la formation professionnelle, avec un échange de stagiaires, la fourniture de bourses, mais aussi les nouvelles voies de la formation professionnelle qui se fait en PPP (partenariat public privé) avec les Instituts à gestion déléguée (textiles, automobile, aéronautique, énergies).

La Palestine est également intéressée par l'expérience marocaine en entrepreneuriat, l'accompagnement des jeunes entrepreneurs, la sécurité sociale et la généralisation de la protection sociale. Une équipe technique mixte a été constituée pour transformer la stratégie palestinienne de l'emploi en programmes.

Ce jeudi à Amman, Younes Sekkouri a donc signé un mémorandum d'entente entre le Maroc et la Palestine visant à renforcer la coopération dans le domaine de l'emploi, de la formation professionnelle, de l'inspection, de la protection du travail et de la sécurité et de la santé au travail.

Le mémorandum a été également signé par le ministre palestinien du Travail, Nasri Abu Jaish, en marge de la réunion des partenaires pour soutenir la mise en œuvre de la Stratégie nationale palestinienne pour l'emploi 2021-2025.

A cette occasion, M. Sekkouri a noté que l'accord vient développer les relations avec la Palestine dans le domaine du travail, de l'emploi et de l'entrepreneuriat, en tenant compte des spécificités de la question de l'emploi dans les territoires palestiniens, qui connaissent une situation difficile.

Le ministre a relevé que le Maroc possède une expérience pionnière au niveau arabe dans le domaine du dialogue social et de sa structuration, soulignant que la partie palestinienne a exprimé sa volonté de bénéficier de cette expérience.

Le Ministère palestinien du travail a également signé d'autres accords avec l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, l'Organisation internationale du travail, l'Autorité monétaire, la Banque de Palestine et le Programme des Nations Unies pour le développement, visant à renforcer l'emploi dans les territoires palestiniens. Le Maroc a été le seul pays membre de la Ligue arabe à signer un accord avec la Palestine.