Verbatim. Ce qu'il faut retenir des messages de Jouahri au dernier conseil de BAM

Sans grande surprise, suite au dernier Conseil de BAM de l’année tenu ce 19 décembre, le Wali et le conseil de BAM ont opté pour un maintien du taux directeur à 3%.
Abdellatif Jouahri a livré sa présentation et s’est prêté au jeu des questions-réponses, comme il en a l’habitude. Le Wali s’est également épanché sur le plan stratégique 2024-2028 de la Banque centrale qui a été adopté ce 19 décembre par le conseil. Il est également revenu sur le financement des grands chantiers d'envergure du pays. Voici les faits saillants à retenir suite au dernier conseil de l’année. Verbatim.
Un taux jugé adéquat
"Nous avons tout pris en compte. La décision de 3% a été prise à l’unanimité. Je serai heureux demain de voir quel est le chiffre d’inflation de novembre, car s'il baisse de façon sensible, cela voudra dire que le plus dur est derrière nous. Mais il y a encore beaucoup d’incertitude et nous actualisons toutes les données pour prendre les décisions. Pour 2024-2025, nous avons pris pour hypothèse, une récolte moyenne de 70 MQx sur les 10 dernières années. Maintenant, nous disons deux choses. Nous révisons déjà cela en mars avec les premiers chiffres qui nous parviennent. Nous corrigeons si nécessaire à ce moment. Nous menons des hypothèses de stress, par exemple avec un baril à 100 dollars et une autre avec une récolte médiocre. Nous l’avons fait et le faisons toujours".
Une révision des modèles de prévisions à venir
"Nous sommes à notre 6e plan stratégique 2024-2028. Nous avons fait le bilan des 20 années précédentes et avons décidé nos orientations. Nous avons défini nos deux orientations stratégiques, accompagner l’économie pour plus de progrès et de résilience et sur le plan des changements de paradigme, que la banque soit plus innovante. Ces deux orientations, nous les déclinons en projets. Les projets qui nous interpellent, dans les 5 années à venir, c’est le passage à la deuxième étape du régime de change et le ciblage de l’inflation. Cela nous amène à regarder de plus près nos modèles de prévisions. Les modèles de prévisions que nous avons, intègrent un régime de change fixe et non un régime de change où l’on abandonne le panier pour passer à un ancrage qui est la politique monétaire. Tout cela doit se faire avec des modèles qui s’enrichissent davantage. Nous allons procéder à la révision de nos modèles de prévisions aussi bien à court et moyen terme. Pour cela, nous devons essayer d’avoir des données les plus fiables possibles.
"Pour ce qui concerne les aides sociales directes programmées à partir de cette fin d’année, nous avons convenu avec le ministère des finances que les gens devront passer par un compte bancaire ou chez un établissement de paiement. Nous n’allons pas distribuer encore du cash. La meilleure manière d’agir sur le cash est de fait passer des aides publiques par le canal bancaire ou des établissements de paiement. C’est aussi cela qui est mené dans le cadre de ce plan stratégique.
Des investissements lourds mais sur le long terme
"Concernant le pacte de l’investissement, l’AMO etc… il faut regarder de quoi on parle. La flotte de la RAM, les ports, les stations de dessalement… Ce sont des investissements lourds sur le moyen, sinon le long terme. Quand vous voyez ce qu’il faut prévoir sur le domaine social, sportif… Tout cela prend du temps. Tout cela vous l'avez vu au niveau des programmes signés aux Emirats et qui vont devoir être complétés. Le Maroc se mobilise. Vraisemblablement, d'autres pays seront contactés et au fur et à mesure que les choses se mettent en place, viendront les lois de finances qui indiqueront ce qui revient au niveau de l'international pour les éventuelles sorties, etc... En 2024, nous avons d'ailleurs deux échéances. Une première partie de LPL et sur les sorties à l'international, pour 30 MMDH.
"Concernant tous les investissements nécessaires qui se dressent, nous sommes très sensibles à tout cela. Nous suivons la situation de près. Sa Majesté a pris elle-même à son niveau le bâton de pèlerin, pour qu’il y ait des partenariats. Certains sont de long, moyen et court termes. Ces projets d’envergure nous ont poussés à chercher des financements extérieurs. Le mur existant est le mur des devises. Nous pouvons créer de la monnaie autant que nous voulons, mais cela se répercuterait immédiatement sur les réserves de change… C'est pour cela que ce qui a été enclenché, notamment aux Emirats et dans les pays du Golfe est une bonne chose.
"Les dossiers sont d’envergure et on va chercher des choses très importantes. C’est pour cela qu’il faut garder, à la fois, la confiance que les choses vont s’enclencher et que si on priorise bien les choses, les retombées seront extraordinaires. Le pipe sur le plan économique et politique est stratégique. Naturellement, cela coûte des milliards. Le Maroc ne peut pas supporter ça seul. Mais sur le moyen-long terme avec des appuis comme cela, oui, c'est possible. Il ne faut tomber ni dans la béatitude, ni dans le désespoir.
Encore trop tôt pour parler de pivot monétaire
"Concernant un éventuel pivot de la politique monétaire, il est encore tôt pour en parler. Quand on a présenté le plan stratégique de BAM, naturellement, nous avons dit au conseil que dans les 5 ans à venir, divers chantiers devront être menés. Comme vous allez abandonner un change fixe, vous allez abandonner un ancrage à un taux de change et passer à une politique monétaire qui doit être plus active et plus réactive. Par conséquent, nous devons d’abord nous préparer avec tous les instruments d’analyse et de projections, les actualiser, introduire ces changements pour mieux fonder les décisions que l'on devra prendre les prochaines fois. Je ne passerai pas à la deuxième phase si je ne suis pas sûr que la majorité des entités est prête à passer ce cap, et elle est en mesure de le faire. Je ne le sens pas encore, mais nous y travaillons".
La monnaie banque centrale, un projet sur le moyen terme
"La monnaie Banque Centrale (BC) est en cours de développement avec l’appui technique de la banque mondiale et du FMI. Les rapports sont tombés, nous sommes en train de les analyser et il va falloir voir les étapes à venir. Pour les pays avancés, la monnaie BC est destinée davantage au marché financier, chez nous, c’est l’inclusion financière. Elle doit répondre aux problèmes de délais, de traçabilité, de coût et en même temps doit répondre aux critères de risque. Le groupe en charge œuvre sur le sujet, mais ce n’est pas une mince affaire. La BCE elle-même s’est donné deux ans pour au moins faire l’orientation, deux ans pour faire les premiers tests, etc… C’est du moyen terme. Quand je dis inclusion financière, il ne faut pas oublier l’impact sur la stabilité financière du pays et sa politique monétaire… On entre dans un chapitre beaucoup plus compliqué. C’est la même chose pour la BCE et sa politique commune. Plus vous avancez, plus les problèmes deviennent durs".
20 MMDH d'ici la fin de l'année dans le fonds spécial pour le séisme
"Concernant les fonds reçus dans le cadre de la contribution au séisme, 19 milliards de dirhams sont à ce jour au niveau du fonds et les 20 milliards de dirhams seront là d’ici la fin de l’année, vraisemblablement. Il y a encore des institutions qui n'ont pas participé, mais je pense que d'ici la fin du mois, les 20 milliards vont être là".
Le poids des réserves en Or est dans la moyenne mondiale en part des réserves de changes
"Nos réserves en Or représentent en valeur, 6% de nos réserves de change. C’est dans la moyenne mondiale. Juste pour que ce soit clair, il n’y a pas de conservatisme. L’or est une valeur refuge, donc qu’en faire ? Le garder. Supposons qu'il y ait des besoins urgents. Depuis 2018, BAM n'est pas intervenu sur le marché des changes interbancaires. Dans l'allocation stratégique, nous calculons les réserves de précautions nécessaires pour répondre à tous moments aux besoins du pays, en réserve de change. Il y a une réserve supplémentaire si jamais ces derniers seraient plus importants. C'est une seconde ligne de défense. Le reste est un portefeuille d'investissement. Cela répond aux trois principes de l'allocation stratégique (sécurité, liquidité, rendement). Dans cet ordre, l'Or est plus compliqué à gérer dans ces principes. Il est peu liquide, volatile... Les banques centrales qui en détiennent en détiennent de façon historique. D'autres en achètent car elles ont tellement de réserves de change que ce n'est pas un problème, notamment la Chine".
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