"Pendant le mois de ramadan, nous constatons une augmentation inhabituelle du nombre de patients au service des urgences, pouvant atteindre le double ou le triple, surtout pendant la première semaine", révèle le Pr Mouhaoui. Ce pic d’activité est principalement dû à des interruptions de traitements de maladies chroniques, à une hausse des accidents de la route... ainsi qu’à des bagarres ou des accidents de la voie publique.

Le Pr Mouhaoui précise la nature des cas traités : "Nous traitons principalement des patients qui interrompent leur traitement pour des maladies chroniques, parfois sans consulter leur médecin. Cela concerne les patients diabétiques, hypertendus, souffrant d’insuffisance rénale ou victimes d’AVC hémorragiques." La hausse des accidents de la route est "souvent due à une baisse de la concentration et à la précipitation avant la rupture du jeûne", ajoute-t-il.

Face à ces défis, le personnel du CHU de Casablanca est mobilisé en permanence. "Notre personnel est mobilisé 24h/7j malgré des conditions de travail exigeantes", affirme le Pr Mouhaoui. Le personnel est réparti en deux équipes pendant la journée : de 8h à 14h et de 14h à 20h. Dans la nuit, la permanence est assurée alternativement par deux équipes de 20h à 8h.

La sécurité est également renforcée au service des urgences pour faire face à la hausse des violences, souvent causées par les accompagnants des patients. "Notre priorité reste de fournir les meilleurs soins, quelles que soient les circonstances", assure le chef de service.

Pour prévenir les urgences médicales durant le Ramadan, le Pr Mouhaoui conseille aux patients souffrant de maladies chroniques de consulter régulièrement leur médecin et de suivre ses recommandations. Il souligne aussi l’importance de l’hydratation après la rupture du jeûne et du maintien du calme pendant la journée.

Enfin, le Pr Mouhaoui appelle à une meilleure sensibilisation aux risques de santé pendant le Ramadan, en insistant sur le rôle crucial des ONG ainsi que des imams, notamment lors des prêches du vendredi. "Nous offrons des sessions d’éducation thérapeutique pour les patients, mais l’effort doit être partagé," conclut-il, soulignant la nécessité d’une approche collective pour faire face aux défis sanitaires du mois sacré.