Maroc Telecom : des résultats au 1er trimestre conformes aux prévisions et des menaces persistantes
À fin mars 2024, le groupe Maroc Telecom a présenté des résultats conformes aux attentes. L’opérateur historique a affiché une légère croissance de ses revenus globaux, principalement tirés par l’activité de ses filiales africaines, à un peu plus de 9 MMDH.
Sur la période, la profitabilité du groupe a stagné par rapport à la même période en 2023, à environ 1,53 MMDH.
Un marché local de plus en plus concurrentiel
Sur son marché national, le groupe fait en effet face à une concurrence plus importante. Les revenus ont reculé de 1,3% à 4,7 MMDH. La croissance des activités de l’Internet Fixe (+7,6% tirée par la performance de l’activité FTTH) compense partiellement la baisse de 4,2% du Mobile.
"Ces résultats, tant sur les revenus que sur la profitabilité, ne sont pas surprenants. Le groupe est très mature et ne dispose pas de leviers de croissance à l’avenir, excepté sa croissance sur les marchés subsahariens moins matures qu’au Maroc", nous confie une source de la place.
En effet, les filiales africaines (Moov) ont assuré, encore une fois, leurs rôles de leviers de croissance au premier trimestre. À taux de change constant, les activités du groupe à l’international enregistrent un chiffre d’affaires de 4,6 MMDH, en hausse de 3,8%, portées par la croissance de la Data Mobile (+21,7% à taux de change constant) et de la Data Fixe (+19,1% à taux de change constant).
Cette tendance est de mise depuis désormais plusieurs années, où les activités africaines jouent un rôle de relais de croissance important, alors que le marché local est de plus en plus mouvementé, avec une rude compétition et un taux de pénétration mobile au-delà des 100%.
De plus, le groupe devra faire face à plusieurs investissements lourds dans les années à venir, ainsi qu’une menace judiciaire de poids.
Une augmentation attendue des CAPEX et une incertitude judiciaire
La Coupe du monde 2030 est un événement qui amènera de grands projets d’infrastructure et de modernisation. Celle des télécommunications est également de mise, avec le déploiement de la 5G qui se fait encore attendre.
"Le marché s’attend à des Capex importants dans les années à venir, dans le cadre du développement et déploiement de la 5G, cela risque de peser sur le groupe", explique notre source.
D’ailleurs, au premier trimestre 2024, les Capex au Maroc ont progressé de 27% à 529 MDH. Au global, les Capex du groupe ont augmenté de 52,4% à près de 1,3 MMDH par rapport à la même période l’année précédente.
Au-delà de ces dépenses d’investissements importantes qui devront être menées, le groupe fait encore face à une équation non résolue. "Il ne faut pas oublier les démêlés concernant l’amende de Maroc Telecom au profit de Wana Corporate, car on ne sait pas encore comment cela va se terminer", rappelle notre source.
Rappelons qu’en première instance l’opérateur historique avait été condamné, avant de faire appel, à verser 6,3 MMDH d’indemnisation pour pratique anticoncurrentielle. Le groupe a, ces dernières années, essuyé d'importantes sanctions pécuniaires qui ont rogné sa profitabilité et sa capacité à rémunérer les actionnaires. En 2020, IAM avait ainsi été condamnée à une amende pécuniaire de plus de 3 MMDH par le régulateur, puis à une liquidation d’astreinte de 2,7 MDH en 2022.
De fait, l’épopée judiciaire n’est pas terminée et, si cette amende est confirmée par la juridiction du second degré, elle pourrait fortement impacter le groupe. Notons que le montant potentiel est supérieur au résultat net du groupe en 2023, qui était de 6,2 MMDH.
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