Terres rares. Que fait un navire portugais dans le mont Tropic ?
Sujet de négociations entre le Maroc et l'Espagne, le mont Tropic abrite d'importantes ressources en métaux stratégiques tels les tellures, le cobalt et les terres rares. Selon des médias espagnols, une mission énigmatique du navire scientifique Mario Ruivo se déroule actuellement dans le mont Tropic. Qu'en est-il vraiment ?
Terres rares. Que fait un navire portugais dans le mont Tropic ?
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Amine Bouwafoud
Le 27 juin 2024 à 18h55
Modifié 27 juin 2024 à 19h27Sujet de négociations entre le Maroc et l'Espagne, le mont Tropic abrite d'importantes ressources en métaux stratégiques tels les tellures, le cobalt et les terres rares. Selon des médias espagnols, une mission énigmatique du navire scientifique Mario Ruivo se déroule actuellement dans le mont Tropic. Qu'en est-il vraiment ?
Depuis plusieurs jours, le navire de recherche océanographique Mario Ruivo, dont la propriété incombe à l’Institut portugais de la mer et de l'atmosphère (IPMA), est ancré au large de la ville de Dakhla, à proximité du Mont Tropic.
D'une longueur de 75,6 mètres, le navire Mario Ruivo est dédié à la recherche océanographique et peut accueillir 45 personnes, dont 30 chercheurs. Il a contribué à une dizaine de recherches depuis son acquisition en 2015, dont une en 2021 qui avait permis de mettre en place des géophones pour collecter des images sismiques dans la zone géographique entre les îles Canaries et les îles volcaniques des Açores et de Madère.
L'objectif de cette mission a fait l'objet de diverses interprétations de la part des médias espagnols, notamment du journal Vox Populi qui s'interroge sur les motivations du Portugal.
En réalité, il ne s’agit pas d’une mission d’exploration minière, mais plutôt d’une mission émanant du projet européen "Trident". Ce projet réunit un consortium de 26 organisations de recherche océanographique européennes afin d’élaborer de nouveaux outils capables de contrôler le risque environnemental des activités minières en mer profonde.
Actuellement, l'exploitation minière sous-marine, bien que lucrative, ne peut se faire sans impact environnemental en l’absence d’outils. Ceux-ci devraient identifier, dans un premier temps, les perturbations qui peuvent survenir dans les trois types de dépôts miniers sous-marins – les nodules polymétalliques, les croûtes ferromaganésiennes et les sulfures polymétalliques –, puis les contrôler.
Par ailleurs, les prototypes développés doivent être testés in situ dans des environnements marins profonds pour s'assurer de leur efficacité.
Ce type de mission n’est pas le premier dans le mont Tropic et ne sera pas le dernier. Il a été précédé en 2011 par l’expédition espagnole "Miguel Oliver" qui avait révélé la présence d'une minéralisation importante dans les anciens volcans sous-marins aux sud des îles Canaries, y compris le mont Tropic.
En 2016, une mission britannique effectuée par le navire James Cook avait utilisé un drone sous-marin pour réexplorer le potentiel du mont Tropic.
Ce mont, localisé à 240 milles nautiques de Dakhla et à 258 milles nautiques de l'île El Hierro, est géographiquement plus proche du Maroc, se situant dans sa zone de plateau continental.
Pour rappel, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a recommandé au gouvernement marocain d'explorer le potentiel minier du mont Tropic, car l'approvisionnement en ces métaux critiques serait décisif pour le développement industriel du pays dans un contexte mondial de plus en plus instable.
À ce jour, la décision du Maroc concernant le développement du gisement est conditionnée à la conclusion d'un accord avec l'Espagne sur la délimitation de l'espace maritime.
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