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Maroc Telecom : CFG Bank valorise le titre à 105 dirhams malgré l'amende et le recommande à l'achat

| Le 10/7/2024 à 16:20
Tout en conservant une approche prudente, la société de recherche anticipe une hausse du cours de 14% à 105 dirhams. L'activité en Afrique joue un rôle fort dans la croissance des revenus du groupe, notamment grâce à l'essor de la data mobile. L'opérateur affiche des indicateurs de rentabilité opérationnelle très élevés, avec une marge d'EBITDA qui se stabilisera autour de 52%.

Malgré les déboires judiciaires du groupe, Maroc Telecom affiche un bon potentiel en bourse d’après CFG Bank.

Dans une note sur la valeur, CFG Bank estime que le titre Maroc Telecom est sous-valorisé et dispose d’un potentiel de croissance de 14% à 105 dirhams, contre 92 dirhams à la mi-séance du 10 juillet.

Source : medias24.com

La société de recherche précise dans sa note qu’elle conserve une approche conservatrice, en intégrant l’indemnité de 6,4 MMDH que l’opérateur devra verser à Wana Corporate sur les fonds propres du groupe. "Si toutefois le recours de Maroc Telecom s’avère concluant ou si le groupe parvient à négocier un montant inférieur, le cours cible serait d’autant plus élevé", estime CFG Bank.

Le potentiel de croissance du groupe en bourse est catalysé par plusieurs facteurs opérationnels.

Une activité internationale en bonne tenue portée par la data mobile

La dynamique de croissance du groupe à l’international affiche une croissance bien supérieure à celle observée sur le marché local. "Le chiffre d’affaires réalisé par les filiales africaines a augmenté selon un TCAM de 3,5% entre 2015 et 2023, contre un TCAM de -0,9% pour l’activité au Maroc sur la même période", note CFG Bank.

Les marchés africains où le groupe est présent, notamment le Burkina Faso, la Mauritanie et la Gabon affichent des taux de pénétration du téléphone mobile assez élevés avec, à l’instar du Maroc, une mutation des usages de la voix à la data mobile. Ainsi, l’opérateur cherche à consolider sa position sur ces marchés et à proposer d’autres services tels que la fibre (FTTH) et le mobile money.

D’autres pays comme le Togo, le Tchad ou encore le Niger disposent de taux de pénétration mobile encore faibles et affichent donc un fort potentiel de croissance pour Maroc Telecom. "De manière générale, nous estimons que le secteur des télécoms devrait encore présenter des opportunités intéressantes en Afrique à moyen et long terme. Nous pensons que les caractéristiques démographiques et économiques du continent devraient être les premiers drivers de la croissance du secteur des télécoms, spécialement le segment Mobile", précise CFG Bank.

Cette année, le groupe anticipe un chiffre d’affaires à l’international de près de 19 MMDH pour croître de 3% par an jusqu’en 2027 et atteindre 20,7 MMDH.

Une rentabilité opérationnelle saluée

IAM affiche l’une des rentabilités opérationnelles parmi les meilleures au niveau mondial, par comparaison à d’autres acteurs du secteur si on se concentre sur les activités au Maroc. "La marge d’EBITDA moyenne des opérateurs télécoms serait de 31% au niveau mondial et de 28% dans les pays émergents selon la base de données Damodaran ; alors qu’au cours des cinq dernières années, le groupe a enregistré une marge d’EBITDA consolidée variant autour des 52% après une stagnation sur la période 2014-2018 où elle s’établissait en moyenne à 49%", souligne CFG Bank.

Cette progression de la marge d’EBITDA du groupe a notamment été portée par la hausse de la marge sur les activités africaines qui est passée de 41,2% en 2019 à 44,1% en 2023. L’EBITDA au Maroc devrait légèrement décroître dans les années à venir, compensé par l’EBITDA en croissance dans les pays subsahariens. "In fine, la marge d’EBITDA consolidée devrait rester relativement stable en s’établissant à 52,3% en 2027, contre 52,7% en 2023. Profitant de la croissance de l’activité, l’EBITDA devrait augmenter selon un TCAM de 1,4% pour atteindre 20,4 MMDH en 2027", précise CFG Bank.

Avec une meilleure dilution des charges de dépréciation et d’amortissement, l’EBIT consolidé devrait afficher un taux de croissance annuel moyen de 2% sur la période 2023-2027. "Nous estimons que le RNPG ajusté d’éléments exceptionnels (provisions, dons, pénalités/amendes, etc.) devrait rester relativement stable à court terme et s’établir à des niveaux similaires à celui observé en 2023. En 2026, il devrait cependant profiter de la non-reconduction de la Contribution sociale de solidarité pour enregistrer un bond d’environ 400 MDH", note la société de recherche. La marge nette du groupe devrait se positionner à 17% en 2027 contre 16,6% en 2023, avec un RNPG ajusté qui devrait afficher un taux de croissance annuel moyen de 2,1% sur la période 2023-2027.

Côté rétribution aux actionnaires, le groupe devrait afficher une amélioration du dividende par action dans les années à venir. "Il devrait croître selon un TCAM de 5,9% sous l’hypothèse d’un taux de distribution stable à 70%. Cette progression émane principalement de l’impact de certaines charges non récurrentes sur le RNPG en 2023, à savoir la provision de 500 MDH pour le litige avec Wana Corporate et le don de 700 MDH au profit du Fonds dédié à la gestion des effets du séisme d’Al Haouz, ainsi que la non-reconduction de la CSS en 2026", conclut CFG Bank.

Le groupe note que ces prévisions peuvent être impactées par plusieurs facteurs, notamment le litige judiciaire entre Maroc Telecom et Wana Corporate.

D'ailleurs, ce mercredi 10 juillet ont été reprises par la presse des déclarations du management d'Etisalat, actionnaire majoritaire de Maroc Telecom à hauteur de 53%. Si le management a fait part de sa volonté de se conformer aux lois du pays, il déplore néanmoins un environnement réglementaire difficile qui "affecte négativement les perspectives d'avenir de nos investissements au Maroc".

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