Filière oléicole. La cueillette des olives débute sous le signe de l’incertitude
Dans les zones de production de Béni Mellal et de Marrakech, la délicate cueillette des olives a été lancée avec l’espoir d’une récolte meilleure que ne le laissent présager les conditions climatiques défavorables. L’importation d’huile d’olive en vrac, sans droits de douane, est envisagée, ainsi que celle des fruits qui seront conditionnés en olives de table destinées à l'export.
Filière oléicole. La cueillette des olives débute sous le signe de l’incertitude
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Chady Chaabi
Le 13 octobre 2024 à 8h33
Modifié 13 octobre 2024 à 8h47Dans les zones de production de Béni Mellal et de Marrakech, la délicate cueillette des olives a été lancée avec l’espoir d’une récolte meilleure que ne le laissent présager les conditions climatiques défavorables. L’importation d’huile d’olive en vrac, sans droits de douane, est envisagée, ainsi que celle des fruits qui seront conditionnés en olives de table destinées à l'export.
En ce mois d’octobre, la saison de la cueillette des olives a débuté dans plusieurs bassins de production oléicole du Maroc. Cette phase est à la fois délicate et cruciale pour la fabrication d’une huile d’olive de qualité. En cas de faible récolte en raison de la sécheresse, l’importation d’huile d’olive en vrac et d’olives sera nécessaire.
Depuis l’automne 2021, lorsque le Maroc avait enregistré une production record de 1,9 million de tonnes d’olives, les oliveraies marocaines ont souffert de plusieurs années successives de sécheresse. "Elles sont extrêmement éprouvées", confie une source professionnelle à Médias24. La récolte de 2023 a à peine dépassé le million de tonnes (1,07 Mt).
Cette année, les conditions climatiques n’ont pas connu d’amélioration. "La floraison ne s'est pas déroulée dans de bonnes conditions en raison de la sécheresse et du manque de journées froides. En été, la chaleur et le chergui [vent chaud de l'Est, ndlr] ont provoqué la chute des fruits", indique Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l'olive (Interprolive), à Médias24.
Cette situation est particulièrement préoccupante dans les régions de Fès-Meknès (389.000 ha) et de Marrakech-Safi (192.000 ha), ainsi que dans les zones oléicoles de Béni Mellal-Khénifra, où les oliviers s’étendent sur 102.500 ha. "De nombreux oliviers n'ont pas donné de fruits cette année. Il s’agit d'un mécanisme de survie déclenché par l’arbre à cause de la sécheresse", confirme la Direction régionale de l'agriculture (DRA) de Béni Mellal-Khénifra.
C’est dans les bassins de production de Béni Mellal-Khénifra et de Marrakech-Safi que l’opération de cueillette des olives acommencé. "Au cours des prochains jours, l’activité de cueillette s’étendra progressivement vers le nord du Maroc", affirme une source professionnelle, notamment dans les régions de Fès-Meknès et Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Malgré les dernières précipitations enregistrées dans quelques bassins de production, l’opération de récolte des olives débute dans l’incertitude. "Dans certaines zones, les oliveraies n’ont presque pas reçu d'eau toute l'année, tandis que dans d’autres, l’irrigation a couvert les 12 mois de la saison", indique la même source.
Dès lors, la disparité en termes d'apport en ressources hydriques soulève des inquiétudes et laisse présager une récolte en recul par rapport à l’année dernière. Cette situation risque d’influer sur la disponibilité et le prix de l’huile d’olive qui avait déjà dépassé les 100 DH/l lors de la précédente campagne.
Pour éviter une flambée des prix en cas de faible récolte et permettre à l’écosystème de la filière de poursuivre son activité, des importations d’huile d’olive en vrac et d’olives sont envisagées. Les importations d’huile d'olive en vrac proviendront de pays européens du pourtour méditerranéen (Espagne, Grèce, Italie).
"Les opérateurs ont droit à un quota sans droits de douane. En cas de besoin, l’exonération sera élargie à des quantités plus importantes", précise notre interlocuteur. "Cette huile sera conditionnée au Maroc et mise en vente sur le marché local". Les trois pays susmentionnés produisent une huile d’olive de haute qualité, ajoute notre source.
En effet, l’Espagne, la Grèce et l’Italie figurent parmi les plus grands exportateurs d’huile d’olive au monde :
- Espagne : 944.000 tonnes exportées;
- Italie : 307.000 t ;
- Tunisie : 251.000 t ;
- Grèce : 231.000 t ;
- Portugal : 175.000 t.
Partant du principe que l’importation d’olives destinées à la production d’huile d’olive ne garantit pas un produit final de bonne qualité en raison des délais d'acheminement et des process de fabrication d'huile, "les olives importées seront reconditionnées en olives de table avant d’être exportées vers d'autres pays. L’un des pays vers lesquels le Maroc pourrait se tourner pour cette opération d’importation d'olives est l’Égypte. Cela permettra de faire tourner les usines marocaines", conclut notre source.
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Le 13 octobre 2024 à 8h33
Modifié 13 octobre 2024 à 8h47