Le schéma directeur d'aménagement urbain du Grand Casablanca révisé, en préparation au Mondial 2030
Le schéma directeur d’aménagement urbain du Grand Casablanca (SDAU) a été révisé partiellement, pour prendre en considération les projets structurants prévus dans la région en préparation à la Coupe du Monde 2030. Il s’agit notamment du Grand stade de Casablanca, du RER et de la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) reliant Kénitra à Marrakech. Détails.
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Kenza Khatla
Le 24 octobre 2024 à 11h02
Modifié 24 octobre 2024 à 11h24Le schéma directeur d’aménagement urbain du Grand Casablanca (SDAU) a été révisé partiellement, pour prendre en considération les projets structurants prévus dans la région en préparation à la Coupe du Monde 2030. Il s’agit notamment du Grand stade de Casablanca, du RER et de la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) reliant Kénitra à Marrakech. Détails.
Le conseil de la ville de Casablanca a adopté ce mardi 22 octobre le nouveau schéma directeur d’aménagement urbain du Grand Casablanca (SDAU), qui a été révisé partiellement par l’Agence urbaine de Casablanca (AUC), pour intégrer tous les projets structurants en cours dans la région, en préparation notamment à la CAN 2025, mais principalement au Mondial 2030.
Notons que ce document sur la base duquel tous les projets sont réalisés dans le Grand Casablanca, a été adopté par plusieurs autres communes de la région, notamment celle de Mansouria.
La capacité des terrains destinés à l’industrie augmentée à 5.000 ha
"Le changement que connait ce document a été imposé par un état de fait", nous explique El Houcine Nasrallah, vice-président du Conseil de la ville, chargé de la gestion du patrimoine communal.
"Ce changement a été pratiquement fait sur six principaux axes. Il s’agit d’abord des conduites et nouveaux circuits routiers à prendre en considération, mais aussi du tracé de la nouvelle Ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV), du tracé du RER, et du tracé de l’autoroute de l’eau, ainsi que des infrastructures de taille en cours de réalisation, telles que le Grand stade Hassan II qui se situe à Benslimane, les deux nouvelles gares routières Sud et Nord prévues d’être construites à Casablanca, et la plus grande gare de LGV prévue d’être également réalisée à Lissasfa. Toutes ces infrastructures doivent à présent être prises en considération dans le nouveau SDAU", précise notre interlocuteur.
Et M. Nasrallah d’ajouter : "ce qui est également important, c’est que cette révision partielle du SDAU a notamment crée des emplois, en augmentant la capacité des terrains destinés à l’industrie (zones industrielles et logistiques) à 5.000 Ha. Aucun élargissement du périmètre des zones résidentielles n'est toutefois prévu", a-t-il conclu.
Cinq préfectures et provinces concernées
"Ce nouveau SDAU concerne, précisément, les préfectures et provinces de Casablanca, Mohammadia, Médiouna, Nouaceur et Mansouria", a pour sa part souligné Nabila Rmili, maire de la ville, lors de la session extraordinaire du conseil tenue mardi après-midi, consacrée notamment à ce point. "Ces zones constituent une seule boucle".
La présidente du conseil de la ville, qui insiste sur "une révision partielle du schéma directeur et non complète", a rappelé, à l’occasion, que "ce schéma a été élaboré par l’AUC en 2010 [pour la période 2010-2030, ndlr] et révisé pour la première fois en 2014". Il s’agit donc, là, de la seconde révision.
Le SDAU élaboré en 2010 et révisé en 2014
"Une révision complète de ce SDAU est prévue d’être entamée en 2028, pour une adoption en 2030, peut-être par le futur bureau du conseil de la ville", a-t-elle ajouté.
La maire de la ville a également précisé que "ce nouveau SDAU va dans la même direction du plan d'action communal du bureau actuel. Toutefois, il n’ajoute ni supprime aucun mètre carré aux zones résidentielles, qui se sont développées à un rythme plus élevé que ce qui était prévu".
"Cette révision a notamment pour but de valoriser l’offre territoriale industrielle, des services, logistiques, ainsi que les circuits et les infrastructures".
"Une révision sur la base d'une évaluation de la réalisation du SDAU"
Et Mme Rmili d’expliquer : "cette révision partielle a été faite sur la base d’une évaluation de la réalisation du schéma élaboré en 2010, après 14 ans de son adoption. C’est également l’occasion d’accélérer le rythme de réalisation de nombreux projets, notamment en ce qui concerne les infrastructures, les réseaux et les équipements".
Cette évaluation a conclu à ce qui suit, d’après la maire de la ville :
- Une croissance accélérée de l’offre résidentielle qui dépasse les prévisions du SDAU de 2010, mais avec un retard dans la mise en œuvre des zones industrielles et dans la création des espaces verts. En effet, l’une des priorités du PAC de l’actuel bureau est la création de plus d’espaces verts dans la métropole, qui en manque énormément.
- Un avancement significatif dans la réalisation du réseau d’assainissement liquide et du transport urbain. En effet, l’offre en transport à Casablanca est large. La ville est dotée de 700 bus, de quatre lignes de tramway et de deux lignes de busway.
- Une amélioration significative des services urbains, avec des contraintes qui persistent en ce qui concerne la création des espaces verts, le traitement des déchets et la lutte contre la pollution.
"Ce sont trois projets dont la réalisation enregistre beaucoup de retard, lequel doit à présent être rattrapé dans le cadre de cette révision. Nous devons, de ce fait, créer plus d’espaces verts pour les citoyens, construire le centre d’enfouissement et de valorisation des déchets de Médiouna, et lutter davantage contre la pollution".
"Sur ce dernier volet, il existe un engagement mondial signé par le Maroc quant à la réduction de la pollution, qui concerne également la ville de Casablanca. Aujourd’hui, les bus mis en service dans la métropole sont Euro 6, et réduisent de 92% la pollution produite par ces moyens de transport par rapport aux années passées". Il s'agit en effet de bus qui circulent grâce à un carburant propre, et donc la pollution est fortement réduite par rapport aux anciens bus.
- Un dépassement des zones urbaines. "En termes d’urbanisme, nous ne devions pas dépasser les 1.000 ha par an, alors que nous avons atteint les 1.200 ha/ an. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cette révision ne touche pas aux zones résidentielles."
- Les réalisations relatives à la création des zones industrielles et logistiques et des espaces verts restent en deçà des objectifs fixés par le SDAU de 2010, et n’avancent pas en coordination avec le développement du secteur de l’habitat".
Les principales révisions prévues
Pour faire face à toutes ces contraintes, cette révision partielle intégrera plusieurs projets et nouveaux circuits d’infrastructure, notamment :
- Les autoroutes. "L’autoroute continentale qui reliera Casablanca à Rabat est un nouveau circuit, dont le tracé doit être fixé", a expliqué Nabila Rmili.
En effet le marché relatif à ce projet est en cours. Il porte sur la définition de l’autoroute de connexion entre les autoroutes Rabat-Casablanca continentale, Rabat-Fès et Kénitra-Tanger. Il a été lancé il y a quelques mois par le ministère de l’Equipement et de l’eau dans le cadre du développement et de la modernisation du réseau routier national, pour 3 millions de DH. Ce projet a notamment pour but de décongestionner les artères surchargées des grandes métropoles, et plus spécifiquement, d'établir une nouvelle infrastructure autoroutière contournant Rabat, pour les usagers des axes Rabat-Casablanca, Rabat-Fès, et Kénitra-Tanger. Il permettra ainsi de réduire les distances et les temps de trajets, et offrira une alternative aux usagers venant de Fès pour rejoindre Tanger ou Casablanca, évitant le passage actuel par la route nationale 6.
- Les circuits de la LGV, qui passent par Casablanca vers Marrakech.
- Le RER. "Aujourd’hui, l’étude relative à ce projet a été finalisée et son circuit est connu", a souligné Mme Rmili. Rappelons que ce nouveau moyen de transport reliera le futur Grand stade de Casablanca à l’aéroport de Casablanca, en passant par plusieurs zones à l’intérieur de la ville. A cet effet, six nouvelles gares seront construites dans la métropole pour accompagner son implantation.
- Le gazoduc Maroc-Nigéria, qui passera également par Casablanca.
- L’autoroute de l’eau, qui relie les bassins de Sebou et Bouregreg, mise en service il y a quelques mois pour contribuer à l’approvisionnement de Casablanca en eau potable.
- Les deux nouvelles gares routières, prévues d’être réalisées dans le cadre du PAC 2023-2028. Ces gares qui se trouveront à Bernoussi et Hay Hassani seront de dernière génération, et disposeront de plus de 40 accès chacune. La gare de Hay Hassani sera priorisée, puisqu'elle devra être, avec la gare de Oulad Ziane, prête pour le Mondial 2030.
- Le centre d’enfouissement et de valorisation des déchets, prévu d’être construit à Médiouna. Le marché relatif à ce projet est toujours en cours.
- Les gares ferroviaires prévues d’être construites à Casablanca pour accompagner la mise en service de la LGV. Selon Mme Rmili, il s’agit de 11 gares au total. D'après nos informations, il s’agit notamment de la gare du Grand stade Hassan II, de la gare de Casa Sud, la gare de Mohammedia Facultés, la gare de Zenata ville nouvelle, la gare de Sidi Bernoussi, la gare de Hay Mohammadi, la gare de Sidi Maârouf, la gare de la nouvelle Médina, la gare de Mers Sultan, ainsi que la gare de Casa Oasis. La gare de Ain Sebaa sera quant à elle réaménagée et élargie.
- La création de nouvelles stations logistiques, notamment à Al Hantate. Elles seront mises en œuvre dans le but d’augmenter le nombre de zones économiques dans la métropole.
- Les projets structurants qui ont pour objectif d’améliorer l’offre sportive, culturelle, récréative et touristique de la ville. Il s’agit notamment du Grand stade Hassan II de Casablanca, dont l’emplacement est actuellement connu, ainsi que ses titres fonciers, et sa superficie.
Le nouveau SDAU, révisé partiellement
Ce nouveau schéma devra aussi prendre en considération "le programme de transfert des activités polluantes à l’extérieur de Casablanca, à savoir la plateforme agroalimentaire qui remplacera le marché de gros et la plateforme ferroviaire, mais aussi le réaménagement des projets qui bloquent la circulation à l’intérieur de la ville, à l’instar de Derb Ghellef.
Pour conclure : "ce schéma vient accompagner le PAC de Casablanca, en dépassant les contraintes relevées par l'étude d’évaluation réalisée", souligne Nabila Rmili.
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