Équipe nationale. Les contours d'un nouvel onze type commencent à se dessiner
RÉTROSPECTIVE. L'évolution de l’équipe nationale a été marquée cette année par l’affirmation de certains cadres, tandis que d’autres ont disparu des radars. Le renouvellement générationnel a été moins important qu’attendu, mais les choix du sélectionneur national, Walid Regragui, esquissent les contours d’un onze type en vue de la Coupe d’Afrique des nations 2025.

Équipe nationale. Les contours d'un nouvel onze type commencent à se dessiner
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Chady Chaabi
Le 30 décembre 2024 à 15h31
Modifié 31 décembre 2024 à 2h33RÉTROSPECTIVE. L'évolution de l’équipe nationale a été marquée cette année par l’affirmation de certains cadres, tandis que d’autres ont disparu des radars. Le renouvellement générationnel a été moins important qu’attendu, mais les choix du sélectionneur national, Walid Regragui, esquissent les contours d’un onze type en vue de la Coupe d’Afrique des nations 2025.
À partir du 21 décembre 2025, le Maroc vibrera au rythme de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025. En organisant pour la première fois cette épreuve continentale, le Royaume entend placer la barre très haut en matière d’organisation, avec un objectif sportif tout aussi ambitieux : remporter la deuxième CAN de son histoire.
Une quête qui exige de poser des bases solides en amont. En ce sens, l’année 2024 s’est révélée déterminante à bien des égards. Une année qui avait pourtant très mal débuté avant de se conclure en beauté. En effet, il est difficile de dresser un bilan de l’année 2024 des Lions de l’Atlas sans évoquer leur douloureuse élimination en huitième de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2023, face à l’Afrique du Sud (2-0).
Une désillusion à la hauteur des attentes suscitées par la formidable épopée de la Coupe du monde 2022. Malgré la pluie de critiques qui s’est abattue autant sur ses joueurs que sur ses choix, le sélectionneur national, Walid Regragui, a su rapidement remobiliser ses troupes après avoir endossé la responsabilité d’une élimination pour le moins inattendue, synonyme de dernière défaite en date du onze national.
Depuis, les hommes de Regragui sont invaincus en dix rencontres, concédant un seul match nul (0-0 contre la Mauritanie). Ils enchaînent actuellement huit victoires consécutives, une dynamique positive au cours de laquelle le sélectionneur a misé sur cinq joueurs clés :
- Yassine Bounou : 662 minutes en 8 matchs ;
- Achraf Hakimi : 810 minutes en 9 matchs ;
- Nayef Aguerd : 867 minutes en 10 matchs ;
- Sofyan Amrabat : 615 minutes en 7 matchs ;
- Azzedine Ounahi : 626 minutes en 10 matchs.
Une moyenne de 3,5 buts par match
Sur le plan statistique, entre les rassemblements de mars et de novembre 2024, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et de la CAN 2025, les coéquipiers de Brahim Diaz ont trouvé le chemin des filets à 35 reprises, soit une moyenne de 3,5 buts par match. Ils ont surperformé, leur score xG moyen étant de 1,91.
Défensivement, Yassine Bounou ne s’est incliné qu’à deux reprises (0,78 xG contre). Cependant, lors de cette période post-CAN 2023, les prestations des Lions de l’Atlas ont, dans un premier temps, laissé un goût amer au public. En témoignent les difficultés offensives rencontrées face à la Mauritanie et au Lesotho (1-0), mais aussi les faiblesses défensives lors de la double confrontation contre le Gabon.
Le navire défensif des Lions de l’Atlas a tangué à plusieurs reprises sous la vitesse des attaquants gabonais, mais n’a cependant pas chaviré ni pris l’eau. En effet, au final, l’équipe nationale n’a encaissé que deux petits buts en dix rencontres. Une imperméabilité qu’elle doit en grande partie à son portier, Yassine Bounou, auteur de plusieurs arrêts décisifs.
Les soubresauts de l'arrière-garde des Lions de l’Atlas ne sont pas le fruit du hasard. En effet, ces derniers mois étaient placés sous le signe d’un laboratoire assumé par Walid Regragui. Le sélectionneur était animé par plusieurs objectifs : poser les bases d’un groupe élargi de 30 à 35 joueurs capables de remporter la CAN 2025, faire émerger de nouveaux leaders et donner de l’expérience à la nouvelle génération pour préparer l’avenir.
La première fenêtre internationale de 2025, prévue en mars, avec les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, pourrait encore servir à donner du temps de jeu à de nouveaux visages, mais à doses homéopathiques. Car le staff de l’équipe nationale a d’ores et déjà basculé dans la construction d’un onze aligné régulièrement, avec peu de changements entre les matchs, en vue de la CAN 2025.
Ainsi, faire de la place à de nouveaux éléments paraît de plus en plus difficile, même si l’avènement de nouveaux talents pourrait amener Walid Regragui à s’adapter. En attendant, le sélectionneur semble avoir quelques idées arrêtées, à commencer par le poste de gardien de but.
Un onze type qui se dégage
"Nous avons deux grands gardiens, Yassine Bounou et Munir El Kajoui, dans un poste où les joueurs ont souvent une carrière assez longue. Je pense qu’ils ont au moins deux ou trois ans devant eux. Actuellement, nous n'avons pas de besoin au niveau de ce secteur", a-t-il précisé lors d’une précédente conférence de presse. En défense centrale, c’est une tout autre histoire.
Alors qu’il n’est plus dans les petits papiers du sélectionneur, Romain Saïss a laissé un grand vide au cœur de l'arrière-garde marocaine. Un vide que devait normalement combler Chadi Riad, dont les prestations convaincantes sous le maillot du Betis Séville (Liga) ont poussé le club londonien Crystal Palace (Premier League) à mettre 15 millions d’euros sur la table pour s’attacher ses services.
Mais après un seul match disputé, une blessure au genou a éloigné le gaucher de 22 ans des pelouses, qu’il n’a toujours pas foulées depuis le mois d'août dernier. "La blessure de Chadi Riad a perturbé notre continuité. Mais d'un autre côté, les absences offrent l'opportunité à d'autres joueurs de montrer ce qu'ils peuvent apporter", a affirmé le technicien marocain.
Pour le suppléer, Walid Regragui a d’abord lancé Abdel Abqar, dont les prestations décevantes ont par la suite ouvert la porte à Jamal Harkass. Le défenseur du Wydad de Casablanca n’a pas laissé passer sa chance. Depuis sa première convocation en octobre, le natif de Figuig a enchaîné quatre titularisations pour un but inscrit, aux côtés de l'indéboulonnable Nayef Aguerd.
En dépit de quelques sauts de concentration, Jamal Harkass a offert suffisamment de garanties pour prétendre à une place de titulaire, surtout si Chadi Riad ne retrouve pas une forme optimale. Deux autres joueurs ont également la quasi-certitude d’être sur la feuille de match.
Le polyvalent Noussair Mazraoui semble être le choix privilégié de Walid Regragui au poste de latéral gauche, même si le joueur du Raja, Youssef Belammari (RCA), a idéalement lancé sa carrière en équipe nationale en offrant une passe décisive dès sa première sélection, le 12 octobre contre la République centrafricaine.
Achraf Hakimi s'affirme sur le terrain et en dehors
Il n’y a pas non plus de débat sur l'identité du joueur qui occupera le flanc droit de l’équipe nationale. Nominé parmi les cinq candidats au Ballon d'or africain, Achraf Hakimi n’a certes pas remporté de titre européen, contrairement au lauréat, le Nigérian Ademola Lookman (Atalanta Bergame).
Toutefois, l’arrière droit du Paris Saint-Germain s'est affirmé en tant que cadre du vestiaire en sélection et a grandement contribué à la médaille de bronze glanée par l’équipe nationale olympique lors des J.O. 2024. Il semble avoir franchi un nouveau cap et a même eu le privilège de porter le brassard de capitaine avec les Lions de l’Atlas.
Dans l'entrejeu, Sofyan Amrabat ne faiblit pas. Le milieu défensif est toujours une machine à récupérer des ballons, à harceler et à remporter des duels, aussi bien au sol que dans les airs. La dépendance du onze national envers Amrabat est telle qu’en cas d’absence, Walid Regragui se retrouverait dans une situation peu enviable.
En l'absence de Oussama Azzouzi, dont le profil correspond aux exigences du poste, aucun autre joueur n'a réussi à tirer son épingle du jeu. Ni Oussama Targhalline ni Amir Richardson n'ont prouvé qu'ils pouvaient remplacer au pied levé leur aîné, dont la complicité avec Azzedine Ounahi semble avoir de beaux jours devant elle.
D'autant que ce dernier a retrouvé la forme à la suite de son départ pour la Grèce (Panathinaïkos) en provenance de l’Olympique de Marseille. Dans le traditionnel système en 4-3-3 du sélectionneur Walid Regragui, Eliesse Ben Seghir est la troisième pièce du puzzle du milieu de terrain. Dans une position plus avancée, en qualité de milieu offensif, Ben Seghir a dépassé le stade de la promesse.
En comptabilisant trois buts et deux passes décisives en huit sélections, le droitier de 19 ans n’a pas encore atteint sa plénitude, mais en s'appuyant notamment sur des qualités de percussion et une technicité hors pair, il est l'un des meilleurs joueurs de sa génération. Sa proximité avec un Abdessamad Ezzalzouli, toujours aussi déroutant, fait des étincelles.
Après avoir longtemps éprouvé d’immenses difficultés à trouver des solutions face aux défenses regroupées autour d’un bloc bas, les Lions de l’Atlas ont enfin réussi à trouver la recette pour enchaîner les victoires aussi larges que probantes, dont celle qui a marqué les esprits, en déplacement au Gabon (1-5).
Paradoxalement, c’est l’absence d’un joueur en particulier qui a énormément compté dans le nouvel élan offensif de l’équipe nationale. Plus convoqué depuis le rassemblement du mois de septembre, Hakim Ziyech paye son temps de jeu famélique (320 minutes, 10% de minutes jouées) en Turquie (Galatasaray).
Brahim Diaz a nettement bénéficié du déclassement de Ziyech
"Hakim a très peu joué. Il doit retrouver sa meilleure forme avant de revenir, car la concurrence est plus importante à ce poste. Donc, j’ai davantage le choix de ne pas convoquer les joueurs qui manquent de temps de jeu", a affirmé le sélectionneur pour justifier l’absence de Ziyech, qui semble avoir manqué le train qui mène l’équipe nationale vers la CAN 2025.
Brahim Diaz a nettement bénéficié du déclassement de Ziyech. Moins prévisible, l’attaquant madrilène ne cesse d’imprimer sa patte sur un secteur offensif qui était moribond par séquences. Impliqué dans 7 buts et 2 passes décisives en seulement huit sélections, Diaz a offert à l’équipe nationale davantage de variété sur le côté droit.
Plus technique, plus vif et nettement plus à l'aise que son coéquipier dans les petits espaces, l'attaquant a fait oublier Hakim Ziyech dans les grandes largeurs, d’autant plus au regard de sa complicité avec Soufiane Rahimi. Meilleur buteur du dernier tournoi de football olympique, l’attaquant d’Al Ain (EAU) n’a pas laissé d’autre choix à Walid Regragui que de lui faire une place au sein du onze national. Et il le lui a bien rendu.
Au-delà de sa contribution statistique (4 buts et 2 passes décisives lors de ses six dernières sélections), il y a aussi tout ce que l'on ne voit pas : ses appels pour ouvrir des espaces, sa capacité à fixer les défenses adverses et son jeu dos au but. Bref, Soufiane Rahimi a prouvé qu'il avait toutes les qualités pour occuper le poste d'avant-centre de l'équipe nationale.
Fort de sa polyvalence, il est également apte à être aligné aux postes d’ailier droit ou gauche pour faire de la place à Ayoub El Kaabi et Youssef En-Nesyri. Le premier nommé est l’un des attaquants les plus prolifiques en Europe (15 buts et 4 passes décisives en 24 rencontres), tandis que le second retrouve peu à peu son meilleur niveau (9 buts et 3 passes décisives en 24 matchs).
Cela dit, on prête à son entraîneur, José Mourinho, la volonté de rapatrier sur les bords du Bosphore un autre avant-centre, ce qui pourrait freiner le retour en grâce de Youssef En-Nesyri. Surtout que ce dernier est déjà fortement concurrencé par Edin Dzeko. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de l’équipe nationale où rien n’est jamais acquis, malgré les derniers mois réussis. Encore plus au regard des prochaines échéances décisives où le Maroc devra non seulement composter son billet pour le Mondial 2026, mais aussi remporter la CAN 2025 à domicile. Un objectif non négociable.
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!Si vous voulez que l'information se rapproche de vous
Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsAppChady Chaabi
Le 30 décembre 2024 à 15h31
Modifié 31 décembre 2024 à 2h33