Immobilier professionnel : pourquoi les prix et les transactions ont fortement chuté au 3e trimestre 2024
Selon l'indice des prix des actifs immobiliers (IPAI), le nombre de transactions sur les biens à usage professionnel a baissé de 41% entre le deuxième et troisième trimestre 2024. L'éclairage de William Simoncelli, directeur de Carré Immobilier.

Immobilier professionnel : pourquoi les prix et les transactions ont fortement chuté au 3e trimestre 2024
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Basma Khirchi
Le 7 janvier 2025 à 16h05
Modifié 7 janvier 2025 à 16h59Selon l'indice des prix des actifs immobiliers (IPAI), le nombre de transactions sur les biens à usage professionnel a baissé de 41% entre le deuxième et troisième trimestre 2024. L'éclairage de William Simoncelli, directeur de Carré Immobilier.
Selon la note de Bank Al-Maghrib et de l'ANCFCC sur la tendance globale du marché immobilier au T3-2024, les prix des biens à usage professionnel ont diminué de 0,7%, en comparaison avec le deuxième trimestre, tandis que le nombre de transactions liées à l'immobilier professionnel a reculé de 41,1%. Il s'agit donc de la catégorie ayant enregistré les baisses les plus importantes.
Comment expliquer ces chiffres ?
Un recul multifactoriel
Les délais de prise de décision sur les investissements dans les biens immobiliers à usage professionnel sont une première piste de réflexion, explique à Médias24 William Simoncelli, fondateur et directeur de l'agence immobilière Carré Immobilier.
"Pour l'immobilier professionnel, nous sommes sur des délais de prise de décision qui sont bien plus longs (entre 6 et 18 mois) comparés à ceux relatifs à l'acquisition d'un appartement ou d'une villa (3 mois). Ce décalage s'explique par le fait que les acquisitions de biens à usage professionnel sont liées à des stratégies de développement (une délocalisation, une relocalisation, la création d'un nouveau centre de production…) qui s'inscrivent dans le cadre d'actions de longue durée, d'autant que les modes de gouvernance sont plus compliqués dans ce cas de figure, sans oublier la multiplicité des acteurs impliqués dans le processus de prise de décision".
En 2024, la concurrence a été dure pour l’immobilier. Les gens ont préféré investir en bourse
L'accès au financement est l'autre facteur, note-t-il. "Dans le cadre de l'acquisition d'un bien en immobilier d'entreprise, là aussi, le financement est souvent plus long, car il ne se cantonne pas à un financement d'acquisition de l'actif immobilier, puisqu'il peut y avoir aussi, derrière, des financements liés au transfert de l'activité, des financements liés à l'acquisition de nouveaux matériels… qui vont venir alourdir un peu la prise de décision".
Le recul de l’IPAI est également lié aux performances boursières de 2024 qui sont énormes : 22% de capitalisation boursière en 2024, fait observer notre interlocuteur. "En 2024, la concurrence a été dure pour l’immobilier. Les gens ont préféré investir en bourse".
2026 sera l'année de croissance de l'immobilier professionnel
"Les grands projets structurants initiés dans le Royaume, notamment dans le cadre de la Coupe du monde 2030, permettront néanmoins de booster le secteur immobilier. Une cohorte d'entreprises viendra en tant que prestataires de ces projets, dont la concrétisation nécessite du temps puisque nous parlons de gros engagements capitalistiques", souligne William Simoncelli.
2025 servira éventuellement de phase intermédiaire
"C'est ce qui explique que l'immobilier d'entreprise en 2024 soit légèrement au ralenti, puisque nous sommes en attente de la prise de ces décisions. 2025 servira éventuellement de phase intermédiaire. Mais la forte croissance de l’immobilier professionnel – actifs classiques (bureaux, entrepôts, commerces) et moins classiques (hôtellerie, para-hôtelier, éducation, santé…) confondus – sera observée à partir de 2026", précise notre interlocuteur.
L'amnistie fiscale de fin 2024 pourra également être exploitée pour doper davantage le secteur, estime-t-il. "Si un tiers des 100 MMDH régularisés est investi dans l’immobilier, c’est déjà considérable".
"Il est important de noter que les grands chantiers d'immobilier d'entreprise ne sont pas tous lancés. Il y en a plein qui arrivent. Et quand les donneurs d'ordres seront prêts, il faudra que les prestataires (conseillers en immobilier, experts, asset managers…) le soient aussi", conclut William Simoncelli.
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