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Autorisation du projet Xlinks au Royaume-Uni, un processus long et complexe

ROUNDUP. Après des années de développement, le mégaprojet Xlinks, visant à relier le Maroc au Royaume-Uni par un câble sous-marin pour importer de l'électricité renouvelable, prend une importance stratégique croissante pour les Britanniques. Classé comme projet d'infrastructure d'importance nationale, il fait actuellement l'objet d'une enquête publique qui déterminera s'il peut obtenir le feu vert pour sa construction. L'année 2025 serait-elle décisive pour ce projet ?

Autorisation du projet Xlinks au Royaume-Uni, un processus long et complexe

Le 14 janvier 2025 à 17h00

Modifié 15 janvier 2025 à 8h50

ROUNDUP. Après des années de développement, le mégaprojet Xlinks, visant à relier le Maroc au Royaume-Uni par un câble sous-marin pour importer de l'électricité renouvelable, prend une importance stratégique croissante pour les Britanniques. Classé comme projet d'infrastructure d'importance nationale, il fait actuellement l'objet d'une enquête publique qui déterminera s'il peut obtenir le feu vert pour sa construction. L'année 2025 serait-elle décisive pour ce projet ?

Le Royaume-Uni a mené une transition énergétique remarquable ces dernières années, réduisant considérablement ses émissions de CO2 liées à la production d'électricité. Selon les données du National Energy System Operator (NESO), le pays a atteint un nouveau record en matière de production d'électricité bas carbone en 2024, grâce à une diminution significative de la part des combustibles fossiles, qui est passée de 76,33% en 2010 à 25,7%, au profit des énergies renouvelables, dont la contribution est passée de 2,04% à environ 41,85% en 2024.

Sur la même période 2010-2024, non seulement la part des énergies renouvelables a progressé, mais également celle des importations qui a atteint 16,38% du mix énergétique, dépassant ainsi la part de l'énergie nucléaire, estimée à environ 14,29%.

Cependant, face à une demande accrue cet hiver, le réseau électrique britannique a lancé à trois reprises des alertes au marché de la capacité, exhortant les producteurs à augmenter leur production, signalant un risque imminent de pénurie.

Une annonce qui a été saisie par la compagnie Xlinks pour plaider l’importance de son projet d’interconnexion électrique entre le Maroc et le Royaume-Uni, surtout l’hiver où le vent ne souffle pas trop pour faire tourner les éoliennes britanniques.

Selon le journal The Guardian, la dernière note de marché de capacité a conduit à des dépenses records d’environ 12 millions de livres sterling, atteignant jusqu'à 5.000 livres sterling le mégawattheure, plus de 50 fois le prix habituel du marché pour fournir seulement 3 heures d'électricité supplémentaires. Par contre, le projet Xlinks promet un coût de production bien plus compétitif, à hauteur de 100 livres sterling le mégawattheure une fois la connexion établie.

Rappelons que d'ici 2030, ce projet vise à connecter le Maroc au Royaume-Uni par quatre câbles sous-marins à haute tension, transportant une puissance de 1,8 GW chacun. Un projet qui sera bâti sur une superficie de 1.500 km2 d'énergie solaire et éolienne combinée (7 gigawatts d'énergie solaire, 4,5 gigawatts d'énergie éolienne et 5 gigawatts de batteries) représenterait 8 % de l'énergie du Royaume-Uni, livrée dans les cinq premières années suivant le début de sa construction.

Autorisation de planification du projet, une procédure longue et très stricte au Royaume-Uni

Au Maroc, toutes les autorisations préalables ont été obtenues et les études de terrain ont été menées à bien dans la partie marocaine, le tronçon le plus long du projet. Du côté britannique, le projet est considéré comme une infrastructure d'importance nationale nécessitant une notice de consentement au développement (DCO), l’équivalent d’une étude d’impact environnementale (EIE), pour être approuvé.

Au Royaume-Uni, le projet soumis à l’examen de conformité environnementale comprend environ 371 km de câbles sous-marins de courant continu haute tension (CCHT), regroupés en deux paires qui viendraient à terre à Cornborough Range, dans le Devon, et se poursuivraient sur environ 14 km sur terre jusqu'à deux stations de conversion situées à l'ouest de la sous-station 400 kV d'Alverdiscott. Les stations de conversion seraient connectées à la sous-station 400 kV d'Alverdiscott par des câbles de CCHT.

 

Représentation 3D de la plateforme de conversion qui sera située à Devon, au Royaume-Uni.

La phase la plus longue et la plus complexe du processus d'autorisation, à savoir la phase de pré-candidature, a été menée à bien. Durant cette phase, qui dure en moyenne deux ans, le porteur du projet doit consulter les parties prenantes et élaborer un document de programme détaillant les modalités de cette consultation.

Suite à la soumission des documents requis et après les premières consultations avec les parties prenantes, le projet a reçu un avis favorable le 20 décembre 2024 et sera désormais soumis à une enquête publique. Une enquête qui permettra au public et aux autres parties prenantes de donner leur avis sur le projet.

La phase de pré-examen, d'une durée d'environ trois mois, est en cours. Durant cette période, l'autorité compétente est désignée et toute personne souhaitant s'exprimer sur le projet est invitée à s'inscrire. Vient ensuite la phase d'examen proprement dite, qui peut durer jusqu'à neuf mois.

À l'issue de cette phase, un rapport détaillé est établi et soumis au secrétaire d'État, qui dispose alors de trois mois pour prendre une décision. Compte tenu de ces délais réglementaires, le démarrage des travaux est envisagé pour début 2026 au plus tôt.

En attendant, Xlinks poursuit activement le développement de son projet

Fort de son classement en tant que projet d'intérêt national, Xlinks a déjà sécurisé environ 100 millions de livres sterling auprès d'investisseurs de renommée mondiale tels que Taqa d'Abou Dhabi, TotalEnergies, Octopus, Gie, Enova et Africa Finance Corporation, tous acteurs majeurs du secteur énergétique.

Tout en recherchant activement davantage d’investisseurs, l'entreprise dispose également de propositions intéressantes de la part d'agences de crédit à l'exportation et de banques commerciales pour des financements complémentaires.

Un autre aspect important de ce projet concerne l'approvisionnement. À ce jour, plus de 95 % des appels d'offres liés à la première phase de construction ont été lancés et ont reçu des réponses satisfaisantes, y compris dans le domaine de la production. Xlinks négocie actuellement avec le gouvernement britannique un contrat de différence, une option qui devrait être source de plus d’attractivité pour le projet.

Pour sa part, la société belge GeoXYZ, choisie par Xlinks, a mené à bien les premières études préalables du tracé du câble sous-marin, long de 4.000 kilomètres. Ces études ont notamment porté sur la reconnaissance des fonds marins, incluant l'identification de quatre canyons sous-marins et ont été finalisées en 2023.

Les campagnes d'études en cours ont pour objectif de lever les dernières incertitudes et de permettre à Xlinks de solliciter les autorisations nécessaires pour la pose du câble qui devra traverser également les eaux territoriales de l'Espagne, de la France et du Portugal. Elles porteront principalement sur des aspects plus spécifiques tels que la géotechnique et l'environnement afin de garantir la durabilité du projet et de minimiser son impact sur les écosystèmes marins.

Actuellement, le navire Geo Ocean III, mandaté pour réaliser les études géotechniques et environnementales, effectue des études dans la baie de Gascogne, en France.

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