Sahara. Lavrov semble s'éloigner des positions tranchées de l'Algérie
Lors d'une conférence de presse en Russie, organisée le mardi 14 janvier en marge de la présentation du bilan de la diplomatie russe pour l'année 2024, Sergueï Lavrov s'est exprimé sur la question du Sahara marocain, soulignant l'importance de la coopération entre Moscou et Rabat. Contrairement à d'autres lectures, Médias24 estime que ses propos sont positifs pour la cause nationale. Voici pourquoi.

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Nawfal Kaiss
Le 15 janvier 2025 à 16h54
Modifié 15 janvier 2025 à 17h25Lors d'une conférence de presse en Russie, organisée le mardi 14 janvier en marge de la présentation du bilan de la diplomatie russe pour l'année 2024, Sergueï Lavrov s'est exprimé sur la question du Sahara marocain, soulignant l'importance de la coopération entre Moscou et Rabat. Contrairement à d'autres lectures, Médias24 estime que ses propos sont positifs pour la cause nationale. Voici pourquoi.
Le ministre russe des Affaires étrangères a affirmé lors du point presse que la Russie joue un rôle actif dans l'accompagnement du Maroc pour résoudre certains défis, notamment celui du Sahara.
"Moscou et Rabat ont de bonnes perspectives de coopération", a-t-il déclaré, ajoutant que "le Maroc est un pays ami".
"Nous avons de bons projets. Nous aidons les Marocains à résoudre les problèmes qui relèvent de la compétence du ministère des Affaires étrangères, en premier lieu le problème du Sahara", a précisé Sergueï Lavrov.
Abordant la dimension historique de ce dossier, le chef de la diplomatie russe a rappelé que cette question figure à l'agenda international depuis plusieurs décennies. "Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé il y a environ quarante ans qu'il était nécessaire de résoudre le problème de l'appartenance au Sahara par l'autodétermination du peuple sahraoui", a-t-il souligné.
Cependant, il a noté qu'après tout ce temps, "rien n'a bougé."
Sergueï Lavrov a également évoqué la décision prise par les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara. "L’administration américaine, sous l'égide de Donald Trump, a simplement décrété que le Sahara fait partie du Maroc", a-t-il rappelé.
Pour Lavrov, une telle approche unilatérale ne peut qu'aggraver les tensions à long terme. "Résoudre de telles questions de manière unilatérale ne fait que semer une tempête qui, après un certain temps, va sûrement éclater à nouveau", a-t-il averti.
Il a insisté sur la nécessité de trouver des consensus. "Nous devons trouver des accords mutuellement acceptables", a-t-il déclaré en paraphrasant les résolutions onusiennes, ajoutant : "Nous savons à quel point cela est important pour le Maroc. Nous essayerons de l'aider de toutes les manières possibles, mais le problème ne peut être résolu que sur la base d'un accord mutuel et non en imposant quelque chose à l'un des côtés".
Les actes avant les paroles
Dans sa déclaration, Sergueï Lavrov semble toujours adhérer à la thèse algérienne du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes".
Cependant, au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, la position de la Russie verse plutôt du côté du plan d'autonomie marocain. Lors des discussions précédant le vote de la résolution onusienne sur le Sahara, en octobre dernier, l’Algérie, en tant que membre du Conseil pour la période 2024-2025, a tenté d’introduire deux amendements supposés renforcer la défense des droits de l’Homme. Ces propositions ont été rejetées, avec une abstention de la Russie.
De plus, le plan d'autonomie proposé par le Maroc s'inscrit pleinement dans le cadre du principe onusien de l'autodétermination des peuples. En réalité, ce plan constitue même l'une des expressions concrètes de l'exercice de ce droit, offrant une solution pragmatique et consensuelle à ce différend artificiel.
Aujourd'hui, le débat au sein de la communauté internationale est arrivé à un stade avancé, car il est clair qu'il ne portera plus sur la légitimité du plan d'autonomie, mais plutôt sur la forme d'application que prendra ce plan dans les provinces du sud du Royaume.
En d'autres termes, Lavrov n'a pas évoqué le référendum comme le fait l'Algérie. Le plan marocain d'autonomie s'impose désormais dans les débats et prises de position internationales.
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