Législatives. Les partis entrent en pré-campagne électorale pour le scrutin 2026
ROUND UP. Le Maroc vit dernièrement au rythme d’une pré-campagne électorale. Nouvelles alliances, meetings partisans, polémiques… tous les ingrédients sont là en attendant l’échéance de 2026.

Législatives. Les partis entrent en pré-campagne électorale pour le scrutin 2026
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Mohammed Boudarham
Le 17 janvier 2025 à 15h00
Modifié 24 janvier 2025 à 12h32ROUND UP. Le Maroc vit dernièrement au rythme d’une pré-campagne électorale. Nouvelles alliances, meetings partisans, polémiques… tous les ingrédients sont là en attendant l’échéance de 2026.
Nous sommes à moins de deux années des élections législatives de 2026 qui devraient se tenir, en toute logique, en automne. Mais les partis politiques, pratiquement toutes tendances confondues, semblent engagés dans une pré-campagne électorale avec certaines thématiques comme chevaux de bataille et sujets de clivage, comme la réforme du Code de la famille.
Voici un tour d’horizon de l’ébullition que vit actuellement la scène politique marocaine.
Une alliance électorale à cinq partis ?
Interrogé sur cette pré-campagne engagée, une source au sein de la majorité composée du RNI, du PAM et du parti de l’Istiqlal (PI) laisse entendre qu'il est possible que "l’actuelle majorité élargisse son champ d’actions communes et, pourquoi pas, une alliance électorale en 2026 ?", arguant que "jusque-là, tout va bien au sein de cette majorité et que de nouvelles annonces vont être faites dans un avenir proche".
Un scénario peu probable. Dans nos annales électorales, une seule expérience du genre. Une alliance à petite échelle entre le PI et l'USFP.
De son côté, un membre dirigeant du PAM apporte une précieuse nuance. "Les grandes annonces sont une chose. Dans la réalité, les alliances électorales sont difficiles à faire aboutir. Sinon, comment résoudre cette équation qui veut que chaque parti politique convoite la première place du podium pour pouvoir ainsi, selon la Constitution, diriger le gouvernement ?", explique notre interlocuteur.
"Il est prématuré de parler d’alliances électorales pour le moment, mais la Majorité se porte bien et renforce même ses rangs", affirme pour sa part un jeune dirigeant de l’Istiqlal. Explications : au début de l’année, l’Union constitutionnelle (UC, 18 députés) de Mohamed Joudar et le Mouvement démocratique et social (MDS, 5 députés) de Abdessamad Archane ont officiellement rejoint la majorité de Aziz Akhannouch et abandonné l’option du "soutien critique".
Pour l’année législative en cours, Chaoui Belaâssal de l’UC préside les groupes des élus de la majorité à la Chambre des représentants.
"La campagne, c’est dès l’annonce des résultats"
"Bien sûr que nous sommes en campagne électorale. Nous n’attendons jamais l’approche des élections, et les préparatifs commencent dès l’annonce des résultats d'un scrutin", affirme un dirigeant de l’Istiqlal.
Sur le terrain, Nizar Baraka a donné publiquement le ton à l’occasion des célébrations du 81ᵉ anniversaire de la présentation du Manifeste de l’Indépendance. Le 11 janvier à Casablanca, le secrétaire général du plus ancien parti du pays présidait un imposant meeting lors duquel il s’était fait l’avocat des jeunes. Comme le plus dur à cuire des opposants, il a notamment critiqué la situation de la jeunesse marocaine prise dans l’étau du chômage, du manque de perspectives d’avenir et du faible pouvoir d’achat.
"Le SG fait d’une pierre deux coups : il s’adresse à l’opinion publique dans un langage de vérité et ménage en même temps les bases du parti qui ne partagent pas forcément, et tout le temps, les orientations de la direction et les choix de la Majorité", commente une source en interne.
Quant au PAM, autre parti de la majorité, il opte pour le travail en silence. "Nous ne faisons pas trop de bruit autour de notre action, mais, pour nous, les préparatifs des élections commencent dès l’année qui suit le dernier scrutin", affirme un dirigeant du parti. "Pour les alliances, nous aviserons en temps opportun", poursuit notre interlocuteur.
Le RNI n'est pas en reste. Le 11 janvier, Aziz Akhannouch a tronqué sa casquette de chef de l'exécutif contre celle de chef de parti pour lancer la machine électorale, lors de la session ordinaire du conseil national du RNI. Il compte initier dans les mois à venir une nouvelle tournée nationale de communication et de contact avec les citoyens et les élus.
Il a également annoncé la signature des contrats de performance avec les coordonateurs du parti dans tout le Maroc, et a appelé à l’accélération du processus d’accueil des nouveaux adhérents.
Des alliances et des fronts
Au sein de l’opposition, certains partis tentent des rapprochements. Le plus marquant de ce début d’année est la création, annoncée le 9 janvier, du "Bloc populaire". Formée par le Mouvement populaire (MP), le Parti marocain libre (PML) et le Parti démocratique national (PDN), cette coalition se présente comme une alternative politique qui ambitionne de faire bouger les choses sur une scène politique incapable d’accompagner les ambitions du "nouveau Maroc".
Ce bloc promet une série d’initiatives et de programmes, mais on attendra pour juger. À part le MP, qui a une présence au Parlement et dans les collectivités territoriales, les deux autres composantes sont une sorte de "vagues souvenirs" du Parti libéral marocain (PLM) fondé par Mohamed Ziane et du Parti national démocratique (PND) de feu Abdellah El Kadiri. Le PND avait fusionné avec d’autres formations politiques pour donner naissance au PAM, l’été 2008.
À gauche, l’USFP et le PPS avaient annoncé, le 15 décembre 2023, le lancement d’une initiative d’action et de coordination politique commune capable de faire face à "l’hégémonie numérique" de la majorité de Aziz Akhannouch. Plus d’une année plus tard, on n’entend presque plus parler de cette initiative.
"Le débat actuel autour de la Moudawana va être l’occasion de donner du concret à la collaboration entre les deux partis, sur le terrain comme au sein du Parlement. Les deux ont toujours été pour le progrès", affirme une source interne à l’USFP.
Moudawana, une aubaine pour le PJD
Justement, la réforme de la Moudawana est pain bénit, notamment pour le PJD. Les frères de Benkirane avaient été laminés lors du scrutin législatif du 8 septembre 2021, et ne doivent la plupart de leurs sièges à la Chambre des représentants qu’aux listes régionales féminines, aux côtés de quelques rares "rescapés" comme Abdellah Bouanou, député et ex-maire de Meknès.
Depuis qu’il a repris les rênes du PJD, Abdelilah Benkirane est en perpétuelle campagne électorale, faisant feu de tout bois pour critiquer le gouvernement avec des cibles de choix : Aziz Akhannouch et Abdellatif Ouahbi.
Comme un air de déjà vu, le chef du PJD a menacé de "descendre dans la rue" si jamais la future mouture du Code de la famille ne tenait pas compte du rite malékite et ne revenait pas sur certaines dispositions liées au mariage.
En somme, tous les ingrédients d’une pré-campagne électorale sont réunis en attendant 2026.
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