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La stratégie de reboisement des forêts du Maroc à l'épreuve de la sécheresse

La Stratégie nationale des forêts a permis le reboisement de 70.000 hectares en 2024. La même superficie est programmée pour 2025. Toutefois, la sécheresse représente un défi majeur. L’Agence nationale des eaux et forêts mise sur des techniques d’irrigation économes en eau et une surveillance sans faille des nouvelles plantations.

La stratégie de reboisement des forêts du Maroc à l'épreuve de la sécheresse

Le 23 janvier 2025 à 15h30

Modifié 23 janvier 2025 à 16h37

La Stratégie nationale des forêts a permis le reboisement de 70.000 hectares en 2024. La même superficie est programmée pour 2025. Toutefois, la sécheresse représente un défi majeur. L’Agence nationale des eaux et forêts mise sur des techniques d’irrigation économes en eau et une surveillance sans faille des nouvelles plantations.

L’impact de la sécheresse n’est pas uniquement une affaire d’agriculture. Les 9 millions d'hectares qui constituent le couvert forestier du Maroc ne sont pas non plus épargnés par la pénurie d'eau et le déficit pluviométrique, surtout lorsqu’il s’agit d’assurer la croissance de nouveaux plants. C'est la raison pour laquelle des techniques de plantation adaptées et une surveillance accrue figurent parmi les mesures phares pour remédier au recul des apports pluviométriques.

La Stratégie nationale des forêts (2020-2030), portée par l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), relevant du ministère de l’Agriculture, ambitionne d’atteindre 600.000 ha de reboisement d’ici 2030. Depuis le lancement effectif de cette stratégie en 2022, 150.000 ha ont été reboisés, dont :

- 70.400 hectares d’espèces autochtones (pins, eucalyptus) ;

- 60.000 ha de régénération d'espèces autochtones (cèdre, arganier, caroubier…) ;

- 19.600 ha d’améliorations sylvopastorales.

"En 2024, 70.000 ha ont été reboisés. La même superficie est prévue pour l’année en cours", assure Abderrahim Houmy, directeur général de l’ANEF, à l'occasion d'un point presse organisé ce jeudi 23 janvier à Rabat. Le reboisement fait partie d'une feuille de route mise en place pour diminuer les effets de la surexploitation et du réchauffement climatique sur les forêts du Maroc.

Ce couvert forestier est concerné par le phénomène de dédensification à hauteur de 10.000 ha par an. Si la reconstitution du couvert forestier est d’une importance capitale, c’est principalement en raison des multiples fonctions socio-économiques et environnementales de ce domaine :

- Réceptacle de l’essentiel de la faune et de la flore naturelles (2/3 des plantes et 1/3 des espèces animales) ;

- Espace de vie pour plus de 7 millions d’usagers (bois de feu, pâturage) ;

- Rempart contre la désertification et garant des grands équilibres environnementaux.

Sans oublier qu’au niveau méditerranéen, le Maroc occupe la 2ᵉe place en matière de biodiversité et la 1ᵉ place en termes d’endémisme (espèces d’origine locale). Toutefois, la sécheresse représente un frein pour atteindre notamment un taux de réussite du reboisement de 60%. Celui-ci se situe actuellement aux environs de 50%.

Goutte-à-goutte et tourbe végétale

"Sur 85% du territoire national, les précipitations des cinq dernières années ont accusé un déficit moyen compris entre 15% et 45% par rapport aux moyennes annuelles", nous explique l’ANEF. Dès lors, la problématique de la sécheresse se pose pour les forêts, mais aussi au niveau de l’eau destinée à irriguer les plants qui sont en mal de croissance.

"Avant les derniers épisodes de sécheresse, l'irrigation des nouveaux plants n'était pas nécessaire pour garantir leur croissance. Aujourd'hui, la donne a changé et l'irrigation est devenue capitale pour le reboisement", assure à Médias24 Abderrahim Houmy.

"Auparavant, l'irrigation des nouveaux plants dépendait principalement de la pluviométrie, au point que les plantations n'étaient réalisées que dans les régions qui avaient atteint un cumul pluviométrique satisfaisant. Autrement, on devait attendre que les conditions climatiques s'améliorent", explique-t-il.

Mais ce temps semble révolu. Du moins après six années de sécheresse consécutives. Car, de nos jours, "l’arrosage des plants est devenu indispensable", assure notre interlocuteur. À ce titre, une technique d'irrigation, appelée Water Box, a été introduite afin d’assurer la croissance des plants de manière économe.

"La Water Box est utilisée depuis deux ans. C’est une technique d'irrigation économe en eau d’arrosage à travers le goutte-à-goutte. Elle est appliquée sur 1.000 ha actuellement. Et en 2025, elle le sera sur 900 ha supplémentaires". Concrètement, la Water Box favorise la croissance des plantes dans des environnements arides ou soumis à des stress hydriques. Elle se base sur :

– La récupération et le stockage de l'eau via un dispositif en forme de réservoir placé autour du jeune plant. Elle capte l'eau de pluie et réduit son évaporation en la stockant directement autour des racines de la plante.

– Un arrosage ciblé, en libérant lentement l'eau stockée, assurant un apport constant d'humidité aux racines. Cela permet de réduire considérablement les besoins en irrigation.

– La protection des jeunes plants, car elle agit comme une barrière thermique et physique, protégeant les plants des conditions extérieures difficiles (vent, forte chaleur, animaux, etc.).

À cela s'ajoute l'utilisation de la tourbe végétale qui semble plus adaptée aux nouvelles conditions climatiques, en comparaison à la terre végétale. En termes de contrôle et de suivi des sols et des plantations, des drones sont utilisés afin de permettre une collecte précise des données. 

Par ailleurs, des mesures d’incitation auprès de la population sont instaurées afin de préserver les superficies reboisées d'autres activités, pastorales notamment. Cela passe par la compensation de mise en défens. "Pour reboiser, il faut protéger les superficies en compensant les populations sur le droit d’usage, notamment pour le pâturage”, souligne Abderrahim Houmy.

En détail, les superficies concernées par cette protection ont atteint, en 2024, 76.400 hectares. Une enveloppe budgétaire de 40 MDH a été nécessaire pour protéger 570 périmètres. Pour 2025, ce sont 86.000 ha (49 MDH) et 800 périmètres qui seront concernés par cette mesure.

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