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Pression fiscale. Selon la définition du FMI, le taux frôle les 30% au Maroc

La pression fiscale au Maroc suscite un débat récurrent. Lors des Grands Rendez-vous de Médias24, Younes Idrissi Kaitouni, directeur général des Impôts, Mohamed Hdid, expert-comptable, et Hakim Marrakchi, président de la Commission fiscalité et douane de la CGEM, ont apporté un éclairage sur la situation actuelle, les défis à relever et les attentes en matière d’amélioration des infrastructures et des services publics. Détails.

Pression fiscale. Selon la définition du FMI, le taux frôle les 30% au Maroc

Le 31 janvier 2025 à 14h24

Modifié 31 janvier 2025 à 15h15

La pression fiscale au Maroc suscite un débat récurrent. Lors des Grands Rendez-vous de Médias24, Younes Idrissi Kaitouni, directeur général des Impôts, Mohamed Hdid, expert-comptable, et Hakim Marrakchi, président de la Commission fiscalité et douane de la CGEM, ont apporté un éclairage sur la situation actuelle, les défis à relever et les attentes en matière d’amélioration des infrastructures et des services publics. Détails.

Officiellement, la pression fiscale au Maroc, calculée comme le rapport entre les recettes fiscales et le PIB, est estimée à un peu plus de 20%. Mais, selon les critères du Fonds monétaire international (FMI), qui incluent un périmètre plus large des prélèvements obligatoires, ce chiffre grimpe à près de 30%.

"Selon la définition des recettes fiscales retenue par le FMI, la pression fiscale s’élève à près de 30% au Maroc", a précisé Younes Idrissi Kaitouni.

Ce niveau interpelle, notamment lorsqu’il est comparé à d’autres économies similaires. Le Maroc prélève autant, voire plus, que certains pays émergents, mais les citoyens et les entreprises ne perçoivent pas toujours les effets concrets de ces prélèvements dans l’amélioration des services publics et des infrastructures.

Où va l’argent des impôts ?

La pression fiscale ne serait pas un problème si son impact sur l’économie était tangible. Or, comme l’a souligné Hakim Marrakchi, président de la Commission fiscalité et douane à la CGEM, "en tant qu’entrepreneur, je pense que l’effort réalisé en matière d’IR et de prestations sociales ne répond pas encore aux attentes. Nous attendons des améliorations".

Un des aspects cruciaux est donc l’allocation des ressources fiscales. Ainsi, selon Younes Idrissi Kaitouni, les recettes issues du contrôle fiscal ne sont pas destinées au Budget général de l’État.

"Toutes les recettes du contrôle fiscal sont exclusivement affectées au remboursement de la TVA. Aucun dirham provenant du contrôle fiscal ne sera versé au Budget de l’État", a-t-il précisé.

Ce mécanisme vise à améliorer la liquidité des entreprises et à éviter que l’État ne devienne un frein à l’activité économique en accumulant des arriérés de TVA.

Une répartition à revoir ?

Si l’État collecte beaucoup d’impôts, encore faut-il que leur répartition soit équitable et efficace. Mohamed Hdid, expert-comptable, a insisté sur cet enjeu crucial. "Par rapport à la pression fiscale dans son ensemble, je pense que son niveau devrait être un compromis, mais c’est la répartition qui reste un sujet important", indique-t-il.

L’un des problèmes majeurs dans ce sens est l’écart entre les entreprises et les secteurs qui payent l’impôt et ceux qui y échappent partiellement ou totalement. L’informel joue un rôle déterminant dans cette iniquité fiscale. Certaines entreprises paient l’intégralité de leurs impôts alors que d’autres contournent la fiscalité, notamment via la fraude aux fausses factures.

"L’informel ne se trouve pas toujours là où l’on croit. Le plus néfaste pour l’économie n’est pas celui visible, mais plutôt la fraude aux fausses factures au sein même des entreprises formelles", a souligné Younes Idrissi Kaitouni.

Cette fuite fiscale pèse sur les finances publiques et empêche l’État d’optimiser l’investissement dans les infrastructures et les services publics.

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