Harris ou Trump: jour de vote historique aux Etats-Unis
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AFP
Le 5 novembre 2024
Des dizaines de millions d'Américains bouclent leur vote mardi soir pour décider qui de Kamala Harris ou de Donald Trump dirigera les Etats-Unis, une présidentielle historique et anxiogène pour le pays et le monde.
D'Atlanta à Phoenix, des plaines du Midwest aux côtes de la Floride, les électeurs ont patienté dans de longues files pour départager deux visions du monde aux antipodes.
"J'encourage tout le monde à sortir voter", a déclaré la vice-présidente démocrate de 60 ans, qui pourrait devenir la première femme à diriger la première puissance mondiale.
Le républicain de 78 ans, auteur d'un retour politique spectaculaire après avoir été condamné au pénal, s'est dit "très confiant" en sa victoire, juste après avoir voté à West Palm Beach, près de sa résidence de Floride.
L'ancien président s'est engagé à reconnaître son éventuelle défaite "si l'élection est juste". "Jusqu'à présent, je pense que cela a été équitable".
Mais en début de soirée, il a dénoncé sur sa plateforme Truth Social une prétendue "triche massive" à Philadelphie en Pennsylvanie, Etat pivot crucial.
Un responsable de la ville, le républicain Seth Bluestein, a rétorqué sur X qu'il n'y avait pas une once de "vérité" dans cette "désinformation".
- "Avenir de la démocratie" -
Plus de 82 millions d'Américains ont déjà exprimé leur suffrage de manière anticipée.
Alors que des premiers bureaux de vote en Indiana et Kentucky ont fermé à 18H00 (23H00 GMT), il est impossible de savoir s'il faudra des heures ou des jours de dépouillement pour connaître le verdict définitif.
Les Américains votent aussi pour savoir si les démocrates ou les républicains contrôleront le Sénat et la Chambre des représentants formant le Congrès à Washington.
La question ultra controversée de l'avortement fait l'objet de plusieurs référendums locaux.
"Cette élection est fondamentale pour l'avenir de notre démocratie" vieille de 250 ans, a résumé pour l'AFP Sam Ruark, militant écologiste de 50 ans, à Asheville, en Caroline du Nord, ravagée cet automne par un ouragan.
Darlene Taylor d'Erié, en Pennsylvanie, a elle voté Trump car "on ne veut pas de quatre années supplémentaires de forte inflation, de ce prix de l'essence et de mensonges".
Tout au long de la campagne et des centaines de meetings, deux Amériques semble-t-il irréconciliables se sont disputé les votes des électeurs, chaque camp étant convaincu que l'autre conduirait le pays à la catastrophe.
L'ancienne procureure et sénatrice de Californie d'origine indienne et jamaïcaine, a qualifié son rival de "fasciste". L'ex-magnat des affaires de 78 ans à la rhétorique populiste a martelé qu'elle était "bête comme ses pieds" et allait "détruire" les Etats-Unis.
- Coude-à-coude -
Les derniers sondages donnent les deux adversaires quasiment à égalité dans les sept Etats cruciaux, ceux qui, dans ce scrutin au suffrage indirect, donneront à la démocrate ou au républicain le nombre suffisant de grands électeurs pour atteindre le seuil de 270 sur 538, synonyme de victoire.
Pour essayer de convaincre en seulement trois mois de campagne, Kamala Harris a misé sur un message de protection de la démocratie et du droit à l'avortement, destiné aux femmes comme aux républicains modérés.
Donald Trump, qui a quitté la Maison Blanche en 2021 dans un contexte chaotique, ayant réchappé à deux procédures de destitution, a rejoué dans cette campagne la même partition qu'en 2016 et 2020, se présentant comme un candidat antisystème.
- Fausses alertes à la bombe -
Cette journée de vote conclut une course stupéfiante, marquée par l'entrée en lice soudaine de la vice-présidente en juillet, en remplacement du président vieillissant Joe Biden, et par deux tentatives d'assassinat contre l'ex-président républicain, quatre fois inculpé au pénal.
L'après-élection est une grande inconnue.
Les deux camps ont engagé des dizaines d'actions en justice, tandis que deux Américains sur trois redoutent une éruption de violence.
Certains bureaux de vote se sont mués en forteresses, surveillées par drones et avec des tireurs d'élite sur les toits.
De fausses alertes à la bombe imputées à des opérations de déstabilisation russes ont visé des bureaux de vote, perturbant brièvement le scrutin en Géorgie (sud-est), selon les autorités.
Dans la capitale fédérale Washington, des barrières métalliques entourent notamment la Maison Blanche.
Les images du 6 janvier 2021, quand des trumpistes avaient attaqué le siège du Congrès, restent dans tous les esprits.
burs/nr/rle
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