Russie: la chambre haute vote pour ratifier le traité avec la Corée du Nord
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AFP
Le 6 novembre 2024
La chambre haute du Parlement russe doit entériner mercredi un traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord, dont des soldats sont, selon Kiev et Washington, sur le point d'aller combattre, aux côtés de la Russie, les forces ukrainiennes.
Conclu au cours d'une rare visite de Vladimir Poutine à Pyongyang, en juin, ce traité entre deux bêtes noires des Etats-Unis, prévoit "une aide militaire immédiate" réciproque en cas d'attaque contre l'un des deux pays.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lundi soir que 11.000 militaires nord-coréens se trouvaient déjà dans la région russe de Koursk où, depuis son offensive surprise en août, l'armée ukrainienne occupe quelques centaines de kilomètres carrés.
Une prochaine participation aux combats de soldats nord-coréens ne fait guère de doute aux yeux des Occidentaux. Plusieurs responsables ukrainiens ont même suggéré qu'ils avaient déjà dû faire face au feu ukrainien, comme le chef du centre de lutte contre la désinformation, Andriï Kovalenko, qui a assuré sur Telegram que certains "avaient déjà essuyé des tirs dans la région de Koursk".
Pyongyang et Moscou n'ont ni confirmé ni infirmé ce déploiement.
- "Dans les prochains jours" -
Le Département d'Etat américain a dit le 31 octobre s'attendre à leur engagement "dans les prochains jours" et le secrétaire d'Etat Antony Blinken a jugé que la Russie avait l'intention d'"utiliser ces forces dans des opérations en première ligne".
Cette internationalisation du conflit déclenché en février 2022 par l'assaut russe en Ukraine marquerait une nouvelle escalade.
L'Ukraine s'agace dès lors de la timidité de ses soutiens occidentaux qui ne l'autorisent toujours pas à frapper la Russie de manière discrétionnaire avec les missiles fournis par l'Europe et les Etats-Unis. D'autant que les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Kiev.
Les troupes ukrainiennes, en manque d'hommes et d'armes, reculent sur de nombreux tronçons du front. En octobre, l'armée russe a progressé de presque 500 kilomètres carrés en Ukraine, son gain territorial le plus important sur un mois depuis mars 2022 et les premières semaines du conflit.
"Nous voyons une augmentation du nombre des Nord-Coréens (près du front) mais pas d'augmentation de la réaction de nos partenaires", s'est désolé lundi Volodymyr Zelensky.
Deux semaines après la ratification à l'unanimité du traité par les députés, le résultat du vote du Conseil de la fédération de Russie, la chambre haute, ne fait guère de doute. Le président russe doit ensuite promulguer l'accord qui entrera alors en vigueur.
- "Jusqu'au jour de la victoire" -
La Russie et la Corée du Nord se sont considérablement rapprochées depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.
A l'instar de l'Iran, un autre adversaire existentiel de Washington, la Corée du Nord est accusée par Kiev et les Occidentaux de fournir obus et missiles aux militaires russes.
Elle est soupçonnée de notamment demander en échange des technologies qui l'aideront à renforcer son arsenal nucléaire, en particulier dans le domaine des missiles. Mardi, les Nord-Coréens ont effectué un nouveau tir d'essai d'un engin balistique intercontinental, montrant leur détermination à poursuivre leur programme de développement de leurs armes nucléaires.
A l'occasion d'une visite de plusieurs jours en Russie, pendant laquelle elle a été reçue lundi par Vladimir Poutine, la cheffe de la diplomatie nord-coréenne Choe Son-hui a promis que son pays resterait au côté de son partenaire jusqu'"au jour de la victoire" en Ukraine.
Dans ce contexte, la Corée du Sud, une importante exportatrice d'armes, a fait savoir qu'elle étudiait la possibilité de directement envoyer de l'armement à l'Ukraine.
Elle s'y opposait jusqu'à présent en raison d'une politique nationale de longue date qui l'empêchait de fournir des armes à des pays en guerre.
"Le régime de Kiev essaie de faire tout ce qu'il peut pour impliquer Séoul" dans le conflit, a commenté mardi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov qui a en revanche refusé de s'exprimer sur la présence des troupes nord-coréennes.
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